Vendredi 29 Mars 2024
AIRE
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Sortie a hombros de Solalito qui a coupé trois oreilles aux Flor de Jara…
 
Novillada des « Arsouillos ». Plus de ½ arène.
 
Six novillos de Flor de Jara. 
 
Solalito : oreille et deux oreilles.
 
Sergio Rodríguez : silence et saluts du burladero après avis.
 
Ismael Martín : silence et silence après avis.
 
Le prix de la meilleure pique est allé à Vicente González, picador de la cuadrilla de Solalito, pour le quatrième.
 
En entrant dans ces arènes Maurice Lauche, on ne peut oublier d’avoir une pensée pour Ivan Fandiño qui tomba sur ce sable landais le 17 juin 2017. La pensée, les paroles, les écrits font vivre les disparus d’une autre manière, ils sont donc nécessaires. Le paso-doble écrit en l’honneur du torero d’Ermua résonna donc à l’arrastre du troisième toro, parfaitement interprété par la peña Los Arsouillos, dans un silence émouvant, chacun ayant au cœur le souvenir de ce grand torero.
 
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Ce préambule clos, le public aturin nettement plus nombreux que d’habitude - c’est à mettre au crédit des organisateurs -, a vécu une après-midi entretenida qui a consacré Solalito. L’ensemble de Flor de Jara est allé de menos à màs dans sa présentation dans le type, avec de sacrés gaillards pour terminer. Chaque novillo est allé deux fois au cheval sauf le cinquième, souvent en partant de loin. Par la suite, ils ont fait preuve de cette noblesse caractéristique de l’encaste : avec lenteur surtout et en humiliant. Il y en eut deux plus retors : le second et le sixième.
 
Le toreo largo de Solalito qui est tombé sur un bon lot a conquis le public par son entrega et sa volonté de faire les choses comme elles le doivent. Le jeune homme a banderillé avec classe en s’engageant un maximum ses deux adversaires. Il se fit prendre durement par son second en exécutant la suerte por dentro : l’animal l’envoyant bouler sèchement sur les planches. Solal revint en piste avec courage et sut, comme il l’avait fait à son premier passage, assujettir le Flor de Jara assurant ainsi de bonnes séries des deux bords. Une entière légèrement tombée, d’effet rapide, lui assura une double récompense et une grosse ovation d’un public jeune avec lequel il a une réelle capacité à connecter.
 
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Sergio Rodriguez eut un lot plus amer et ne put s’imposer devant son premier adversaire, tobillero qui le mit sur le recul. On vit pourtant la facette intéressante du Salmantino auquel il administra une faena faite de séries bien dans le rythme particulier de l’animal et cela des deux côtés. Il ajoute à cette vision claire de l’adversaire une dimension esthétique qui lui donne une réelle personnalité. Calamiteux avec l’acier, il perdit le bénéfice de cet effort.
 
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De l’enthousiasme chez Ismael Martín, mais aussi beaucoup de déchets dans ses manières ; on l’a vu aux banderilles, souvent trop approximatives, comme à la muleta où le solide dernier de la course lui posa des problèmes qu’il ne put résoudre. A l’épée, lui aussi connut des misères, mais on tempérera ce jugement quelque peu radical  par la volonté dont il a fait preuve et aussi quelques moments brefs, mais de qualité, qui montrent qu’il avait lui aussi sa place dans ce trio relevé.
 
(Pierre Vidal – corridasi – Photos Nicolas Couffignal)