PATRICE
Une façon.
Une manière.
Simple.
Naturelle.
Dans le dire.
Ou le faire.
Dans la forme.
Comme dans le fond.
Un puyazo a caballo levantado.
De Martín Toro.
Un salut au tercio.
De Juan de Triana.
Un lance à une main.
De Martín Recio.
Une coquetterie dans le brindis au roi.
De Roberto Domínguez.
Une passe impromptue au centre.
De Fernando Cepeda.
Une saillie d’intelligence.
De Jean d’Ormesson.
Le « J’ai pleuré et j’ai cru »
De Chateaubriand.
Un naturel dans le geste.
Une noblesse dans le propos.
La monte aristocratique et la voix comme une siguiriya.
D’Antonio Flor Parrado.
Quelques gouttes d’huile d’olive.
Sur un loup de ligne.
Le “You know how to whistle, don’t you, Steve?
You just put your lips ogether and blow.”.
D’une Lauren Bacall de vingt ans à Humphrey Bogart.
Dans «Le port de l’angoisse» d’Howard Hawks.
Le visage hautain et desdeñoso.
De de Paula sous la bronca.
Une cigarette américaine.
Entre les doigts de Fanny Ardant.
Un rapport à l’autre.
Une relation au monde.
Un clin d’œil.
A l’esthétisme.
Dans le petit rien.
Comme dans le tout.
De la façon de boire.
Une copita de manzanilla.
Au sombrero cordobés.
Légèrement incliné.
Sur la droite pour lui.
Sur la gauche pour elle.
De la façon de marcher lentement.
La main sur l’épaule d’un ami.
Au brin de romarin.
Dans celle de Curro.
Un adorno
Un style.
Un quite.
A la grâce.
Un dédain du futile.
Un détachement du commun.
Le moment.
D’une sonate.
L’instant.
D’un motet de Josquin des Prés.
La longueur en bouche.
D’un sentiment de Yourcenar.
Et comme les branches.
D’un palmier.
La retombée.
De l’écriture.
L’intimité tendre.
D’un burladero partagé.
Le demi-véronique.
De Morante en 2013 à Séville.
Une boutonnière.
Aux couleurs des toros de l’après-midi.
Et juste avant.
Que s’avance le paseo.
Dans des effluves.
De «N°5».
Le regard troublant d’une fille.
Vous offrant du feu.
De simples.
Nuances.
Des pointillés.
De distinction.
Des violettes.
De délicatesse.
Que l’argent seul.
Jamais n’achètera.
Dans le monde des toros
Qui les met si bien en évidence.
Ça s’appelle.
Detalles.
Patrice Quiot