Mercredi 24 Avril 2024
Mont-de-Marsan
Mardi, 19 Juillet 2011

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Avec  les « samueles », des îlots de toréabilité dans un océan de mansedumbre…

Arènes quasiment pleines, ciel incertain. Six toros de Samuel Flores portant les deux fers de la maison, inégaux de présentation, de forces et de mobilité, la plupart charpentés, mansos à divers degrés, affichant un tempérament allant du genio à un fonds de noblesse… Le deuxième a dû être changé pour s’être invalidé après le tercio de piques.

Enrique Ponce (saluts et vuelta) a parfois provoqué des réactions diverses dans l’auditoire. Après deux piques poussées et un tercio de banderilles brouillon, il s’engagea dans une faena de tanteo face à un premier affichant plus de genio que de bonnes intentions. On pouvait penser que le maestro de Chiva allait rapidement plier les gaules, mais il s’entêta par séries droitières décidées, sans réellement pouvoir en tirer grand-chose, avant de placer une entière après pinchazo.

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Avec le quatrième, deux rencontres, la première en deux temps puis la seconde protestée, suivies d’un bien médiocre tercio de banderilles. Ponce s’engagea alors dans une drôle de faena faite d’« altibajos ». Après un début approximatif, il tenta d’imposer sa loi au manso, ce qu’il fit d’abord par petites touches avant de servir des redondos de grande musique. En parlant de musique, il la fit arrêter pour offrir encore quelques gestes allurés avant que la Samuel, dont il avait tiré tout ce qui était possible, ne s’en retourne vers les planches. Entière caída après pinchazo, avis et vuelta majoritairement fêtée.

Le sobrero qui remplaça le deuxième, long à vouloir réintégrer son chiquero au point qu’il fut finalement puntillé en piste, sauta au cou du cheval sur le premier assaut avant d’être mieux pris. Après un bon quite d’Alberto par chicuelinas, Juan Bautista (silence aux deux) s’évertua à tirer de son adversaire, difficile à garder dans le même terrain, quelques muletazos  cohérents, mais le toro finit inexorablement aux planches, l’Arlésien s’en défaisant alors d’une lame tombée après pinchazo.

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Le quinto provoqua un batacazo avant de se promener d’un piquero à l’autre pour prendre à la sauvette quelques piqûrettes qui l’incitaient à s’enfuir… Accusant un problème à la patte avant gauche, il laissa Bautista sans options, l’obligeant à abréger, ce qu’il fit par un quart de lame après pinchazo puis deux descabellos.

Le troisième n’était pas loin de ses six ans. Il provoqua un violent batacazo à la première rencontre, Alain Bonijol devant payer de sa personne pour protéger une monture laissée à la merci du fauve, puis s’endormit dans le matelas à l’assaut suivant. A la muleta, Alberto Aguilar (silence et vuelta) s’engagea dans des séries gauchères en étalant une réelle volonté de s’imposer, sa faena, brindée à l’assistance, ne parvenant pas toutefois à être totalement rematée, le bicho allant a menos. Entière après quatre pinchazos et avis.

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Avec l’ultime, un aurochs qu’ont aurait dit tout droit sorti des grottes de Lascaux et qui appuya d’emblée très fort sur la pédale de frein, Alberto aurait pu gagner le jackpot… Comme c’était prévisible, l’animal s’enfuit sur la première rencontre avant d’aller entreprendre le réserve, Juan Carlos Sánchez, qui résista à une poussée d’environ trente mètres sous les clameurs avant de se retrouver au tapis…

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Ensuite, le piquero de turno lui mit le compte sur un puyazo sortie fermée avant qu’Alberto ne brinde encore au public pour s’engager dans un gros effort très méritoire en plusieurs séries rondement menées avec entrega et justesse. Las, alors qu’il avait le triomphe au bout de son épée, les aciers le trahirent une nouvelle fois. Une belle occasion s’envolait… comme si ça devenait une fatalité. Quel dommage…

En matinée, devant environ un quart d’arène et par temps capricieux, alternant pluie, vent, grisaille, soleil… les novillos d’Enrique Ponce ont déçu. Après la Cape d’Or de Nîmes, où ils furent remarquables, je m’attendais à beaucoup mieux, mais la vérité oblige à écrire qu’on n’a jamais retrouvé cette caste étalée dans l’amphithéâtre romain et qui a fait en grande partie défaut au Plumaçon.

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Mathieu Guillon (saluts et deux oreilles) excella au capote face à son premier qui prit une pique bien dosée, le Montois banderillant avec succès, brillant notamment sur une troisième paire au violon. Brindée au conclave, sa faena sera plus allurée sur la meilleure corne, la droite. Entière et deux descabellos.

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Avec le troisième, qui prit un puyazo rectifié, Guillon s’illustra encore avec les palos, se faisant applaudir sur un paire au violon main gauche avant de brinder à Richard Milian. Ce fut ensuite comme à son premier, plus soutenu à droite, avant que le novillo n’aille progressivement a menos. Entière et deux oreilles.

David Galván (silence et oreille) se retrouva au tapis sur les premiers capotazos puis face à un adversaire avisé et accrocheur, on le vit soucieux de soigner le geste, les aciers venant ternir son trasteo.

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Avec l’ultime, le Gaditano brinda à Thomas Dufau puis aligna les figures allurées, finissant peut-être par confondre quantité et qualité sur la fin alors que son adversaire baissait de ton. Entière, et oreille méritée, Galván laissant en définitive une bonne impression. 

Voir les vidéos des résumés des courses de la Madeleine avec Feria TV :

Corrida de Samuel Flores...

http://www.feria.tv/video-1870_science-de-ponce-et-entrega-de-aguilar.html

Novillada d'Enrique Ponce...

http://www.feria.tv/video-1869_mont-de-marsan--puerta-grande-de-guillon.html

Corrida de Margé...

http://www.feria.tv/video-1868_grand-toro-de-marge--tejela-a-hombros.html