Samedi 27 Juillet 2024
REJONEO
Mercredi, 22 Mai 2024
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Reseña de Freddy Porte du Rejón du lundi de Pentecôte à Nîmes, avec une sortie a hombros de Diego Ventura par la porte des Consuls et de Léa Vicens par celle des cuadrillas...
 
Ventura au sommet signe deux grandes faenas : la première restera dans les mémoires.
 
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Un paséo coloré : Ruy Fernandes : velours noir et or (1 oreille), Diego Ventura  chaquetilla velours bordeaux (3 oreilles y rabo), Léa Vicens : chaquetilla velours bleu nuit bordé de noir (2 oreilles).
 
Un lot de Bohórquez bien présenté donnant un jeu inégal mais intéressant, le plus faible fut le premier, le meilleur le second, honoré de la vuelta posthume. Diego Ventura lui ravira les deux oreilles et la queue.
 
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Résonne encore la Faena de Diego Ventura qu'il servit à Ultramarino et qu'il offrit au public nîmois en cette matinale équestre de Pentecôte.
 
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Un Amphithéâtre  plein jusqu'à la voûte céleste et réceptif à la qualité du spectacle qui lui était donné de voir.
 
Dès la prise de contact avec son premier opposant, Ventura le domina avec les excellents recortes de Velasquez. Le gris absorba avec aisance les charges de l'animal. Il cloua magistralement un castigo de face : l'attribut en bonne place à la base du morrillo abordé et cité de loin.
 
Avec Nomada, il débuta la faena de banderilles. L'isabelle joue de sa croupe avec une facilité et une fluidité que lui a transmis son géniteur Nazari : déplacements latéraux et autres contre changements de main  dans les terrains les plus osés. Il cloua à l'étrier deux banderilles successivement de face et très templées. « Ô temps suspend ton vol !... »
 
Lío lui succéda pour deux banderilles également, de facture spéciale en absorbant la charge du Bohórquez qui furent clouées a recibir dos à la présidence avec batida sur le piton contraire.
 
Alors que les étagères étaient encore sous l'émotion, c'est un tête à tête que Diego offrait avec Bronce : 1 bâton fut cloué à la sortie de ces fiançailles... Le public exulte, mais il n'est pas au bout de sa surprise, lorsque le Maestro quitte la bride du Louvet pour s'élancer une banderille à la main vers les cornes et orner le noir garrot déjà bien fleuri. S'ensuit un nouveau tête à tête, mais en montrant les dents cette fois, affichant menaces à moitié feintes : « Je t'aime, moi non plus »....
 
Guadiana entre en scène pour le dernier tercio avec lequel le cavalier de la Puebla cloue 3 courtes al violín et 3 roses à main droite au caracoléo dans l'enthousiasme collectif... Les gradins rugissent de plaisir...
 
Toujours avec Guadiana, 1 entière quasi foudroyante emporte Ultramarino au paradis des toros. 3 mouchoirs blancs tombent du Palco, ainsi qu'un bleu qui honore le bicho Jerezano d'une vuelta al ruedo posthume.
 
Le Maetro est fêté à la hauteur de l'exploit lors de la vuelta qu'il fera, trophées en mains.
 
Le Numéro 1 du Réjoneo va réitérer une Faena de même intensité et de même qualité face au cinquième Bohórquez.
 
C'est toujours très difficile de recevoir à Nîmes un toro à puerta-gayola vu la configuration du couloir du toril. Ce dernier débouche dans le Patio de caballos et  offre, de fait, plusieurs opportunités au toro. Celui-ci peut se retourner, hésiter et surtout ne pas sortir brusquement et droit comme cela est souhaitable pour la réussite de cette suerte...
 
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Ventura en a déjà fait l'expérience, il choisit donc une variante en attendant avec Guadalquivir au centre du ruedo. Préalablement, il brinda à Simon Casas.....
 
Voilà enfin notre Centaure fixant la sortie de Sediento un peu hésitant, mais qui vient recevoir 1 puis 2 châtiments. L'alezan de salida aguante de face en absorbant la charge latéralement en pesant sur l'extérieur. Le danger s'efface devant tant de maîtrise...
 
Place est donnée à Fabuloso, le Braga bai brun qui n'a rien à envier à ses compañeros de cuadra en ce qui concerne les déplacements latéraux. Un festival de ces figures de côté nous est donné dans les terrains les plus compromis, au ras des planches quelquefois. La tension monte sur les étagères et voilà 2 banderilles avec écarts marqués et remarqués.
 
Generoso, le Palomino tous crins, succède pour un bâton tout aussi méritant, sans perte de rythme qui tient le public en haleine et le Bohórquez attentif...
 
Retour de Bronce, dans son répertoire amoureux où s'enroulent face à face les deux protagonistes de la fiesta qui faisait dire à Ángel Peralta : « j'aime le Cheval pour sa noblesse, le toro pour sa bravoure. »
 
Cette fois, lorsque Diego quitte la bride du genêt, c'est pour clouer une paire à deux mains. Le public retient son souffle, il revit la précédente faena et espère déjà voir tomber les récompenses suprêmes.
 
Ce troisième tercio sera assuré par une nouvelle recrue. Il est noir zain et répond au nom de Mezcal. Il porte le fer mexicain de Caliente. Un azteca avec une puissante arrière-main qui lui permet de se tenir debout en équilibre sur les hanches. 3 roses au caracoléo, le public y croit, il est avec... sans compter avec 4 pinchazos, ¾ de lame et un descabello administré avec élégance et douceur, mais s'envole le rêve... Reste une faena magistrale que le président saura récompenser d'une oreille à la demande expresse du public.
 
C'est avec trois oreilles et un rabo que Ventura franchit la Porte des Consuls après avoir partagé la vuelta à hombros avec Léa Vicens qui sortit, elle, par la Puerta des cuadrillas avec 2 pavillons.
 
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Léa tirera son épingle du jeu face au dernier Bohórquez : Senador.
 
Je me permets de préciser que la cavalerie de la Nîmoise nous a semblé un peu fatiguée. N'oublions pas que Léa a toréé à Madrid l'avant-veille en compagnie des deux Mendoza pour la San Isidro.
 
Rendez-vous, ô combien important également, qu'elle a su honorer de deux belles prestations.
 
Néanmoins face à Senador, bien châtié avec Cleopatra, et banderillé avec Aladin, Bético et Jazmín...
 
Avec ce dernier, elle régala les bauchéristes de jolies battues de galop en arrière avant et après la pose de deux fois deux roses.
 
Le fidèle Espontanéo lui permit une entière contraire, qui fit tomber deux récompenses de quoi combler les aficionados à Léa qui l'ont plébiscitée dès le paséo et l'ont accompagnée fidèlement durant toute sa prestation.
 
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Face à son premier exemplaire, le bien nommé Nominado, c'est Guitarra qui officia de salida : 1 castigo. Diluvio, le noir arabisé  marqué de son fer, montra ses belles expressions toreras lors de ses déplacements latéraux : 3 banderilles abordées de face, la première citée au changement de pieds au temps, la troisième la meilleure. Bético toujours efficace et de plus en plus à l'aise dans ses déplacements latéraux : 2 banderilles.
 
Greco : 2 roses avant que n'entre Espontanéo pour une lame sans lâcher le manche qui nécessitera 2 descabellos. Silence.
 
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Enfin, si je cite le chef de lidia en dernier, il n'a pas démérité pour autant mais à tout seigneur tout honneur, la vedette du jour était bien Diego Ventura.
 
Ruy Fernandez nous a servi deux belles prestations dans la maîtrise absolue des canons de l'Art de Marialva tel que défini au Portugal.
 
Il était opposé à Resultón qui sortit en premier et à Ovacionado qu'il toréa en quatrième position.
 
Résultón ouvrit le bal, mais n'avait d'entrée de jeu pas très envie de danser. Distrait, il cherchait plus volontiers le fil des barrières que la rencontre avec son ami le cheval. Avec patience et technique, le cavalier portugais réussit à l'intéresser et peu à peu à le faire participer à la noce. Le Bohórquez noble à l'excès, un peu faible, sans transmission ne procura que peu d'émotion. Malgré tout, la faena alla a más, grâce à la technique et à la volonté du lusitanien. Aidé par une belle et bonne cavalerie, Fernandes toréa de face et donna beaucoup de chance à son adversaire. Avec le Palomino de paséo, il cloua 3 courtes au caracoléo. Malheureusement, 1 pinchazo, une demi lame, 1 entière et un descabello le privèrent de trophée.
 
Ovacionado, toréé en quatrième position, donna plus volontiers le change et participa à la fête. Il sera d'ailleurs applaudi à l'arrastre.
 
Fernandes le reçut avec un beau produit chic de l'élévage Ventura de robe chocolat : 1 bon castigo.
 
Deux gris se succédèrent pour quatre bonnes banderilles avant que ne revienne en piste l'élégant Palomino pour 1 pinchazo, 1 entière tombée qui coucha le Bohórquez. Habilement puntillé, cela libéra 1 oreille.
 
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Belle matinée pour l'Histoire...
 
 
Freddy Porte - Photos Daniel Chicot