A l’heure où vous lirez probablement ces lignes, je serai en route pour Barcelone…

J’ai longtemps hésité, fallait-il y aller ou pas ? Franchement, il m’est arrivé de partir avec le cœur plus léger, mais ce coup-ci, mes sentiments sont plus mitigés. Il y aurait beaucoup à dire sur les circonstances qui ont amené à cette future abolition, et tout a été pratiquement dit. Reste que j’ai l’impression de me préparer comme si j’allais à un enterrement, et ça, en tant qu’aficionado, ce n’est pas forcément ce que l’on préfère. Mais il y a le site, il y a vous, et ne pas relater cette feria de la Merced au goût si particulier, ce n’était pas, à la réflexion, la meilleure solution. D’autant plus que j’aurai aussi à relater « l’événement » pour d’autres médias…

Donc, voilà, la Monumental, pour ce qui sera probablement une dernière visite, un dernier rendez-vous, une sorte de dernier soupir, sauf miracle… Sincèrement, dans ce contexte, qu’une poignée de pélucres se massent au coin de la calle de la Marina en proférant leurs sempiternelles conneries (bientôt, ils n’auront plus l’occasion de le faire et vont bien s’emmerder le dimanche !) ou que l’un ou l’autre des toreros coupe un rabo m’importe peu. Ce qui va peut-être le plus compter, c’est que les politiques qui ont fomenté ce liberticide entendent résonner les clameurs d’une aficion désespérée à cause de leur motivation, bien éloignée de la tauromachie. Mais pas de ce qu’elle représente, à tort, à leurs yeux…