ADIEU JEAN-YVES
A travers sa passion du cheval et l’activité qu’il avait développé autour de sa noble conquête, il a rendu célèbre ce petit coin d’Aveyron.
Refusant l’appellation de dresseur, Jean-Yves préférait celui d’éducateur de chevaux.
Il entretenait une relation particulière avec ses animaux : simple, mais ô combien subtile…
Aujourd’hui, on parlerait d’Ethologie. Le mot est lâché.
Proche de la nature, qu’il respectait, il était autant écuyer que Maître-randonneur.
Il imagina une route, celle du sel, avec une chevauchée symbolique qui partait d’Aigues-Mortes et qui comme jadis, remontait le précieux ingrédient jusqu’au « milieu du sel », Salmiech.
Sa mère aux fourneaux, son père dans les prés, lui dans son petit manège pour accueillir des cavaliers de la France entière, avec les premiers chevaux ibériques mis à disposition pour leur faire sentir les subtilités de l’Art Equestre.
C’était le début de l’AFCA (association française du cheval Andalou).
Nombreux lui doivent leur parcours équestre !… Ils se reconnaîtront.
Ce qui n’est nullement incompatible avec son amour de la nature et du cheval, Jean-Yves aimait les taureaux et la tauromachie. Il avait d’ailleurs un petit élevage de taureaux Camargue et conjointement, il faisait naître quelques poulains à Peyrebrune.
Moult spectacles taurins sans mise à mort furent organisés par ses soins auxquels souvent je participais. Cela était un entraînement précieux pour moi… Nous étions à la fin des années 60 début 70.
Combien de taureaux Camargue avons-nous toréés : à Naucelle, Millau (présidé et commenté par Denys Colomb de Daunant) et tant d’autres lieux, souvent sous la pluie, les arènes portatives installées sur des terrains en herbe, en pente quelquefois… Et le public remplissait les gradins, avec bottes, imperméable et parapluie.
J’avais organisé pour ma part à Méjanes une journée taurine afin qu’il puisse réaliser son rêve de tuer un toro. Nous l’avons toréé al alimón.
Combien de fois ensuite nous nous sommes rencontrés au Salon du Cheval de Paris, où chacun dans notre registre, nous véhiculions notre culture équestre. Cela commença dès le Salon organisé au Parc Floral de Vincennes. Et puis ce défilé à cheval dans les rues de la Capitale, en compagnie d’Hugues Aufray…
Le temps a passé, les souvenirs demeurent… Je regrette d’avoir été retenu ce mercredi auprès d’un de mes chevaux malade qui nécessitait ma présence et mes soins attentifs.
Adieu Jean-Yves, je suis sûr que tu as déjà retrouvé tes amis : Ivanhoé, Prince, Rejon, Favori, Caracoleur, Youpi et tant d’autres…
Repose en paix, Ami.
Freddy PORTE
Photo du temps jadis : Jean-Yves à gauche aux côtés de Freddy.