Samedi 27 Avril 2024
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Vendredi, 15 Mars 2024
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Toros y ciné… (1)
 
Les premiers films mettant en scène une corrida font partie des " vues photographiques animées" que la Société Lumière fait enregistrer un peu partout dans le monde pour alimenter les ventes du cinématographe aux riches particuliers puisqu'il s'agit d'une machine qui permet non seulement la prise de vues, mais aussi la projection en famille.
 
Le cinéma taurin a fait son apparition à Madrid, en 1896, où une équipe d'opérateurs de Louis Lumière a présenté au public espagnol le cinématographe lors de la Feria de San Isidro.
 
Les Frères Lumière ont été les premiers à réaliser de courtes bandes d'inspiration taurine. Parmi celles-ci, le torero Luis Mazzantini est présenté avec sa cuadrilla. La bande tournée à Madrid en 1896 par l'opérateur de Louis Lumière s'intitule Madrid, « Arrivée des toréadors ». Le même tourne cette même année « Course de taureaux ». En 1897, une corrida est filmée à Barcelone. En 1898, à Nîmes, douze bandes taurines ont été tournées par des opérateurs Lumière, détaillant toutes les phases de la corrida depuis le transfert des taureaux aux arènes, jusqu'à l'arrastre.
 
La préhistoire du cinéma taurin français ne se limite pas aux productions des frères Lumière puisque dès 1908 la société Lux produit un documentaire naturaliste « Course de taureaux à Séville » ; la même année, la société Gaumont tourne « Corrida de taureaux en Espagne » avec Bombita, et les studios Raleigh « Corrida de Taureaux à Barcelone » en 1909.
 
En 1911, la société Gaumont  produit "Carolino toréador" et Max Linder inaugure le genre comico-taurin avec « Max toréador ».
 
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L'ancien critique taurin de Lunel, Louis Feuillade, devenu cinéaste, tourne en 1906 dans les arènes de Nîmes « Jolies passes du toréador Machaquito » et en 1914, il réalise en Espagne deux fictions taurines : « Les Fiancés de Séville » (1915). En 1916, il intercale des scènes taurines dans « Les Yeux qui fascinent ».
 
Vers 1921, l'actrice Musidora fut productrice et actrice du film « Soleil et ombre » dans lequel le rejoneador Antonio Cañero était conseiller artistique et acteur. En 1923 elle réalise « La Terre des taureaux », un documentaire sur la vie des élevages. En 1923, Henry Vorins adapte un texte de Théophile Gautier sur la corrida et il filme le matador Pedrucho. Le document a un tel succès que Vorins produit l'année suivante un long métrage « Pedrucho ».
 
La plupart des films tournés ensuite ont été taxés « d'espagnolades », soit qu'il s'agisse de mélodrames larmoyants comme « Le Picador » de Lucien Jaquelux, soit de films burlesques comme « Arènes joyeuses » (1935), opérette avec Alibert et Charpin comme acteurs. Ce même titre est repris en 1958 par le réalisateur Maurice de Canonge avec Fernand Reynaud et un scénario différent du premier.
 
Dans les années 1950, un documentaire de Pierre Braunberger « La Course de taureaux » vient relever le niveau, un peu bas, de la cinématographie taurine.
 
La veine burlesque lancée par Max Linder est très vite passée à Hollywood avec Rigolo matador (Stan Laurel, 1924), The Bullfight (Mack Sennett), Le Terrible toréador (parodie de Carmen de Raoul Walsh, 1927), et même dans les studios d'animation : Woody Woodpecker apparaît dans Hollywood matador (1942), Donald Duck devient un des Trois caballeros de Norman Ferguson (1945), Droopy devient Señor Droopy de Tex Avery (1949) ainsi que Dingo, Popeye et Tom et Jerry (1957).
 
A suivre…
 
Patrice Quiot
 
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