Mercredi 18 Septembre 2024
PATRICE
stsev24pk
 
Le Beatus de St-Sever…
 
«No hay billetes».
 
Disait le panneau affiché au-dessus des guichets.
 
 
 
«No hay billetes».
 
Comme ce fut deux fois le cas à Nîmes pour la Pentecôte.
 
 
 
«No hay billetes».
 
Comme ce fut vingt et une fois le cas à Madrid pour la San Isidro.
 
 
 
«No hay billetes».
 
Comme ce fut deux fois le cas à Istres le week-end d’avant.
 
 
 
Et comme ce le fut ce 23 juin.
 
Pour la dernière d’Enrique à Alicante.
 
 
 
Le soleil brillait.
 
Rouges et blanches étaient les arènes de la place Morlane.
 
 
 
Magnifiques.
 
Etaient les filles.
 
 
 
Et le bleu du ciel.
 
Se reflétait dans l’Adour.
 
 
 
Mais étonnement et même en y regardant bien.
 
Aucun de ces éléments ne figurait dans le Beatus de St-Sever.
 
 
 
Dont ni le texte ni les enluminures.
 
Evoquaient les Santiago Domecq, Sébastien, Daniel et Fernando.
 
 
 
Si tel avait été le cas.
 
Et si Béatus de Liébana avait fait la reseña de l’acto, on aurait peut-être pu y lire.
 
 
 
Que l’envoi de Santiago Domecq Bohórquez.
 
Quoique bonito de corps, de tête et deslucido d’une générale façon.
 
 
 
Avait cependant un petit quelque chose, en particulier un tranco.
 
Qui rappelait de loin ce qu’avaient été les six de Séville et les deux de Madrid.
 
 
 
On aurait pu y détailler que le premier avait de la qualité mais pas de souffle.
 
Que le second avait un tempérament et fut brave aux équidés.
 
 
 
Que le troisième était noble avec une belle longueur dans la charge.
 
Que le quatrième sortit avec du son, en prit deux avant de baisser de ton.
 
 
 
Que le cinquième manquait de fixité.
 
Et que le sixième, le plus fait de la bande, commença bien mais se ferma vite, préférant les planches au centre.
 
 
 
Si Béatus de Liébana, le moine de Cantabrie, avait fait la reseña de l’acto.
 
On aurait peut-être pu y lire aussi.
 
 
 
Qu’avec son premier, Sébastien prit plaisir au capote, toréa sur les deux cornes et bafouilla à l’épée.
 
Et qu’avec son second, un peu fébrile, avançant et reculant, il en vola quelques-unes de moindre mal.
 
 
 
Que Luque, par son aguante dans le sitio idoine et en se passant ses deux adversaires por la fara.
 
Pourrait tirer de l’eau d’un Vidourle à sec et faire embister un cairon. Il tua mal.
 
 
 
Et que Fernando, le Madrilène, sautilla avec son premier qu’il tua bien, alla et vint, por ahí et por allá avec son second.
 
Pour triompher plus en postures populistes qu’en torero de verdad.
 
 
 
Le moine érudit et de grande culture chrétienne aurait pu aussi rajouter.
 
Que le public ressortit ravi.
 
 
 
Et que personnellement.
 
Je me la suis passée belle.
 
 
 
Même si le lendemain entre Cauna et Souprosse.
 
Je fus à un doigt d’écraser un chevreuil…
 
 stsev24x
 
Datos 
 
Plaza de toros de Saint-Sever – Lleno de ‘No hay billetes’. Toros de Santiago Domecq, de juego deslucido en líneas generales, destacando el tercero por su buena condición. 
 
SEBASTIÁN CASTELLA, palmas y oreja.
 
DANIEL LUQUE, ovación y ovación.
 
FERNANDO ADRIÁN, dos orejas y oreja.
 
Le Beatus de Saint-Sever est l’un des manuscrits les plus spectaculaires que nous a légué le Moyen-Âge. Réalisé vers 1060 dans l’abbaye de Saint-Sever, c’est un joyau d’une extraordinaire richesse, à la fois par son texte et son décor qui parlent de l’Apocalypse.
 
On doit sa conception à l’abbé Grégoire de Montaner, qui commande le cycle décoratif du manuscrit à trois artistes différents : les images accompagnent les textes autour de l’Apocalypse de Saint Jean et servent d’explication visuelle du monde et de l’histoire de l’humanité. Les couleurs de l’encre servent à distinguer le texte biblique en rouge et celui du commentaire rédigé par Beatus de Liébana en brun,
 
Aujourd’hui conservé au département des manuscrits de la BNF sous la cote Latin 8878, le Beatus de Saint-Sever a été exécuté dans l’abbaye gasconne au XIe siècle.
 
Patrice Quiot