PATRICE
Victor Hugo a effectué deux séjours en Pays Basque. Un premier arrêt d’un mois à Bayonne en 1811 alors qu’enfant, il rejoint son père en poste à Madrid, un second trente ans plus tard pour se remettre de l’échec des Burgraves et tester la nouvelle invention anglo-saxonne à la mode : le tourisme.
Entre le 23 juillet et le 13 août 1843, il visite Bayonne, Biarritz, Irún, Fontarabie, Saint Sébastien et surtout le port de Pasajes. Impressionné par les paysages, les hommes et la langue basque (il fera même l’acquisition d’une grammaire basque), il prend de très nombreuses notes et fait de nombreux croquis de ses découvertes.
Ces notes serviront de base à la publication posthume du carnet de voyage En voyage, Alpes et Pyrénées (1890) dont est extrait le passage consacré à la découverte de Saint-Sébastien :
« Je suis en Espagne. J’y ai un pied du moins. Ceci est un pays de poètes et de contrebandiers. La nature est magnifique ; sauvage comme il la faut aux rêveurs, âpre comme il la faut aux voleurs. Une montagne au milieu de la mer. La trace des bombes sur toutes les maisons, la trace des tempêtes sur tous les rochers, la trace des puces sur toutes les chemises ; voilà Saint-Sébastien. Mais suis-je bien en Espagne ? Saint-Sébastien tient à l’Espagne comme l’Espagne tient à l’Europe, par une langue de terre. C’est une presqu’île dans la presqu’île ; et ici encore, comme dans une foule d’autres choses, l’aspect physique est la figure de l’état moral. On est à peine espagnol à Saint-Sébastien ; on est basque. C’est ici le Guipuzcoa, c’est l’antique pays des fueros, ce sont les provinces libres vascongadas. On parle bien un peu castillan, mais on parle surtout bascuence. Les femmes ont la mantille, mais elles n’ont pas la basquine ; et encore cette mantille, que les madrilènes portent avec tant de coquetterie et de grâce jusque sur les yeux, les guipuzcoanes la relèguent sur l’arrière-sommet de la tête, ce qui ne les empêche pas d’ailleurs d’être très coquettes et très gracieuses. On danse le soir sur la pelouse en faisant claquer ses doigts dans le creux de sa main ; ce n’est que l’ombre des castagnettes. Les danseuses se balancent avec une souplesse harmonieuse, mais sans verve, sans fougue, sans emportement, sans volupté ; ce n’est que l’ombre de la cachucha.
Et puis les français sont partout ; dans la ville, sur douze marchands tenant boticas, il y a trois français. Je ne m’en plains pas ; je constate le fait. Au reste, à ne les considérer, bien entendu, que sous le côté des mœurs, toutes ces villes-ci, en deçà comme au-delà, Bayonne comme Saint-Sébastien, Oloron comme Tolosa, ne sont que des pays mixtes. On y sent le remous des peuples qui se mêlent. Ce sont des embouchures de fleuves. Ce n’est ni France ni Espagne, ni mer ni rivière. Aspect singulier d’ailleurs, et digne d’étude. J’ajoute qu’ici un lien secret et profond, et que rien n’a pu rompre, unit, même en dépit des traités, ces frontières diplomatiques, même en dépit des Pyrénées, ces frontières naturelles, tous les membres de la mystérieuse famille basque. Le vieux mot Navarre n’est pas un mot. On naît basque, on parle basque, on vit basque et l’on meurt basque. La langue basque est une patrie, j’ai presque dit une religion. Dites un mot basque à un montagnard dans la montagne ; avant ce mot, vous étiez à peine un homme pour lui ; ce mot prononcé, vous voilà son frère. La langue espagnole est ici une étrangère comme la langue française. »
Sources : https://www.bilketa.eus/
Datos
La Plaza de toros de “El Chofre” se inaugura el 9 de agosto de 1903 con nueve toros de Ibarra, lidiados por Mazzantini, Bomba, Montes y Lagartijo Chico. La plaza se situó entre la carretera de Pasajes y la playa de Zurriola en el barrio de gros y contó en su entorno con todas las comodidades posibles para hacer más agradables los prolegómenos. La plaza albergaba unos 15.000 espectadores aproximadamente.
Por la arena de “El Chofre” pasaron los toreros más grandes de cada época. Belmonte, Manolete o Gallito son sólo algunos de los nombres que dieron esplendor, durante casi 70 años, a un coso histórico. En su día El Chofre fue considerado el cuarto coso taurino mas importante de la temporada después de Madrid, Mexico D.F. y Sevilla. Los tendidos también tuvieron pobladores de excepción. Además de todos los personajes importantes de la sociedad española, gente como Hemingway, Charlton Heston, Orson Welles o Charles Chaplin añadieron mayor luminosidad a una plaza que hoy, ya es historia. El 2 de septiembre de 1973 se celebró el último festejo. Se lidiaron reses de Carlos Núñez siendo los matadores El Charro, Aparicio, El Litri y Antonio Ordoñez. La plaza fue demolida por motivos urbanísticos y lamentablemente la afición donostiarra tuvo que esperar 25 años para volver a disfrutar de su pasión en su ciudad.
Tras un cuarto de siglo sin toros en la capital guipuzcoana la plaza de toros de Illumbe, de 1ª categoría, se inaugura el 11 de agosto de 1998 por los diestros José María Manzanares, Enrique Ponce, Francisco Rivera Ordóñez con una corrida de Torrestrella. La plaza de toros de San Sebastián pionera en comodidad y espacio multiusos cuenta con una cubierta móvil que permite poder celebrar cualquier tipo de espectáculo durante todo el año. El coso cuenta con alrededor de 11.000 localidades distribuidas en 11 tendidos.
A lo largo de su historia alrededor de 900.000 espectadores han disfrutado de mas de 150 espectáculos taurinos en Illumbe.
La actividad principal de las corridas de toros en Illumbe se desarrollan en torno a la Semana Grande Donostiarra, motivo por el que se creo, aunque durante varios años también se han organizado multitud de festejos fuera de feria como los certámenes internacionales de novilleros y la corrida de regatas.
Empresa : Casa Chopera.
Rappel 2024 :
15/08/2024 San Sebastián : Toros y novillos de El Capea (antes Pedro y Verónica Gutiérrez Lorenzo), Juan Pedro Domecq y Núñez del Cuvillo para Pablo Hermoso de Mendoza, Morante de la Puebla, Marco Pérez.
16/08/2024 San Sebastián : Toros de Fuente Ymbro para Miguel Ángel Perera, Emilio de Justo, David Galván.
17/08/2024 San Sebastián : Toros de Núñez del Cuvillo para Alejandro Talavante, Roca Rey, Pablo Aguado.
Patrice Quiot