| PATRICE |
| Jeudi, 14 Mars 2024 |
 Courtisans…
“L’état de courtisan est un métier dont on a voulu faire une science. Chacun cherche à se hausser.”
Chamfort (1740/1794).
Maximes et pensées (1795, à titre posthume).
Ils l’aiment dans la norme que son monde exige.
Ils répètent les usages.
Ils complimentent
Ils flattent.
L’hyperbole est le registre.
L’exagération la façon.
Le respect est de mise.
L’ordre des codes s’impose.
Lui a à peine vingt ans.
Et connait déjà le terrible du doute.
Ils caressent.
Ils câlinent.
Ils se veulent fidèles.
Ils se veulent vertueux.
L’évidence n’est pas leur champ.
La réalité pas leur propos.
Leur mode est l’outrance.
Leur qualificatif l’excès.
Lui a à peine vingt ans.
Et connait déjà le grave de l’interrogation.
Ils encensent.
Ils glorifient.
Ils parlent au superlatif.
Ils ignorent l’interrogation.
Le compliment est sans limite.
Le dithyrambe sans borne.
La complaisance est presque rampante.
La bienveillance quelquefois déplacée.
Lui a à peine vingt ans.
Et torée cette musique des sentiments.
Ils s’enivrent de louanges.
Ils se repaissent d’exaltation.
Ils évoquent des merveilles.
Ils taisent les monts à gravir.
La grandiloquence est homérique.
La pompe romaine.
La forme importe.
Le fond aléatoire.
Lui a à peine vingt ans.
Et entend le chant des sirènes.
Ils lui racontent de belles histoires.
Ils embellissent la vérité.
Ils sont sincères.
Quelquefois dans l’égarement.
Souvent aussi peut-être racontent-ils.
Pour se dire.
Souvent aussi peut-être ainsi font-ils.
Pour se grandir.
Lui a à peine vingt ans.
Et les écoute peut-être aussi pour se divertir…
Patrice Quiot
|
