En regardant les encierros de Pamplona, on se croirait de plus en plus à la préparation des Jeux Olympiques !

Non seulement, avec TVE International, on n’a même plus droit aux fameux clips sur les « Esparragos de Navarra », mais une fois le départ donné, on finit par penser qu’on nous sert d’un matin sur l’autre quelque chose ressemblant à un copier-coller… Des parcours de plus en plus rapides, des toros qui foncent droit, quelques bousculades dans la foulée, y… nada más !

Bien sûr, il reste certainement pour les participants la fameuse montée d’adrénaline, mais qu’on le veuille ou non, quelque chose a changé. Certes, on n’attend pas tous les matins d’assister à un drame, mais il faut être franc, personne ne se lève pour assister à la finale du 800 mètres plat ! Et si le danger existe encore, on n’en a plus qu’une lointaine impression… Alors, qu’est-ce qui a changé ?

Je ne suis pas spécialiste de la discipline, mais à mon avis, les modifications apportées sur le parcours n’y sont pas pour rien. Un exemple ? Le virage de Mercaderes, où avant la plupart des toros allaient se fracasser contre la palissade, ce qui provoquait la dislocation du troupeau. C’était souvent à partir de là que les choses se compliquaient et devenaient spectaculaires. Maintenant, dans une nouvelle configuration, y compris au sol, les toros le passent sans grande difficulté, ce qui leur permet de continuer relativement groupés jusqu’à Estafeta et de finir en trombe et en droite ligne entourés de Divinos de plus en plus remarquables dans leur rôle d’athlètes.

Restent quelques inévitables traumatismes, le plus souvent dus à des chutes, c’est peut-être tant mieux, mais pour les sensations fortes, on en est réduits à la portion congrue. C’est en tout cas l’impression que j’en ai et pour en avoir discuté avec quelques fidèles de ces retransmissions, elle me semble assez partagée. Aussi, faudra-t-il sortir sa guitare et à la manière de Brassens en venir à chanter : "Mais où sont passés les encierros d'antan ?"...