Votre corps au-delà de ses limites.
 
Votre esprit en deçà des mêmes.
 
Nous révèlent une fièvre sourde et brûlante.
 
 
 
Vos traits comme ceux d’un taulard de Carabanchel.
 
Trahissent un saisissement.
 
Et une interrogation.
 
 
 
Votre visage déchiré.
 
Votre bouche dure.
 
Votre main lourde en témoignent.
 
 
 
Votre voix secrète comme une affliction.
 
Escondida comme un lucero.
 
Et tue comme un péché la signifient.
 
 
 
Votre torpeur dans le lit du vide.
 
Votre rythme maintenant sans compas.
 
Et votre cœur qui maintenant ne bat plus au gré du vent nous la confirment.
 
 
 
¿ Qué pasa José Antonio ?
 
¿ Qué pasa Morante ?
 
¿ Qué pasa matador ?
 
 
 
Le noir.
 
De votre solitude.
 
Et de votre amertume.
 
 
 
Nous file le seum.
 
D’entrevoir.
 
Une fin.
 
 
 
Vous offrez à nos yeux un puits de désespoir.
 
« Une mare d’agonie.
 
Au bord du Guadalquivir aux étoiles. »
 
 
 
Votre demi-véronique.
 
De Séville.
 
Comme thérapie.
 
 
 
Et la queue coupée.
 
A «Ligerito» de Domingo Hernández.
 
Comme un électrochoc de survie.
 
 
 
Avec votre lassitude.
 
A faire.
 
Comme une dernière élégance.
 
 
 
Votre désintérêt.
 
A plaire.
 
Comme une ultime résignation
 
 
 
Et votre accablement.
 
Muet.
 
Comme une porte de cachot.
 
 
 
¿ Qué pasa José Antonio ?
 
¿ Qué pasa Morante ?
 
¿ Qué pasa matador ?
 
 
 
Trop de trop.
 
Trop de beauté offerte.
 
Trop de don de vous ?
 
 
 
Avez-vous trop écouté le chant des sirènes ?
 
Trop frôlé les cornes ?
 
Et l’avez-vous trop vu en face ?
 
 
 
Pensez-vous avoir suffisamment fait.
 
Pensez-vous simplement.
 
Avoir tout dit ?
 
 
 
Rejetteriez-vous.
 
L’eucharistie ?
 
Ne croyez-vous plus en la communion ?
 
 
 
Devons-nous considérer votre retirada du toreo.
 
Comme le pregón.
 
D’un trouble ?
 
 
 
Votre aislamiento des plazas de soleil.
 
Comme le bando.
 
D’une consternation ?
 
 
 
Comme une envie d’ailleurs.
 
Avec un goût de cendre.
 
Dans la bouche ?
 
 
 
A vous observer.
 
Que devons-nous penser ?
 
Seriez-vous ?
 
 
 
Un Maupassant du « Horla».
 
Virginia Woolf les poches remplies de cailloux.
 
Un Artaud avant Rodez ?
 
 
 
Ou plutôt, si Dios quiere, et ce serait bien ainsi.
 
Un trouvère cherchant dans la fatalité de son âge.
 
Une nouvelle inspiration pour conjurer les cornadas de la vie ?
 
 
 
Et revenir.
 
Plus grand encore.
 
Par un bel après-midi « sembrado de cristal y niquel »…
 
 Patrice Quiot