Mardi 23 Avril 2024
Nîmes : Triomphe du Juli...
Vendredi, 16 Septembre 2011


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El Juli est sorti a hombros par la Porte des Consuls après avoir coupé quatre oreilles aux Zalduendo…

Devant environ trois quarts d’arène, par beau temps, la corrida de Zalduendo a surtout valu par la performance du Juli, sans que les deux autres toreros n’aient démérité. Il faut dire que les toros, au demeurant correctement présentés, ont donné un jeu divers, et pour plusieurs d’entre eux, ils n’ont pas eu hélas la flamme qui aurait donné plus d’éclat à des trasteos certes propres, mais parfois vides d’émotion.

El Juli (deux oreilles aux deux) a étalé aujourd’hui le poder qu’il a sur ses adversaires… Bonne réception de son premier au capote puis entre les deux rencontres, quite par chicuelinas applaudi. Par la suite, séquences templées sur les deux rives au goût du public, beaucoup d’entrega, une entière, pour deux trophées, le second diversement apprécié.

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Le quatrième sortit au pas, mit les freins d’emblée et fut protesté pendant deux rencontres sans style. D’autres que lui auraient peut-être été peu inspirés par un tel adversaire, mais on sait bien que Julián possède l’exceptionnelle faculté de tirer quatre litres d’une orange sans jus ! Et à sa main, il se mit le Zalduendo dans sa canasta, transmettant au public et s’imposant, remplissant la pastière en doublant son score après une entière trasera et un descabello.

Alejandro Talavante (saluts aux deux) démarra agréablement au capote, et après deux piques sans éclat puis un excellent quite de Luque, il entama sa faena par une séance de surplace au centre du meilleur effet. La suite comprit quelques séquences valeureuses, l’Extremeño profitant bien de la noblesse, certes un peu fade, de son opposant, le tout tombant quelque peu en fin d’exercice où la muleta devint moins ajustée. Entière tendida.

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Avec le quinto, Talavante afficha encore pas mal de quiétude et de maestría, l’ensemble tournant à la démo avec un toro noble, mais à qui il manquait un peu plus de son pour donner davantage de consistance à son trasteo. Nouvelle entière. A titre personnel, comparativement aux quatre oreilles glanées par le Juli, ce score de 4 à 0 ne me parait pas conforme à la réalité. Mais ce n’est finalement que de l’arithmétique…

Daniel Luque (saluts aux deux) a une fois encore étalé son aisance capote en mains. Peu avare de jolis gestes, il eut toutefois du mal à faire monter la mayonnaise face à un adversaire faible qui ne transmettait pas. D’ailleurs, la musique fut priée de s’arrêter car au lieu de se fondre dans une œuvre et de l’agrémenter en l’accompagnant harmonieusement, elle ne devenait dans le cas présent qu’un artifice superflu. Entière et deux descabellos.

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Auteur d’une vuelta de campana avant la pique, l’ultime eut du mal à tenir la distance. Luque tenta bien de tirer parti du fonds de noblesse du Zalduendo, mais ce dernier alla a menos… comme l’impact de sa faena.

En matinée, devant un petit quart d’arène, les novillos de Dos Hermanas (filles de Patrick Laugier) étaient bien présentés et ont donné un jeu divers, avec parfois une certaine exigence, mais en offrant des possibilités qui n’ont pas toujours été exploitées au mieux.

Thomas Cerqueira (oreille, silence après avis et silence) était venu remplacer Cayetano Ortiz. Noble mais ayant un moment tendance à vouloir prendre la tangente, le premier novillo des Deux Sœurs permit à Cerqueira d’instrumenter une faena brindée à l’assistance agréable et enlevée, sans trop d’engagement, mais comprenant quelques gestes allurés. Entière.

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Le quatrième avait aussi des qualités. Ce superbe castaño oscuro applaudi à sa sortie pour ses hechuras mit bien la tête dès les capotazos de réception puis afficha une certaine faiblesse tout en permettant au Biterrois d’instrumenter après brindis à son apoderado plusieurs enchaînements au centre qui auraient pu connaître un meilleur sort s’il n’avait séché avec la ferraille.

Avec l’ultime, qui venait de blesser Castañeda, Thomas tenta d’animer les débats, mais sur les gradins le cœur n’y était plus. Succession de séries enlevées, un poil marginales, et conclusion par bajonazo qui lui ôta tout espoir de trophée.

Mathieu Guillon (applaudissements et silence) se fit voir au capote à la réception d’un novillo abanto qui prit ensuite deux piques dosées avant que le Montois ne partage les palos avec Castañeda. Saluts pour les deux après un tercio enlevé. Brindée au public, la faena débuta agréablement, Mathieu soignant la figure et composant quelques séries bien léchées avant de se faire prévenir à deux reprises à bâbord… Final par manoletinas, entière après pinchazo.

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En cinquième position, sortit un jabonero applaudi par le conclave. Rien au capote, puis bon quite par chicuelinas de Fabio Castañeda, ensuite… pas de banderilles de la part de Mathieu. La faena fut particulièrement inconséquente, le Montois ne s’étant jamais entendu avec ce novillo qu’il tua mal de surcroît.

Fabio Castañeda (oreille et blessé) a animé cette matinée autant qu’il a pu. Las, voulant recevoir son deuxième a portagayola, il se le prit plein pot et dut être rapidement évacué, la violence du choc reçu à la tête faisant craindre quelque chose de grave. Après être passé à l’infirmerie, il a été dirigé vers  l’hôpital pour des examens plus poussés… Traumatisme facial avec pronostic réservé.

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A son premier, Castañeda s’était illustré au capote puis après avoir rendu la politesse à Mathieu pour le second tercio qui s’est terminé par un salut des deux, il brinda à l’assemblée, débuta à genoux près des tablas, donna la distance et fit front face aux retours parfois brusques de son adversaire. La fin s’étira quelque peu, mais après entière et un descabello, la récompense obtenue paraissait justifiée.