Comme le soulignent les affiches, la course aura lieu si « el tiempo no lo impide »…

Mais en ce vendredi rondeño, le temps n’a pas été des plus cléments. Et alors que depuis ma chambre d’hôtel je regardais la pluie tomber à une heure à peine du paseo, je me demandais dans quel état d’esprit devaient être ces six jeunes qui n’avaient qu’un becerro pour convaincre…

Ils avaient dû en rêver depuis des semaines, sinon depuis des mois, car toréer à Ronda, ce n’est pas une opportunité qui se présente tous les matins. Quand on est chevronné, ce n’est certainement pas pareil, mais pour de jeunes aspirants, voir la pluie tomber depuis sa fenêtre au moment de se vêtir de lumières à quelques minutes du paseo, ça doit avoir pour le moins quelques chose de frustrant.

Finalement, ô miracle, le soleil a refait son apparition et tout a pu se dérouler normalement. Ronda, terre de contrastes... De cette non piquée d’ouverture, je retiendrai au moins deux choses… La première, c’est que vers la fin, j’étais totalement frigorifié, ce qui en ce lieu à pareille époque n’est pas vraiment banal. D’ailleurs il y a une quinzaine d’années, j’en étais ressorti avec une belle insolation ! Todo cambia…

La deuxième, c’est que mise à part leur volonté, les six jeunes en présence ne nous ont rien appris, donnant des passes comme ils pouvaient dans une lidia le plus souvent défectueuse malgré la qualité des erales de Carlos Núñez. Avec un défaut récurrent, celui de ne pas savoir tuer. Je sais, ils sont là pour apprendre, mais dans une telle arène, on devrait présenter des élèves déjà puestos, qui au moins devraient savoir exécuter le geste. Or, on aurait dit qu’il s’agissait du concours du meilleur « pincha uvas » !!!