Lundi 13 Mai 2024
Lorca
Mardi, 05 Juillet 2011

Triomphe de la solidarité auquel j’aurais bien aimé assister…

Je sais qu’ils sont parfois décriés, mais j’aime bien les festivals. Quand ce sont vraiment de vrais festivals et non pas des opérations déguisées… au seul profit des organisateurs ! A ce propos, celui de Lorca me parait exemplaire. Dimanche dernier, l’arène était pleine car la cause avait mobilisé les gens. Donné au bénéfice des sinistrés du récent tremblement de terre, comment ne pas verser son obole  quand on est aficionado et qu’on a un tant soit peu de cœur et le sens de la solidarité…

Bien sûr, les toros sont afeités (s’ils ne l’étaient que là !), bien sûr, ce sont la plupart du temps des novillos, mais pour ce genre de course, il règne le plus souvent une atmosphère spéciale. On sait ce que l’on va voir, sans en attendre autre chose que de passer un bon moment et d’y voir parfois des séquences insolites, les toreros se lâchant davantage et faisant de temps à autres des choses surprenantes.

Peu importe le nombre de trophées, généralement dispensés par des présidences dont la générosité est en phase avec le contexte, ce qui compte le plus, du moins à mes yeux, c’est hors de toute competencia ce compañerismo qui en pousse certains à se livrer à fond, y compris dans des suertes pour lesquelles on n’a pas forcément l’habitude de les voir. Tel torero va piquer, tel autre va banderiller… ces fantaisies faisant le sel de ces courses pas comme les autres.

Ainsi, à Lorca, les aficionados ont pu apprécier le brindis à tous ses compañeros de Pepín Liria, qui reprenait exceptionnellement les trastos pour la circonstance, le même Pepín être allé auparavant recevoir son opposant a portagayola, Alejandro Talavante enfourcher le cheval pour piquer son adversaire, Manzanares, Morante et Pepín banderiller, avec un violon pour Manzana,  et Espartaco rejoindre la troupe pour donner quelques muletazos à son novillo sorti en sobrero, toréé par tous, et qui finit par être indulté !

On pourra évidemment penser que tout cela est un tantinet superficiel, mais face à un animal, l'élan de générosité, l’esprit de la Fiesta, l’alegría, parfois la fantaisie, le public s’est retiré très satisfait, ayant l’impression d’avoir vécu à Lorca, à tort ou à raison, quelque chose d’historique.

Même si c’est à consommer avec modération, il arrive que parfois, la tauromachie, ce soit aussi ça !