L’esprit de Juan Pedro Domecq a soufflé ce matin sur Nîmes…

Il suffit parfois de peu de choses pour plonger dans une symbolique qui ramène à un être disparu. Un chapeau, une devise, un brindis, un instant de silence, un air léger qui flotte et semble caresser capes et toros, un regard, parfois tourné vers le ciel, un mot, quelques notes de musique…

Il y eut ce matin un peu de tout cela sur le sable des arènes, le temps d’une corrida, de « sa » corrida, qu’on a partagée dans son souvenir, sa mémoire, celle d’un éleveur de légende, détenteur du fameux « sang bleu »…

Mais pour certains, la journée avait commencé un peu plus tôt, à l’heure où dans les hôtels matadors et cuadrillas commençaient à répéter le sempiternel scénario des préparatifs, incontournables gestes aussi minutieux que minutés avant un nouveau combat.

Dans l’église Ste-Perpétue, mitoyenne de l’hôtel Atria, la famille, les proches et les amis, étaient venus entourer Marie, la veuve de Juan Pedro, pour un dernier hommage, aussi simple qu’émouvant, mené de main de maestro par le père Jacques Teissier…

Devant l’autel, sur un socle, un panama. Celui de Juan Pedro. Et dans la sobriété, avec une douceur teintée d’émotion, Marie a tenu à remercier d’abord Juan Pedro, celui qui a repris les rênes de la ganadería, mais aussi tous ceux qui autour de lui portent le nom de Domecq et qui lui ont ouvert leur cœur.

Ils pouvaient ensuite se rendre aux arènes le cœur en paix, dans l’esprit de ce qui les avait réunis. Juan Pedro, quelque part, les y attendait avec ses toros…