Lundi 20 Mai 2024
Escalafón
Vendredi, 16 Décembre 2011

Echelle subjective des valeurs, l’escalafón officiel est toutefois révélateur de la tendance…

N’y donnant pas plus d’importance que ce qu’il en a, on y trouve cependant de quoi analyser une temporada, quitte à lui glisser quelques données corrigées. Car entre un Fandi qui caracole en tête avec 80 corridas, un Juli qui le talonne avec 68, un Fandiño qui en a fait 42, un David Mora avec 39 paseos et un Diego Urdiales seulement avec 15, il y a évidemment de sacrées différences, révélatrices en pas mal de domaines de la situation actuelle du toreo… et des toreros.

Pour avoir une vision plus exacte, il faut prendre quelques distances avec  l’arithmétique pour inclure plusieurs paramètres dans le paysage, à commencer par la catégorie d’arènes… et surtout de toros ! Une alchimie certes délicate, mais qui remettrait chacun à sa vraie place, celle qui ne trompe pas les aficionados.

Pour ne rester que sur ces noms-là, derrière les « passe-partout », on pourra aisément vérifier l’ascension de deux toreros qui ont longtemps lutté pour se détacher du lot et qui enfin ont vu leur horizon se dégager, David Mora et Iván Fandiño. Ils ne le doivent qu’à leurs propres mérites, qu’à leur sérieux et quelque part une certaine orthodoxie, la plupart du temps sur des toros de respect. Et on verra bien maintenant s’ils restent dans cette lignée, celle qui leur a fait gagner le cœur des aficionados, car après leur périple équatorien, on peut néanmoins émettre quelques doutes…

Reste Urdiales, lui aussi représentant une lignée de toreros accomplis qui ont du mal à grimper les échelons. Toréant la plupart du temps dans ses contrées, il a toujours du mal à s’exporter et à gagner en audience, ne voulant rien lâcher de ce qui fait sa personnalité. Mais il est certain qu’il fait partie des toreros que l’aficion attend. Sa dernière déconvenue dans sa bonne ville d’Arnedo vient hélas à point nommé pour rappeler que pour lui comme pour pas mal d’autres, le chemin sera encore parsemé d’embûches et que personne ne viendra leur faire de cadeaux, même en cette période… L’exemple de Mora et Fandiño devrait cependant leur offrir l’occasion de ne pas tout à fait désespérer…