PATRICE
Fini.
Le campo au printemps.
Les coquelicots à hauteur du ventre.
Et le torride de l’été
Dans l’odeur de la mauve.
Et du Dama de noche.
Fini.
El campo andaluz peinado.
Por el sol canicular de loma en loma rayado.
Et les nuits sous le triangle qui court.
D’Altaïr à Deneb.
Et Véga.
Finies.
Les pluies d’octobre apportées par le Levante.
Quand le Scorpion plonge sous l’horizon.
Et qu’apparaissent les constellations.
Qui vont.
Du Sagittaire au Cygne.
Finis.
Les doux hivers du lentisque.
Et de l’amarilis.
Dans le beuglement des añojos.
Sous la lune.
Quand les mères terribles lèvent la tête.
Cante de la tierra mía.
Que echa flores.
Al Jesús de la agonía.
Finies.
Les pattes des chevaux.
Et les voix des vaqueros aux yeux clairs.
Dont le lignage du sang.
Remonte à la même origine.
Que celle de ceux qu’ils gardent.
Finies.
Les auges de béton gris.
De cebada, de trigo y de maíz.
Finis.
Les combats sous la lune.
Dont le vaincu est mis en pièces.
L’heure.
De leur destin.
A sonné.
Emmenés.
Dans un enclos.
Ils sont.
Dans des cages de fer.
Les camions de Porrita ou ceux de «Los Natis».
Les enlèvent.
Sur les autoroutes du soleil.
Et de la nuit.
Ils les emportent.
Et demain.
Les mêmes.
Arriveront.
Patrice Quiot