Comme procédait Ictinos.
 
Lorsqu’ il dessina les lignes du Parthénon.
 
Daniel Luque d’abord ébauche.
 
 
 
Par tangentes, diagonales.
 
Et sécantes.
 
D’une géométrie calculée.
 
 
 
Il définit l’angle de l’approche.
 
Et détermine.
 
La bissectrice de la rencontre.
 
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Le travail de séduction se décline en arrondi.
 
De main droite baladeuse.
 
Et de genoux pliés en compas.
 
 
 
Butinant l’approximatif d’une arrancada encore tue.
 
Voletant de piton à piton.
 
Ensemençant ce qui encore relève du débridé.
 
 
 
Le trait implacable.
 
Marque une destination.
 
Et pose un ordre.
 
 
 
Celui de la sagacité et de la domination.
 
Le tout.
 
Avec la délicatesse d’un battement d’ailes de libellule.
 
 
 
Confondu par cet introït amoureux dit par un architecte entomologiste.
 
Le noir se rend et tout peut alors commencer.
 
Dans un envol de gestes.
 
 
 
« Découpés, ondés, dentelés, des fils d’aranéide en or, en argent, des brouillards de soie,
 
Des fleurs brodées par les fées ou fleuries par des génies emprisonnés,
 
Des plumes colorées par les feux du tropique ».
 
 
 
Doux.
 
Le cite.
 
Légèrement fuera de cacho.
 
 
 
Une épure
 
Plus qu’un trait.
 
Un léger frémissement d’élytres.
 
 
 
Un Ictinos minutieux du détail d’un motif.
 
Un Jean-Henri Fabre herborisant dans un massif de menthe sauvage.
 
Un érudit de la doctrine et un barde du sentiment en un torero réunis.
 
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Pour ne pas trop obliger.
 
Et préserver intacte.
 
Une délicatesse.
 
 
 
Le toque incite.
 
Les pieds d’airain comme racines.
 
La jambe contraire comme oukase.
 
 
 
L’épaule basse.
 
La ceinture comme une houle.
 
La cambrure de la grâce.
 
 
 
Et le poignet.
 
A la souplesse serpentine.
 
Font de chaque passe un baiser de libellule.
 
 
 
« À la fois puissante et libre,
Sœur du vent, fille du ciel,
Son aile frissonne et vibre comme le luth d’Ariel. ».
 
 
 
Une architecture de plaisir.
 
En élégance de lys et nénuphars.
 
Et à l’odeur de vérité.
 
 
 
Un toreo d’oiseau sur l’épaule.
 
Et des coups d’épée.
 
A manger les étoiles.
 
 
 
Un abandon.
 
Sans concession dans la manière.
 
Et sans rupture dans la scansion.
 
 
 
Qui répand une poudre de sonnets.
 
Et de vers palpitants.
 
Sur des notes légères.
 
 
 
Un « Ah ! donnez-moi le vent du soir sur les prairies,
Et l’odeur du foin frais coupé, comme en Bavière
Un soir, après la pluie, sur le lac de Starnberg ».
 
 
 
Un enchantement sous le vent.
 
Dit par Daniel Luque, architecte libellule avec le rouge du sang.
 
Sur le blanc de sa taleguilla.
 
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Datos 
 
Arènes de Nîmes.
 
Samedi 14 septembre (vespertina).
 
Troisième corrida de la Féria des Vendanges 2024. 
 
Toros de La Quinta pour :
 
Daniel Luque seul contre six : Oreille, silence, silence, oreille, 2 oreilles, salut.
 
Sobresalientes : Álvaro de la Calle – El Califa de Aragua.
 
3/4 d’arène.
 
Marseillaise à l’issue du paseo et Mistral gagnant de longue.
 
 
Patrice Quiot