TOURADA
Deux tiers d’arène pour cette traditionnelle corrida portugaise avec le groupe de forcados de Aposenta da Moita.
Côté cavaliers : mano à mano entre Andy Cartagena et Andrés Romero devant 2 toros de Gallon et 3 d’Alain Tardieu. Tous bien présentés, les Tardieu légèrement supérieurs en trapío.
Ils donnèrent tous les cinq un jeu intéressant et montrèrent bcp de noblesse avec sans doute un accessit supplémentaire pour les pensionnaires de Tenque. Ceux du Mas des Bruns, loin de démériter, étaient plus calculateurs et quelquefois un peu querenciosos, comme le fut à certains moments le cinquième, un magnifique et imposant castaño qui dut être banderillé parfois al sesgo. On lui doit aussi la pega la plus spectaculaire. Cela nous rappelle un peu les pegas de notre époque où une noria d’ambulances transportait ces valeureux portugais vers les hôpitaux régionaux.
Les Gallon confirment ce que nous avions vu à Lunel et Châteaurenard. Les fils de Jibion ont fait honneur à la devise « vert et noir ».
Le premier Tardieu portant le N°44, opposé au chef de lidia : Andy, fut un animal noble et combatif. Cartagena le toréa dans son style habituel et sortit 3 chevaux dont un beau crème pour les courtes al violín. La pega fut réussie à la première tentative. Vuelta.
En troisième position, c’est un Gallon qui était opposé au cavalier de Benidorm : Carpintero, de robe noire portant le N°88 ; il sortit très noble. Une farpa et 1 castigo avec un beau gris croisé très plaisant. Aux banderilles, Andy nous présenta pas moins de trois chevaux dont un palomino aux crins cendrés et abondant, très élégant ; nous retiendrons également l’apaloosa auteur de plusieurs desplantes (salut à l’estribo, assis, jambette) et de 3 courtes au caracoléo. Pega réussie à la 2ème tentative. Vuelta.
Le second Tardieu (N°50) était opposé à Andrés Romero. Deux castigos traseros avec une jument baie brune et 4 banderilles de face avec un lusitanien de robe grise. Première pega réussie. Vuelta.
Andrés Romero revint pour le 4ème, toujours un Gallon du nom de Descarado portant le N°93. Le cavalier le reçut avec un beau croisé de robe gris pommelée. Il lui infligea deux castigos (le premier trasero). Il enchaina la faena de banderilles dont nous retiendrons la dernière expression clouée avec Faruccia au quiebro arrêté. Belle pega des forcados citée de loin. Vuelta.
Le dernier et cinquième bicho fut toréé al alimón par les deux rejoneadors. Le fameux castaño de Tardieu défendit sa devise « bleu, or et vert du domaine de Galignan » avec noblesse, mais un peu plus calculateur et réservé que les précédents. Un festival harmonieux compte tenu de la bonne entente entre les deux protagonistes permit une fin de course animée que le public goûta volontiers. Lors de la pega, le toro se montra violent et il faudra 3 tentatives pour l’immobiliser. Vuelta.
Deux forcados furent légèrement blessés lors de la soirée dont le pegador au 3ème Tardieu.
(Freddy Porte – Photos Tony Ignacio)