Mercredi 26 Juin 2024
Unique
Lundi, 17 Septembre 2012

José Tomás ne parle pas, José Tomás ne sourit pas, mais José Tomás torée, et plutôt bien…

Depuis hier, son nom est sur toutes les bouches et toute la palette des superlatifs est épuisée… Pas question ici de refaire l’histoire, mais juste quelques considérations pour résumer ce que je lis et entends sur ce qui incontestablement restera une corrida mémorable.

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Que l’on soit partisan ou pas de Tomás, il faut être sacrément de mauvaise foi pour affirmer que cette encerrona n’a pas été un succès ! De deux choses l’une, soit il fallait être aveugle, soit il fallait être… absent !!! Car outre la pression et l’émotion inhérentes à ce genre  d’événement, que chacun peut ressentir selon sa propre attente et sensibilité, il est indéniable que le maestro de Galapagar a interprété une partition haut de gamme, alliant variété et sobriété, le tout étant interprété avec justesse et quiétude, sans faute de goût, sans scories, en totale épure technique et artistique. C’était déjà beaucoup !

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Franchement, moi qu’on ne peut pas taxer de fanatique « tomasiste », j’avoue qu’hier il m’a totalement scotché et fait passer le frisson, par le decorum, les silences, les clameurs, ses attitudes, ses capotazos, ses quites, la perfection de sa cuadrilla, ses approches de faena, ses facultés à les adapter à chaque toro, et surtout par son aptitude à toréer juste, dans le tempo, en templant, con mando y hondura, et surtout en concluant de cinq épées sur cinq !

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Et les toros, me direz-vous ? Les toros, ils étaient comme la plupart de ce que l’on voir à longueur de corridas, si l’on excepte quelques élevages plus « toristas ». Ni plus ni moins, mais tout de même bien présentés et issus bien entendu d’élevages dits « de catégorie ». Il ne faut pas rêver ou faire les faux-culs…

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Quand on va voir José Tomás, on sait depuis longtemps que l’on ne va pas découvrir des monstres ou ce que le campo comporte de plus coriace, le tout étant de ne pas se tromper d’arène. Ou de rendez-vous. Ce qui ne m'empêche pas d' aller à St-Martin, à Céret, à Bilbao…

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Reste l’indulto du Parladé, qui ne s’imposait peut-être pas, bien que porteur d’une grande caste après son inattendu et inopportun saut dans le callejón, mais il est à la fois monté en puissance par la maestría de José et une marmite qui bouillonnait dont le couvercle a fini par sauter sous forme d’une incontestable pétition aussi bruyante que fournie. En d’autres circonstances, cette grâce présidentielle ferait l’objet de polémiques, mais là, compte tenu des innombrables phases de grande musique, ce ne fut finalement qu’anecdotique.

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L’essentiel, ce sont toutes ces images incrustées sur les rétines des présents, cette sensation quasi  unanime d’avoir vécu des instants magiques, à déguster avec ses tripes et son cœur, comme dans un rêve, et certainement bien au-delà de ce à quoi on pensait s’attendre, tellement il est rare de vivre une corrida aussi fournie en temps forts. Dans la plupart des courses, ils font plutôt figure d’exceptions, raison de plus pour ne pas pour toujours se plaindre que la mariée soit trop belle…

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Ne nous faisons pas d’illusions, ce n’est pas demain que l’on assistera à un autre moment chargé d’autant d’émotion et soyons sûrs d’une chose, c’est que si José Tomás revenait demain, la taquilla exploserait de nouveau. Il doit bien y avoir tout de même quelque chose…

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A Nîmes, sans jamais ouvrir la bouche, José Tomás venait de parler ! Différent. Unique. A l’image de son toreo. Et de son mystère…