JULIO NORTE

Lundi 29 Avril 2024

Faisons plus ample connaissance avec Julio Norte… fils du matador Julio Norte, déjà engagé chez nous à Bellegarde et Mugron…

Il me semble que quelqu’un a écrit un jour de duende que la valeur n’attend pas le nombre des années, eh bien c’est exactement le cas du jeune Julio Norte, déjà précédé d’une flatteuse réputation et qui attend ses seize ans… comme le Messie !

En effet, son seizième anniversaire constitue un précieux sésame pour les aspirants toreros puisqu’il correspond à l’âge nécessaire pour lidier du bétail en public, y compris avec l’épée. Et s’il a pu envisager de débuter chez nous à Bellegarde, c’est parce qu’il aura atteint l’âge obligatoire seulement quelques jours avant !

Quand on est né d’un père matador, on peut donner à penser que tout est plus facile, ce qui peut se vérifier peut-être sous certains aspects, mais attention, ce n’est pas si évident que ça. Pour au moins une raison, c’est que pour prétendre à être torero, il faudra s’en donner les moyens et afficher quelques dispositions. Et à y regarder de plus près, la plupart des « fils de » sont assez rapidement tombés dans l’oubli, alors qu’inversement, quelques jeunes issus de familles modestes et parfois totalement issus de milieux indifférents, voire hostiles à cette pratique, ont gravi les plus hautes marches.

Dans le cas du jeune Julio, dont le paternel est resté dans le mundillo, ses progrès ont été tellement évidents dans sa zone de Salamanca, qu’il s’y est déjà fait un nom, au point d’avoir collectionné les triomphes dans les courses de promotion et raflé quelques trophées importants dans les certamenes. A présent, il commence même à être demandé dans des territoires plus lointains… jusque chez nous, comme mentionné plus haut, où il compte bien ouvrir une brèche qui pourrait lui permettre d’élargir rapidement son champ d’action. Allez, faisons maintenant mieux connaissance…

« Je vis à Salamanque, mon père est matador de toros et je dois dire que la tauromachie m’a toujours plu. J’allais avec lui au campo et j’ai commencé à toréer quand j’ai eu treize ans, en 2020. L’année suivante, je suis entré à l’école taurine de Salamanque.

Mais pour revenir à mon père, avant d’être inscrit à l’école, c’est lui qui m’a enseigné les bases du toreo et inculqué ses valeurs. Il me disait souvent que pour entrer à l’école taurine, il fallait que je prenne ça au sérieux en étant capable de m’investir à 2000 % !!! C’est une profession très dure et si c’est pour ne pas donner le maximum, mieux vaut de ne pas entrer là-dedans.

Quand je suis venu à l’école, je savais toréer, en fait très peu, je n’avais pas trop de pratique, mais je m’exerçais tous les jours, et c’est toujours le cas, de salon, ce qui me plait beaucoup.

A l’école, mes professeurs sont les maestros José Ignacio Sánchez, José Ramón et Javier Olmedo. J’en suis à ma troisième année et je considère que c’est bien La première année, j’ai débuté en public à quatorze ans, la deuxième, j’ai pas mal toréé et j’ai gagné plusieurs trophées au cours de ces deux saisons. Je considère que ces victoires sont d’excellentes motivations, c’est un argument supplémentaire pour te pousser à lutter dans ce chemin si difficile. Mais outre les récompenses, le travail et les entrainements au quotidien sont les plus importants pour accéder à mes rêves !

Actuellement, je sens que je progresse, mais ce n’est pas à moi de juger mon niveau, mais plutôt aux professionnels et aux aficionados. J’ai toujours des choses à améliorer, mais avec la volonté, le travail et les entrainements, on peut y arriver. Cela dit, là où je me sens le mieux, c’est avec la muleta.

Je prends de tous les toreros car je pense que l’on peut apprendre de chacun d’eux. J’aime regarder des vidéos de toreros d’une période plus lointaine comme les maestros Julio Robles, Manzanares, Paco Ojeda, El Capea, et chez les contemporains, El Juli, Castella, Perera, Roca Rey…

En dehors de cette activité, j’étudie avant tout, mais j’aime aussi courir et jouer au paddle. Trois fois par semaine, je m’entraine dans l’enceinte de la Feria, où se trouve l’école, et les autres jours, je le fais dans un parc de Salamanque, au bord du fleuve, où des toreros viennent aussi s’entrainer, ce que je fais avec mon père et mon frère.

Concernant le bétail, je n’ai pas de préférence et en ce qui concerne mon avenir, je veux évidemment parvenir au rang de figura, mais il faut y aller pas à pas, jour après jour. Ce qui est sûr, c’est que je vais tout faire pour réussir…

Pour la temporada qui se présente, je vais encore participer à es compétitions, si tout va bien, avec l’espoir d’entrer dans la catégorie des novilladas non piquées, pour finir en piquée en fin de temporada à Salamanca, qui pour moi serait l’endroit idéal.

Pouvoir toréer en France me provoque beaucoup d’illusion, je crois que c’est un endroit où si je triomphe, je pourrai y revenir rapidement.

Pour cette année, mes objectifs sont de pouvoir toréer le plus possible et d’obtenir de nombreux triomphes, me distinguer et me surpasser chaque jour.

Je débuterai chez vous à Bellegarde le 24 mars pour le Trophée Sébastien Castella, ce qui représente pour moi une date très importante qui à part mes débuts en non piquée, sera aussi ma présentation en France. J’attends ce jour avec impatience, j’ai beaucoup d’illusion et pas mal de responsabilité afin que les choses sortent bien… »

Compte tenu des résultats de ses débuts encourageants dans la première phase de sa jeune carrière, de son mental et de son potentiel déjà avéré, on peut assez raisonnablement penser que Julio est promis à faire sa place dans le circuit. Suerte !!!

En bref :

Julio Rebaque Luis « Juli Norte » né à Salamanca le 07/03/2008.

Entrée à l’école taurine de Salamanca lors de la session 2021/2022 à l’âge de 13 ans.

Début en public à Buenamadre (Salamanca) le 25 avril 2022 – 2 oreilles.

Au cours des temporadas 2022 et 2023, Juli a remporté de nombreux trophées, essentiellement dans la province de Salamanca.