TARASCON
Temps pluvieux avec météo grisouille et averses intermittentes. Environ 2/3 d’arène. Trois novillos de Gallon frères (1, 2 et 6), les trois autres de Blohorn, formant un « lot » bien présenté et donnant du jeu à divers degrés.
A l’issue du paseo, un hommage sous forme d’une minute d’applaudissements a été rendu envers plusieurs personnalités taurines qui nous ont quittés cette année : Michelle Catala, Jean-Claude Carbonne, Alfredo Martinez, Rodolfo Arias… le maire Lucien Limousin évoquant aussi au micro la mémoire du Dr Max Ouvrard et du gardian Thomas Guzman…
Lalo de María (saluts et oreille) a ensuite ouvert la séance en recevant un Gallon par capoteo appliqué. Après une rencontre, Lalo tenta bien d’animer les débats avec plus ou moins de réussite avant entière et un descabello. Mais c’est plus tard avec son Blohorn que les choses allaient prendre une allure plus aboutie. En effet, après un excellent maniement de cape, le castaño oscuro s’employa notamment sur une superbe arrancada en partant de loin que Gabin sut bien contenir puis sur une seconde pique plus lègère. Brindée au maire, la faena débuta par doblones effectifs, la suite s’avérant bien adaptée aux qualités de son opposant. Avec une construction relevée par de beaux détails sur le plan artistique, il ne restait plus à Lalo qu’à tuer rapidement, ce qu’il fit par entière tombée. Le palco l’a alors autorisé à promener autour du ruedo l’unique trophée de cette tarde.
Nino (vuelta et silence) est apparu ce jour bien décidé à confirmer son récent triomphe de Boujan. Après un vibrant capoteo et une pique de Mathias, il se chargea comme souvent du second tercio, de portée inégale, puis brinda à l’assistance un trasteo indécis au début, mais qui comprit, après une menace qui le força à rompre, plusieurs passages valeureux. Le Nîmois fit l’effort, mais hélas, l’emploi des aciers n’allait pas se révéler exemplaire. Le quinto a encore été bien reçu au capote avant trois rencontres dont deux en allant de bon cœur contre la monture de Jean-Loup Aillet. Alors que la pluie redoublait, Nino, qui avait gardé sa montera, se lança dans quelques séquences entreprenantes, un effort bien soutenu par le conclave, mais il perdit hélas le crédit de son labeur pour une conclusion trop approximative. Dommage…
Miguel Losana (vuelta et saluts), de la zone de Tolède et apodéré par Clément Albiol, a débuté avec un Blohorn qui se distingua au cheval sur deux rencontres poussées et bien contenues par Laurent Langlois. Sa faena brindée au public, le novillero dut batailler face au sérieux d’un client qui l’a mis à l’épreuve. La partie n’était pas facile, mais le Toledano ne s’en sortit pas trop mal, se montrant résolu avant entière tombée. Avec le Gallon qui fermait la marche, piqué en deux fois par Luc Tosello, Miguel brinda au respectable une faena qui allait s’avérer inégale, comprenant néanmoins plusieurs contours empreints de gestes méritoires. Entière après pinchazo…
En matinée, la novillada non piquée de l’Ecole Taurine du Pays d’Arles avait réuni un quart d’arène environ. Face à des erales d’Alain et Frédérique Tardieu qui dans l’ensemble ont donné un bon jeu, les aspirants toreros ont connu des fortunes diverses, générées le plus souvent par l’emploi de la ferraille.
Juan de Molina (ETPA) a terminé à l’infirmerie puis à l’hôpital pour avoir subi une fort douloureuse blessure à un doigt…
Valentin (CFT) a obtenu une oreille au terme d’un labeur décidé avec capote et muleta, ce qui devrait l’encourager pour la suite.
L’Andalou Daniel Fernández (silence) a laissé une bonne impression tout au long de son combat, mais la conclusion s’avéra bien délicate, ce qui bien sûr fit quelque peu retomber le soufflé.
Matías (ETPA) n’a pas été avare d’initiatives, affichant une réelle volonté de séduire le public. Au terme d’un trasteo inégal, mettant toutefois en exergue son envie, il récolta deux pavillons qui lui valurent de sortir a hombros.