PATRICE
Domingo González Mateos « Dominguín, le fondateur de la dynastie, est né le 4 août 1895 dans une famille de paysans à Quismondo (Tolède).
Il quitte ce milieu très pauvre pour s’en aller travailler dans les tavernes et commence à participer à des capeas. Il multiplie les tientas et les novilladas avant de prendre l’alternative le 26 septembre 1917, à Madrid des mains de “Joselito” devant un toro de Contreras. Il torée des élevages difficiles comme Palha ou Miura et est souvent blessé.
Il eut trois fils et deux filles.
Il se retire du toreo en 1926 et gère plusieurs arènes dont La Corogne et Tolède.
Il apodère “Cagancho » et Domingo Ortega. Les affaires tournent bien et Domingo s’enrichit quand survient la Guerre civile. Il part pour le Mexique où il est copropriétaire des arènes de « El Toreo » à Mexico, puis revient au Portugal et retourne en Espagne en 1938.
Apoderado, il défend les intérêts de Rafael Ortega, de son fils Luis Miguel et enfin de son gendre, Antonio Ordóñez.
Le fondateur des « Dominguín » meurt à 63 ans, à Madrid, le 21 août 1958.
Domingo González Lucas, l’aîné des trois fils, toréa peu. Né à Madrid, le 10 juin 1920, doué en affaires, il s’impose dans le milieu taurin et devient (avec son père) l’apoderado de son frère Luis Miguel), d’Antonio “Bienvenida”, d’Antonio Ordóñez, de Palomo Linares, de Curro Romero. Il géra également la plaza madrilène de Vista Alegre, alors propriété de Luis Miguel.
Il était notoirement connu comme communiste, ayant été membre du Parti communiste clandestin.
Il avait pris l’alternative le 7 juin 1942 à Barcelone avec comme parrain “Cagancho”.
Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’un cancer, le même mal que son père, il se suicide le 12 avril 1975, à Guayaqui, en Équateur.
José González Lucas « Pepe Dominguín », le second fils, voit le jour à Madrid, le 15 mars 1921. Il reste toujours dans l’ombre de Luis Miguel.
Il avait pris l’alternative à Madrid des mains d’Antonio “Bienvenida”, avec un toro de Buendía, témoin “Morenito de Talavera.
Excellent banderillero, il abandonne les trastos en 1951 pour entrer dans les affaires familiales comme son frère Domingo.
Journaliste, il écrit un livre de souvenirs sur sa famille, Mi Gente, en 1979.
Il meurt à Madrid le 6 juillet 2003.
Luis Miguel González Lucas « Luis Miguel Dominguín », le dernier des fils, est né lui aussi à Madrid, le 9 novembre 1926.
Il revêt son premier costume de lumières le 25 juin 1939 à Linares pour intégrer ensuite la partie sérieuse du spectacle comique de Llapisera.
Il comptabilise 33 becerradas cette année-là.
Après une alternative non valable à Bogotá en 1941, c’est le 2 août 1944 qu’il devient matador à La Corogne avec comme parrain Domingo Ortega, le toro de la cérémonie est de Samuel Hermanos le parrain, son frère Domingo, le témoin, et “Parrita”.
Il fait sa présentation en France à Dax le 31 août 1948 devant des toros de Domingo Ortega avec Pepe Luis Vázquez,
De 1953 à 1956, il ne toréa pas en Espagne, mais uniquement en Amérique du Sud.
En janvier 1958, il devient ganadero, achetant une partie de l’élevage du duc de Tovar et marque ses bêtes du chiffre un.
En 1961, il décide de se retirer des ruedos.
Il revient aux arènes en 1971, donne l’alternative à Roberto Pilès le 12/09/1971, Palomo Linares de témoin et participe à sa dernière corrida en France à Dax, le 19 août 1973 avec Manzanares et Julio Robles, toros de Palha.
Entre temps, il divorce en 1967 et épouse civilement en 1987, Rosario Primo de Rivera, la nièce du fondateur de la Phalange, José Antonio Primo de Rivera, et petite-fille de Miguel Primo de Rivera qui fut le chef du gouvernement de 1923 à 1930.
Il sera premier de l’escalafón en 1946, 1948 avec 100 corridas et 1951 (98). À 24 ans, il était déjà au sommet et la saison suivante, il voulut le prouver à Madrid : le 17 mai 1949, alternant avec “Parrita” et Manolo González devant des toros de Galache, il s’autoproclama « numéro un » en levant son index pour le signifier, à la sortie d’une passe circulaire.
En 1959, Antonio Ordóñez, son beau-frère, contestera sa suprématie, le tout immortalisé dans les pages de « L’été dangereux » d’Ernest Hemingway, coïncidant avec une ingénieuse et brève confrontation orchestrée habilement par le père Dominguín afin de promouvoir son filleul, ouvrage quelque peu romancé et chroniqué pour faire sensation.
Le 20 février 1990, par “Real decreto”, il est autorisé à prendre son apodo « Dominguín » comme deuxième apellido.
Il décède dans sa propriété de Sotogrande à San Roque (Cadix), d’une insuffisance cardiaque, le 8 mai 1996.
Descendance des cinq enfants de Domingo González Mateos « Dominguín » :
– La fille de “Pochola” (fille aînée), Lydia épousa Ángel Teruel.
– La fille de Domingo épousa Curro Vázquez.
– José eut un fils, José Manuel qui fut novillero.
– Luis Miguel épousa Lucia Bosé, de ce foyer naîtront Miguel Bosé l’acteur en 1956, Lucia et Paola.
– La fille cadette “Carmina” épousa Antonio Ordóñez. Ils eurent deux filles. La première, Carmen épousa “Paquirri”, père de Francisco Rivera Ordóñez (1974) et d’Antonio Cayetano Rivera Ordóñez “Cayetano” (1977). Quant à la seconde, Belén, elle épousa Juan Carlos Beca Belmonte, matador.
Sources : Cositas de toros/Août 2020