| NÎMES |
| Dimanche, 28 Mai 2023 | |||
 Corrida de Cuvillo réservant de bons moments, notamment une faena de deux oreilles de Morante de la Puebla ! En matinée, la LXIIe Cape d’Or est allée à Lalo de María qui est sorti a hombros par la Porte des Consuls avec Solalito…
Arènes quasiment pleines, beau temps avec ciel légèrement voilé. Six toros de Núñez del Cuvillo dans l’ensemble corrects de présentation et donnant un jeu varié.
Morante de la Puebla : deux oreilles et saluts.
Manzanares : oreille et saluts.
Alejandro Talavante : saluts et oreille.
 Morante de la Puebla a régalé l’auditoire dès l’entame de la course par d’excellents gestes capoteros puis plus tard avec notamment un bon second tercio, au cours d’une faena débutée genoux en terre et poursuivie par un montón de détails et d’attitudes dont il a le secret. Des intentions qui ont ravi le conclave, déclenchant d’emblée la musique et affichant une œuvre remarquable ponctuée par une estocade foudroyante al encuentro. Avec son second, qui ne sortait pas du même tonneau et qui marchait sur des œufs, Morante dut se contenter d’expédier les affaires courantes, mais en y mettant toutefois les formes.
 Manzanares a obtenu une récompense suite à un premier labeur débuté par véroniques soignées avant un tercio de piques assez spectaculaires puis des banderilles applaudies. A la muleta, José Mari aligna des gestes de qualité face à un opposant qui toutefois de par ses forces imitées, avait du mal à proposer un rythme soutenu. Faena bien rematée à l’épée. Avec le quinto, l’Alicantino se montra encore appliqué, se signalant sur plusieurs bons enchainements droitiers. Toutefois, son adversaire s’affala vers la fin d’une faena, ce qui a peut-être compté au moment de ne pas accorder un trophée, décision diversement appréciée car la pétition semblait majoritaire.
 Alejandro Talavante a été vu sous un bon jour. Son premier client provoqua un batacazo sur le premier assaut avant un brindis au public et une belle entame à genoux quelque peu prometteuse, poursuivie par quelques gestes de classe, sauf que le cornu n’avait pas dans le ventre de quoi soutenir un combat de forte intensité. Entière au second envoi. Avec l’ultime, à la belle robe melocotón, « Tala » se fit applaudir pour une réception par faroles. A la muleta, l’Extremeño distilla des séquences méritant la mention au son de la Concha Flamenca, un échec relatif en trois tentatives ne l’empêchant pas de voir une oreille tomber dans son esportón…
MATIN
 Un tiers d’arène environ. Six novillos de Chamaco bien présentés, inégaux de comportement, mais tous toréables. En retrait le 4.
Yon Lamothe : saluts et silence.
Solalito : oreille et deux oreilles.
Lalo de María : deux oreilles puis oreille.
Cette novillada a connu un épilogue serré au moment de la déclaration du vainqueur de cette LXIIe édition de la Cape d’Or dans la mesure où deux prétendants se tenaient dans un mouchoir. Quand la competencia tire vers le haut, on ne va surtout pas s’en plaindre car c’est signe qu’il y a plusieurs bons éléments dans la classe montante. Après, il y a comme dans toute épreuve un jury, et une fois sa décision proclamée, certaines réactions de dépit outrancières sont venues inutilement ternir le panorama. Le chauvinisme a encore de beaux jours devant lui ! La méchanceté gratuite aussi…
 Yon Lamothe n’a pas été le mieux servi. Cela arrive avec les hasards du sorteo, mais le Landais, qui à présent a les yeux tournés vers son futur passage dans la classe supérieure, a su toutefois rester digne malgré le peu d’options proposées par ses deux utreros.
 Solalito s’est montré entreprenant du début à la fin, obtenant un premier trophée suite à un premier passage volontaire bien qu’inégal. Bon capote en mains puis inégal avec les palos, il brinda par la suite sa première faena à l’assistance en s’appliquant à surmonter l’épreuve. Bien décidé à jouer son va-tout après les deux oreilles coupées par son principal rival, Solal alla planter ses deux genoux dans le sable pour une réception a portagayola qui faillit tourner au vinaigre quand il perdit l’équilibre, se retrouvant dès lors à la merci du novillo. Plus de peur que de mal cependant, avant une suite lui valant des applaudissements avec les banderilles puis une faena qui comprit plusieurs mouvements méritoires à base d’entrega et de vaillance, le tout étant couronné par un espadazo.
 Lalo de María prit le chemin inverse puisqu’il a obtenu d’abord deux oreilles puis un autre en clôturant la séance. Lui non plus n’était pas visiblement venu pour faire de la figuration, ce dont on a pu se rendre compte dès les premiers capotazos. Au cours de sa première faena, brindée à l’assemblée, il soigna l’esthétique en composant quelques enchainements élégants de bon niveau, le tout étant conclu par entière. Avec l’ultime, Lalo allait égaliser en termes comptables, Marco Leal saluant au second tercio avant un émouvant brindis au fidèle Lauri Monzon. Malgré une violente voltereta qui aurait pu lui coûter très cher, Lalo poursuivit avec suffisamment d’énergie et d’aguante pour se mettre en évidence, l’histoire étant conclue par demie.
 Il était alors temps pour le maire Jean-Paul Fournier de remettre un souvenir à Chamaco et à Gérard Quittard, président de la Peña Ordóñez de Nîmes, de décerner la Cape d’Or à Lalo. Assurément une belle motivation pour la suite de sa saison. Quant à Yon et Solalito, qui sont à plus ou moins brève échéance aux portes de la catégorie supérieure, on leur souhaite bien sûr d’y entrer dans les meilleures conditions possibles. Suerte a todos…
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