Fenêtre.
 
Sur rue Notre-Dame.
 
 
 
Café.
 
Ciel bleu.
 
 
 
Et «Midi Libre» qui titre.
 
« Le retour des aficionados ».
 
 
 
Avec en portada.
 
Une photo de l’arène le samedi.
 
 
 
Llena.
 
Hasta la bandera.
 
 
 
Nunca morirán.
 
Los toros.
 
 
 
Nunca morirán.
 
Les Crocodiles.
 
 
 
Duchon.
 
Y perfume.
 
 
 
Cajero automático.
 
Y metálico.
 
 
 
Vamos.
 
Palante.
 
 
 
J’entrai à la plaza.
 
Dès l’ouverture des grilles.
 
 
 
Presque ridicule au milieu.
 
Des pierres grises.
 
 
 
Ecrasé.
 
Par leur immensité.
 
 
 
Seul.
 
J’étais.
 
 
 
Comme une nuit.
 
Il y a bien longtemps l’avait été «Jaquito».
 
 
 
Qui avait fait les grilles.
 
Pour, solitaire, toréer de salon.
 
 
 
Dans le dépouillement.
 
D’une nuit de juillet.
 
 
 
Et quand en fin de cette faena.
 
De furtivo.
 
 
 
Du haut des amphis dans la nuit noire
 
Des olés retentirent.
 
 
 
Il me disait.
 
Qu’il croyait avoir rêvé.
 
 
 
Alors qu’un couple d’amoureux.
 
Regardant la course des étoiles.
 
 
 
Rendait ainsi hommage.
 
A des gestes.
 
 
 
Qui disaient peut-être mieux que les mots.
 
La beauté d’un sentiment.
 
 
 
Lamamié de Clairac, Atanasio Fernández.
 
Vaches et sementales de “Jandilla” pour l’origine des Chamaco.
 
 
 
Azul y amarilla.
 
Pour la divisa.
 
 
 
‘Garruchena’ à Hinojos (Huelva).
 
Pour la finca.
 
 
 
Les Chamaco m’ont plu.
 
Présentation, race, transmission.
 
 
 
Avec.
 
Une exigence.
 
 
 
Des œillets.
 
Aux épines de roses.
 
 
 
Et Solal, Lalo et Yon.
 
Pour les tuer.
 
 
 
La grâce juvénile de Solal.
 
A muté en un je ne sais quoi qui me convient moins.
 
 
 
Le naturel a laissé la place.
 
Au clin d’œil aguicheur.
 
 
 
Le trait s’est épaissi.
 
La main est moins légère.
 
 
 
La simplicité du geste.
 
Est devenue maniérisme.
 
 
 
Le clinquant.
 
Semblant avoir pris le pas sur l’essentiel.
 
 
 
Et le toreo dit.
 
Une poussée d’acné.
 
 
 
Mais no paso.
 
Nada.
 
 
 
Car je sais que
 
Lorsque s’éloigneront les sirènes.
 
 
 
Son pundonor.
 
Rectifiera la voilure.
 
 
 
De Yon.
 
Je ne me souviens de rien.
 
 
 
Peut-être que mon esprit.
 
Était ailleurs.
 
 
 
Dans le souvenir.
 
D’un parfum.
 
 
 
Il prendra l’alternative.
 
Au Plumaçon le 19 juillet.
 
 
 
Les toros seront de Garcigrande.
 
A2R le parrain et Tomás Rufo le témoin.
 
 
 
Humble, sérieux.
 
Travailleur, curieux est Lalo de Maria.
 
 
 
Quand il fait le paseo.
 
Son pas ressemble à celui de Manolete.
 
 
 
Quand il torée.
 
Sa personnalité irradie.
 
 
 
L’intelligence du toreo.
 
Aussi.
 
 
 
Grave est le geste.
 
Et réel le temple.
 
 
 
Beaucoup de qualités.
 
Peu de scories.
 
 
 
L de M.
 
Tiene algo.
 
 
 
Il a l’âge de Rimbaud quand.
 
Arthur écrivait :
 
 
 
« L’ardeur de l’été fut confiée à des oiseaux muets et l’indolence requise à une barque de deuils sans prix par des anses d’amours morts et de parfums affaissés ».
 
 
 
Immense est.
 
La marge de progression de Lalo de María.
 
 
 
La Cape d’Or 2023 lui est revenue.
 
De droit, sans conteste possible.
 
 
 
«Le Montcalm» s’appelait «Le café américain».
 
Au début du siècle n° vingt.
 
 
 
J’y vis JPB, Dominique, Marion et le bébé.
 
J’y vis aussi Jacky, sa fille et Christian le lozérien.
 
 
 
Pour y aller je montai la rue de la République.
 
Pour en revenir je la descendis.
 
 
 
3258 pas.
 
Dit le podomètre.
 
 
 
Chez François.
 
La friture de poulpe me rappela le Bajo de Guía.
 
 
 
Passaient les fanfares.
 
Passaient les cliques.
 
 
 
Sayalero y Bandrés, Torrestrella, Juan Pedro Domecq et Daniel Ruiz.
 
Santiago Domecq et Garcigrande pour l’origine des Núñez del Cuvillo.
 
 
 
Vert, blanc et rouge.
 
Pour la divisa.
 
 
 
El Lanchar » à Conil de la Frontera, “Los Arenalejos” à Medina-Sidonia, « El Gallarín“ – ”El Grullo“ ”El Lanchar » à Vejer de la Frontera.
 
Pour les fincas.
 
 
 
Un caviar.
 
 
 
Morante fut exceptionnel.
 
Hors des mots avec le premier.
 
 
 
Avec, son second, le melocotón, un infirme de faiblesse.
 
Il œuvra comme le fit Florence Nightingale à l’hôpital de Scutari.
 
 
 
« Une pure démonstration de tauromachie rêvée, là sous nos yeux. On peut appeler ça une grâce. On y ajoutera, l’élégance de sa décence. Morante, sans surligner, sans souligner… »
 
Ecrit l’immense Jacques Durand.
 
 
 
Petits pas atrás, quelques difficultés à se repositionner.
 
José Mari a quarante et un ans, vingt ans d’alternative.
 
 
 
Il a conservé la grâce de sa génétique
 
Même si les toros semblent maintenant un peu lui peser.
 
 
 
Alejandro questionne, bouleverse.
 
Délie, tord des courbes, appelle et fait souffrir.
 
 
 
Ce dimanche de Pentecôte, j’ai aimé Talavante qui fut à la fois.
 
Mark Rothko et Klaus Nomi, Chung Myung-Whun, Saint-Just et Antonin Artaud.
 
 
 
Je rentrai à la casa.
 
La tête pleine.
 
 
 
A la rue Notre Dame.
 
La cuadrilla de Morante.
 
 
 
Le « Lili », Juan José Trujillo, Alberto Zayas et
 
Juan Carlos Morante le rouquin.
 
 
 
Ils partaient pour être à Aranjuez le lendemain.
 
Puis Tomelloso avant Madrid.
 
 
 
Le matador partirait demain.
 
Par avioneta.
 
 
 
Cette locura si intimement
 
Associée à la vie torera m’acheva.
 
 
 
Fatigué de vieillesse et de bonheur.
 
Me tiro a la cama.
 
 
 
7301 pas.
 
Dit le podomètre.
 
 
 
Et 0h29.
 
Dit le réveil.
 
 
 
Je m’endors.
 
Sin puntilla.
 
 
 
A suivre…
 
Patrice Quiot