| PATRICE |
 Nicole «La India»...
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Distante.
Secrète.
En pointillés de paroles.
En retenue de sentiments.
Inaccessible.
Dans son silence immobile.
Unique au regard.
Galopant sur les causses.
Sautant au-dessus des roubines.
Marchant sur les cailloux de la vie.
Cavalière d’écume.
Torera des tamaris et des enganes.
En passes de granit et de mica.
Libre au vent.
Une allure.
Qui dit une ascendance.
Un visage.
De plomb fondu.
Un caractère.
Forgé au feu des solitudes.
Énigmatique au soleil.
Coupante de sérénité.
Glaciale dans ses sentences.
Mordante avec les rênes.
Dure avec les éperons.
Tendre avec la muleta.
Immense de fierté.
Céleste dans la vie.
Une langue du simple.
Celle du vrai.
Une monte de fermeté.
Celle du combat.
Un toreo d’exigence.
Celui de la vertu.
Grande dans l’ombre.
Une résolution de rochers et de sable.
De cuir et de décalage.
Une main de conquête.
Un poignet d’airain.
Une interrogation sur la coïncidence.
Une permanence dans la différence.
Immense de distinction.
Femme de l’ébranlement et du trouble.
En chapeau de conquérante.
Cavalière et torera.
De feu et de sang.
Pionnière d’une aventure.
Et scribe de la même.
Pour un jour une place au Panthéon du Mont Margarot.
Sans fard et sans rides.
Sans rien d’autre qu’elle.
Lucero escondido entre Barbate et Seissan.
Pour l’afición entera.
Au-delà des mots.
Nicole Lutchmaya est son nom.
Et «La India» son apodo.
Datos
Nîmes 1965. "La India" devant une vache de Laurent dans les arènes de Nîmes.
Patrice Quiot
(Photo transmise par Christian Chalvet)
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