Mardi 30 Avril 2024
SAINT-PERDON
Samedi, 06 Avril 2024
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Arènes de Mont-de-Marsan : belle petite entrée, temps couvert, température agréable, deux heures trente de spectacle...  
Six novillos de Valdellán bien présentés, souvent lourds et mobiles, le deuxième et le troisième applaudis à leur entrée en piste. Tous deux piques, le dernier trois châtiments. Sur toutes les rencontres, ils ont chargé avec force et une grande bravoure. On retiendra la deuxième pique du cinquième, chargée, pratiquement du centre de la piste. Seul le premier très faible fut en dessous de ce très beau lot. Ce fut une belle après-midi de toro.
 
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Daniel Medina (vert et or) : au premier, une entière, silence ; au quatrième, une entière, silence.
 
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Jesús de la Calzada (rose et or), au deuxième, une entière, salut ; au cinquième, un pinchazo, un avis, une entière, silence.
 
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Miguel Andrades (rose et or souligné de noir), au troisième, un pinchazo et une entière, vuelta ; au dernier une entière, une oreille.
 
Présidence, Jean-Christian Dabadie ; assesseurs, Nicolas Mirabaud et Camille Vacquier.
 
Il avait des envies de triomphe et cela se ressentait. Miguel Andrades joua le tout pour le tout avec le dernier novillo de Valdellán, « Mirasuelos » qu’il accueillit à porta gayola complétée par quatre véroniques, très amples et lentes. Pour la seconde fois, il reprenait les banderilles pour trois poder a poder très athlétiques. Il y eut là de quoi réveiller l’arène qui l’applaudit chaleureusement… Mais dans sa faena sur la main gauche, il allait atteindre des sommets du bon goût en tauromachie par une série de naturelles très lentes et basses à la limite de l’équilibre. Une mise à mort propre bien qu’un peu basse et un oreille méritée. Un pavillon qu’il aurait voulu conquérir avec son premier adversaire… D’admirables chicuelinas, un quiebro aux banderilles, et de belles passes sur les deux mains. Malheureusement, l’ensemble était décousu et par moment il fut débordé. Il devra se contenter d’un tour d’honneur.
 
Chef de lidia par l’âge, Daniel Medina a encore beaucoup à apprendre. Certes son premier toro n’était pas un cadeau, un animal apathique et faible, difficile a faire charger et ne cessant de s’écrouler. Ensuite, à la cape, on retiendra une belle série de véroniques et un classique début de faena. Mais le garçon fut toujours très mal à l’aise sur la main gauche. A revoir avec une meilleure cuadrilla.
 
Jesús de la Calzada acceptable à la cape fut plus discret à la muleta où il enchaîna des passes sur les deux mains, sans un véritable style. Il fut parfois en difficulté et victime d’une impressionnante voltereta. Il débordait de volonté et à son retour, inventa la porta gayola de profil, qu’il compléta par deux faroles à genoux. Si à gauche il manifesta beaucoup de temple, on retiendra ses subtils changements de mains… mais que de fautes de débutant ! Se découvrant notamment, il le paya de cogida, envoyé plusieurs fois au sol.
 
En fait, la novillada de Saint Perdon, donnée dans les arènes de Mont de Marsan, aura trouvé son triomphateur, à la dernière minute avec la personnalité séduisante de Miguel Andrades.
 
(Jean-Michel Dussol - Photos B. Caritey – corridasi)