Mercredi 26 Juin 2024
PATRICE
Jeudi, 06 Juin 2024
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Ecriture et Victorinos...
 
« Hébert ne commençait jamais un numéro du Père Duché-né sans y mettre quelques «foutre » et quelques «bougre ». Ces grossièretés ne signifiaient rien, mais elles signalaient. Quoi ? Toute une situation révolutionnaire. Voilà donc l'exemple d'une écriture dont la fonction n'est plus seulement de communiquer ou d'exprimer, mais d'imposer un au-delà du langage qui est à la fois l'Histoire et le parti qu'on y prend. » écrivait Barthes dans son introduction au «Degré zéro de l’écriture.
 
 
Écrire exige une lidia.
 
De l’idée.
 
Des mots qui l’expriment.
 
Des phrases qui la disent.
 
 
 
Pour imposer.
 
Un ordre.
 
Et exprimer.
 
Du sens.
 
 
 
Le début.
 
Doit être pensé.
 
A l’aune.
 
De la fin.
 
 
 
Le chapitre un.
 
Qui annonce le deux.
 
Précède le trois.
 
Et ainsi jusqu’au dernier.
 
 
 
La logique.
 
D’une continuité.
 
Guide.
 
Le récit.
 
 
 
L’harmonie du texte.
 
Requiert un ordre.
 
L’après.
 
Ne peut se faire sans un avant.
 
 
 
A défaut.
 
Le texte se rebiffe.
 
Se réserve.
 
Se ferme.
 
 
 
Et paraîtra.
 
Malintentionné.
 
Alors.
 
Qu’il a peut-être été uniquement maltraité.
 
 
 
Celui qui se commet.
 
A négliger cette obligation de gestion…
 
Portera la responsabilité
 
De l’échec de ce qu’il donne à lire ou à voir.
 
 
 
Ainsi en fut-il de la lidia des Victorinos.
 
Le 5 juin lors de la Corrida de la Prensa.
 
Quand les toros ne se satisfirent pas
 
D’une absence.
 
 
 
Car ce mercredi, à Madrid.
 
Dans une arène pleine et en présence du roi.
 
Paco et Borja.
 
Ont laissé à l’hôtel une partie de ce qui constitue leur office.
 
 
 
Préférant l’effet oreillard.
 
Du troisième tercio.
 
A celui moins rémunérateur.
 
Des deux premiers.
 
 
 
Ne s’intéressant pas vraiment.
 
A ce qui s’y déroulait.
 
Ils se sont abstenus
 
De l’indispensable préalable.
 
 
 
L’acte un resta desierto.
 
Le deux inédit.
 
On voulut finir.
 
Sans avoir commencé.
 
 
 
Et, à juste titre.
 
Les Victorinos.
 
Le leur ont.
 
Logiquement rappelé.
 
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Photo Plaza1 : Japonés, sorti en 3e position pour Paco Ureña
 
« Il ne faut pas penser à gouverner un homme tout d’un coup, et sans autre préparation, dans une affaire importante et qui serait capitale à lui ou aux siens ; il sentirait d’abord l’empire et l’ascendant qu’on veut prendre sur son esprit, et il secouerait le joug par honte ou par caprice : il faut tenter auprès de lui les petites choses, et de là le progrès jusqu’aux plus grandes est immanquable » écrivait La Bruyère. 
 
 
Paco et Borja n’ont probablement pas lu « Les Caractères »
 
Mais, venant de ces deux superbes toreros.
 
Cette dérive dans la façon de considérer la chose.
 
Est inquiétante pour ce qu’elle signifie…
 
 
Patrice Quiot