Lundi 29 Avril 2024
PATRICE
Mardi, 06 Février 2024
 mad06pk
 
Les codes du couloir…
 
 Après.
 
L’examen du dossier.
 
Par l’administration.
 
 
 
Seul, le sésame.
 
Vérifié par l’argousin du prétoire.
 
Y autorise l’accès.
 
 
 
Douche préalable.
 
Et obligatoire.
 
Pour s’y présenter.
 
 
 
On y accède.
 
Par des voies dérobées.
 
Presque clandestines.
 
 
 
Un lieu.
 
Une section.
 
A part.
 
 
 
Sol en terre.
 
Et pour s’adosser
 
Des briques ou du béton.
 
 
 
Debout.
 
A côté de compères.
 
Qu’on ne choisit pas.
 
 
 
Dans.
 
Une promiscuité.
 
D’épaule à épaule.
 
 
 
Sans pouvoir bouger.
 
Derrière le bois gris ou rouge.
 
Du burladero affecté d’un matricule.
 
 
 
Condamnés à l’immobilité.
 
Au risque de se faire remettre à jour.
 
Par l’autorité en uniforme noir.
 
 
 
Mégots au sol.
 
Anonymes.
 
Qui braquent des clopes.
 
 
 
Abrazos de caïds.
 
Regards en coups de cutter.
 
Et arrangements pour de nouvelles cavales.
 
 
 
La règle.
 
Y côtoie.
 
L’interdit.
 
 
 
Et les codes.
 
Valent.
 
Usage.
 
 
 
Les anciens ont tous.
 
Un passé.
 
Et les jeunots cherchent à s’en créer un.
 
 
 
mad06x
 
 
 
Milieu fermé, organisation secrète.
 
Avec les terrifiantes histoires des tricards.
 
A jamais bannis pour n’avoir pas voulu s’inscrire dans un ordre.
 
 
 
Des mots.
 
Comme.
 
Des poings fermés.
 
 
 
Des Genet.
 
Verlaine.
 
Et Oscar Wilde dressés dans l’ombre du tendido 2.
 
 
 
Des phrases.
 
Comme.
 
Des tatouages.
 
 
 
Des James Brown.
 
Chuck Berry.
 
Et Sid Vicious droits dans la lumière du 7.
 
 
 
O y parle une langue.
 
Au lexique.
 
D’évasion.
 
 
 
On y vit des complicités.
 
En lames.
 
D’interdit.
 
 
 
On y partage des éclats de rire.
 
Comme.
 
De belles cicatrices.
 
 
 
Et des secrets d’omerta.
 
Gardés par des contaminés.
 
Du veneno.
 
 
 
Qui coule.
 
Dans les veines.
 
Depuis l’enfance.
 
 
 
Un monde clos.
 
Où la parole donnée.
 
Importe.
 
 
 
Un monde.
 
A la vertu.
 
Ostentatoire.
 
 
 
Un monde.
 
Où on mange.
 
A la gamelle des sentiments.
 
 
 
En ignorant.
 
Le plein.
 
Et encore plus le délié des convenances.
 
 
 
Un monde clos et codé.
 
De récidivistes à perpète.
 
Par amour des toros.
 
 
 
Couloir aux effluves mélangés d’eau de toilette.
 
Et de grésil.
 
Thurne very hype à ciel ouvert.
 
 
 
Dans une proximité de connivence.
 
Qui rend ses réclusionnaires.
 
A jamais cinglés.
 
 
 
D’empoignades remplies de sens.
 
De baston de grâce.
 
Et du plaisir d’attouchements interdits.
 
 
 
Couloir où le vrai.
 
Se donne à voir.
 
Avec la force d’un braquage en plein jour.
 
 
 
Couloir comme un Clairvaux illuminé de soleil.
 
Où chacun chercherait son Christ.
 
En voyant dans le ruedo un beau voyou porter sa croix…
 
 
Patrice Quiot