Istres, Mauguio, Aire… |
Dimanche, 19 Juin 2011 | |||
Diego Ventura et Leonardo Hernández sont sortis a hombros au terme d’une clôture réussie… Bernard Marsella se faisait un peu de souci quant à la venue du public pour l’innovation de cette feria, la corrida de rejón dominicale. A quelques minutes du paseo, ses doutes étaient levées au fur et à mesure que les travées se remplissaient, pour finalement être quasiment toutes occupées. Trois cartons pleins, le dixième anniversaire du Palio ne pouvait pas être mieux fêté ! Six toros de la famille Capea, ou si vous préférez Gutiérrez, les 1 et 4 de San Mateo, les 2, 5 et 6 de Carmen Lorenzo, le 3 de San Pelayo. Tous donnèrent un bon jeu, à l’exception du 5, qui a moins tenu la distance. Sonia Matías : silence et silence. La Portugaise Sonia Matías avait fait annoncer qu’elle venait au Palio pour prendre l’alternative. Seule fausse note de cette course, on a cherché la cérémonie… Sinon, disons tout net qu’elle n’a jamais pu soutenir la comparaison avec les deux stars à qui elle a servi de telonera. A son premier, on la vit hésitante puis terriblement maladroite et sans forces au moment de tuer, au point que c’est un de ses banderilleros qui dut s’y coller ! Avec le quatrième, ce fut un peu mieux, le public, au demeurant compréhensif, encourageant la blonde Lusitaine à chaque passage réussi. Mais de nouveau, les aciers compliquèrent les choses, le fauve se couchant au troisième envoi. Diego Ventura a mis le paquet d’emblée et justifia sa position de figura avec un premier trasteo aussi précis qu’enlevé. Sur ses superbes montures, il afficha une totale maîtrise de son sujet dans toutes les phases et recueillit fort logiquement deux trophées mérités. Las, il tomba ensuite sur un quinto qui eut du mal à soutenir le rythme et on ne dut qu’à sa classe et son recours de vivre encore quelques passages de qualité. Mais les choses se diluèrent par un final médiocre, puisque deux descabellos ont été nécessaires après une entière au deuxième envoi. Leonardo Hernández accompagna Ventura dans sa sortie a hombros pour avoir livré deux combats qui l’ont montré en pleine confiance et possession de ses énormes moyens. Lui aussi fit vibrer l’assistance sur des séquences de haute école, cumulant précision, dynamisme, sens du spectacle et un grand charisme… Trois courses triomphales en trois jours, un grand chelem qui va obliger Bernard Marsella et ses collaborateurs à passer de nouvelles nuits blanches pour nous concocter une feria 2012 du même acabit (voir chronique)… MAUGUIO Beau temps, un millier de personnes environ. Six toros de Sotillo Gutiérrez, corrects de présentation, donnant dans l’ensemble un jeu intéressant, en retrait le cinquième, manso. Morenito de Aranda : saluts aux deux.
AIRE Demi-arène, six toros de Luc et Marc Jalabert. Vuelta du 5ème, "Flamenco". Juan José Padilla en orange et noir: une oreille et une oreille. C'est une course qui en tout point fait honneur à l'aficion française. D'abord le lot de Jalabert, bien présenté, partant de loin au cheval, poussant parfois violemment comme le 5ème qui a fait tomber le picador et mobile quoique avec du piquant, comme les quatrièmes et cinquièmes. Un lot qu'il sera difficile de battre dans la compétition "Toros de France". Qui tient la corde en tout cas, bien qu'il reste encore deux courses: Eauze avec les Gallon et Mimizan avec les Astarac. Ensuite, c'est l'ensemble de notre torería qui s'est distinguée... Photo : Sirvins Et d'abord Juan Bautista qui piqué sans doute que sa première faena n'ait pas été primée comme elle aurait dû l’être, a toréé son second comme à Madrid. D'abord à la cape, en véroniques lentes et basses, puis surtout à la muleta où il a montré qu'il est dans un grand moment. Sans céder un pouce de terrain, il a construit une faena élégante qui a porté sur le public par son entrega, son dominio, sa maîtrise. Il tua en deux temps al encuentro et ses malheurs au descabello lui firent perdre la grande porte. Julien Miletto a montré qu'il avait son mot à dire dans cette affaire. Il est tombé sur le lot le plus compliqué et il s'est totalement justifié. Il eut le mérite de s'arrimer à son second passage et de couper une oreille après une faena courageuse et juste, conclue par une excellente entière. Bien sa cuadrilla, Morenito de Nîmes et Gabin Réhabi notamment. Padilla a fait du Padilla, dans sa version light il est vrai, c'est-à-dire moins vulgaire que d'habitude. Il est tombé sur les deux plus sympas de la soirée et on le vit se croiser et même templer ses adversaires de courts moments Il tua le premier d'un bajonazo, ce qui ne l'empêcha pas de couper un trophée. Au total, une bonne après-midi qui aurait mérité plus de monde sur les gradins.
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