ROQUEFORT
Dimanche 13 août. Novillada des fêtes, autour de 3/4 d’entrée.
Six novillos de Hubert Yonnet.
Diego Peseiro: silence après avis et silence après avis.
José Rojo: silence après deux avis et silence après avis.
José Antonio Valencia: vuelta et une oreille.
Salut aux banderilles d’El Monteño au cinquième.
Sans les « petits » les grands n’existeraient pas dans le contexte difficile que traverse la tauromachie. Il est juste de rendre hommage à ceux qui, comme à Roquefort, maintiennent la tradition taurine malgré des budgets de plus en plus difficiles à boucler, des contraintes administratives toujours plus lourdes et une usure des énergies. Roquefort, c’est une sorte de symbole, un repère dans la géographie taurine et on ne serait trahir une certaine fidélité, cette vertu qui se perd…
Cette année, Roquefort a voulu donner une nouvelle chance à un grand nom de la ganadería française, Yonnet. Un symbole car ce fut un précurseur, le premier à avoir lidié en Espagne. Un choix qui se justifiait au regard de cette Histoire que tente de faire revivre la petite fille d’Hubert, Charlotte, qui est aussi la cousine germaine de Jean-Baptiste Jalabert par sa maman. Ces considérations familiales conclues, nous le dirons tout net : nous avons été déçus du comportement des pensionnaires de La Bélugue.
Au physique, rien à dire, au contraire même tous méritaient les applaudissements à leur sortie. Très sérieux, lourds, impressionnants même par leur trapío et par leurs armures, pointues comme des dagues de veneurs. Ils avaient de quoi intimider les coletudos qui en réalité n’en menèrent pas large. D’autant qu’au comportement, tous les Yonnet restèrent sur la défensive, allèrent au cheval avec violence mais sortant seuls et aucun ne laissa la moindre ouverture aux apprentis matadors qui passèrent un sale quart d’heure.
Diego Peisero hérita en ouverture d’un manso de catégorie qui attendait immobile de cueillir qui s’approcherait de lui. Il n’y eut pas moins de six désarmés successifs, un très long et pénible tiers de banderilles puis le Yonnet se cala devant le toril et le jeune portugais eut bien du mal à s’en débarrasser. Le jeune homme qui ne dédaigne pas ce genre de rencontres, c’est à se mettre à son crédit, est encore bien vert et ne put corriger les mauvaises manières du quatrième qu’il tua difficilement.
Le jeune extermeño de Trujillo José Rojo, venu en remplacement de Víctor Baroso qui après avoir déclaré quitter le métier vendredi semblait vouloir le reprendre dimanche – selon les rumeurs venues du Puerto -, a souffert mille morts toute la tarde. Il ne put arracher aucune série notable à aucun de ses deux adversaires et s’en vit des pierres pour conclure aux aciers. Peut-être aura-t-il ainsi une idée concrète des durs moments que réservent la profession, séduisante à première vue pour qui n’en connaît pas les rudes aléas.
Une fois encore, c’est la fougue latino qui enleva le morceau et sauva la tarde – c’est une contante de la temporada, il faut en convenir. La prestation du jeune Vénézuélien José Antonio Valencia, son courage, son entrega – c’est-à-dire ce désir de plaire dans des circonstances risquées – est à mettre en évidence. Ses deux faenas, si elles ne furent pas parfaites et souvent accrochées furent le fruit du défi, de la volonté : c’est avec ces vertus qu’il s’imposa en des séries courtes en ayant parfois recours au fameux uno por uno, toujours sur le fil, croisé et sans se dégonfler sous le mufle de l’animal brutal. Ce ne fut pas de la dentelle, mais on n’en demandait pas tant non plus. Valencia qui tua mal le premier, porta une estocade entière au second qui lui valut une oreille et en fit justement le héros du jour de la Monumental des Pins : son triomphe chèrement acquis n’en avait que plus de poids.
P. V. – Photos Romain Tastet
Matinale: oreille pour El Quitos, vuelta pour l’Alma Serena…
Dimanche, novillada sans picador des fêtes. Temps couvert.
El Quitos: face au Malabat – silence
Face à l’Alma Serena – une oreille
Vuelta posthume pour le novillo d’Alma Serena.
Pedro Luis : face au Turquay – silence
Face au Lartet – vuelta