Samedi 27 Juillet 2024
BOUGUE
Lundi, 06 Mai 2024
pr06pk
 
 Pedro Rufo remporte le vingt-huitième Bolsín de Bougue au terme d’un longue journée de lutte...
 
rufo bougue
 
Avec Julio Romero et Raúl Jerez, il était issu d’une matinée de qualification face à des vaches de très grande classe du Camino de Santiago, avec une dernière revenant quatre fois contre le cheval après de longs galops d’alegría depuis le centre de la piste. Elle ne fut pas la seule à témoigner d’un semblable comportement. Une matinée où l’on a pu apprécier une certain Carlos Tirado (La Algaba), où l’on a applaudi Jaime Padilla de Sanlúcar, où Hadrien Lucq a démontré la finesse de son style. Un bolsín qui qualifiait trois garçons déjà très toreros… Julio Romero, Raúl Jerez et un certain Pedro Rufo… dont tous les aficionados connaissent bien le frère: le torero Tomás Rufo
 
Julio Romero (blanc et or), au premier, une entière, salut ; au deuxième, un pinchazo, une entière, salut.
 
Raál Jerez (bleu pétard et or) ; au deuxième, trois pinchazos, deux demi-lame et cinq descabellos, avis ; silence.
 
Pedro Romero (bleu ciel et or), au troisième, quatre pinchazos une demi-lame, trois descabellos, avis, silence ; au dernier, deux entière dont une a recibir, salut.
 
Le soir, ces trois garçons avaient revêtu leur costume de lumière pour retrouver des erales lourds et mobiles du Camino de Santiago.
 
romero bougue
 
Julio Romero ouvrait les hostilités avec un solide et imposant Camino auquel il servait un tercio de cape sans vraie domination. En fait ce grand novillo, il ne savait pas lui imposer sa loi, se contentant trop souvent de passes sans fondement. Par la suite, avec un autre grand novillo, malgré un peu moins de classe, il fut souvent débordé et jamais ne s’imposera, même à gauche où il signa de fort belles passes.
 
Raál Jerez fut très moyen à la cape et souvent en difficulté. Cet eral n’était guère commode, sans charges très franches. A droite ou à gauche, le garçon n’a jamais trouvé la bonne distance. Après une mise à mort calamiteuse, il est contraint de quitter le concours.
 
Pedro Rufo, dès le matin, avait démontré une grande aisance et avait séduit l’arène. Malgré un adversaire faible qu’il eut tendance a toréer avec une muleta trop basse, il signe une faena faite de détails sur les deux mains. En fait, on le retrouvera totalement torero à sa seconde sortie, tout d’abord dans une excellent tercio de cape où il sut ralentir et arrêter son adversaire. Dans sa faena, de beaux gestes sur les deux mains, même si parfois il étouffait son toro. Mais dans l’ensemble, une bonne lidia de ce toro parfois compliqué. Mais Pedro Rufo savait où il allait et il finit par s’imposer.
 
Si cette novillada a procuré d’excellents moments, par contre elle a montré trois novilleros qui doivent encore apprendre à tuer. Pedro Rufo est désormais adoubé pour partir sur les traces de son frère. Une dualité à suivre… !
 
Jean-Michel Dussol - corridasi (texte et photos 2 et 3)