REJÓN D'OR 2024 |
Retour sur le LIIe Rejón d’Or de Méjanes avec la reseña de Freddy Porte…
Puis-je me permettre de vous faire partager ma joie et un peu de tristesse aussi ?
Ma joie, pour cette programmation audacieuse de mettre en compétition de ce 52ème Rejon d'Or, 6 cavaliers moins connus du grand public. 3 Portugais-3 Espagnols.
Ma tristesse liée à la faible fréquentation !..
Cela laisse songeur : souvent l'aficionado se plaint de voir toujours les mêmes cartels, les mêmes encastes.
Y-a-t-il d'autres raisons qui nous échappent ?...
La tarde fut intéressante et nous tint en haleine.
Tauromachie et équitation des plus variées, marquées par les deux cultures équestres.
Suprématie des portugais avec un toreo de verdad, clouant à étrier, beaucoup de dominio, de maîtrise et surtout une mention toute particulière, noblesse oblige, pour Joao Ribeiro Telles (torero de Dynastie) qui remporta, de fait, le célèbre trophée, haut la main et sans contestation possible. Il coupa ce que l'on appelle dans notre jargon une grosse oreille au Jalabert N° 230 après une lame efficace. Le cavaleiro invita le Mayoral Billy Courriol à partager la vuelta.
Il est regrettable toutefois que le Palco n'ait pas sorti le second mouchoir blanc !...
Nous sommes donc dans l'obligation d'interpréter graduellement les récompenses afin de faire la différence pour la compréhension de la décision finale. Le petit-fils du grand David Ribeiro Telles nous montra une tauromachie pure, frontale, sans fioritures superflues ni artifice. Les connaisseurs présents y trouvèrent leur compte. Des chevaux aux ordres, au service d'un grand pouvoir de domination dans le respect des règles de l'Art de Marialva.
Cela dit, Joao Moura (autre torero de Dynastie) coupa également une oreille que nous dirons légèrement plus petite, mais bien méritée. Il fut également très précis et dominateur face au N° 220 auquel il proposa aussi un toreo frontal. Il sortit en deuxième position et offrit une faena rondement menée, clouant tous les attributs de manière sincère, entrant à matar d'une entière.
Nous attendions beaucoup de Francisco Palha, ce dernier jouissant d'une place importante au Portugal.
Il fut un peu en dessous de nos espérances et de ses capacités. Loin de démériter, il connut cependant de bons moments face à un adversaire particulièrement brusque et violent. Il brinda le N° 204 à Juan Bautista. Un peu moins précis lors du premier châtiment, il dut en clouer trois (le dernier fut le meilleur). Sa faena fut intéressante, toujours frontale, ne manquant pas d'audace avec des cites de près comme de loin et la pose d'une paire à deux mains terminée par une bonne lame. Applaudissements aux tablas.
Place aux espagnols et au plus expérimenté d'entre eux, Sergio Galán qui actuait en tant que chef de lidia. Il ne fut pas très heureux avec les châtiments ; un peu lourds et moins précis qu'à son habitude. Cela eut pour effet d'affaiblir le colorado portant le N° 232. Nous avons bcp aimé Noche, son cheval de salida, un grand gris, chic, très plaisant. Il se rattrapa avec une faena assez harmonieuse : trois courtes avec un palomino et une paire à deux mains mais le Jalabert affaibli tomba souvent priva le cavalier de récompense.
En cinquième position, Andrés Romero brinda le 238 à Michèle Ricard. Il cloua un seul castigo avec Capito, mais eut du mal à fixer son opposant. Il cloua 4 bâtons avec Fuente Rey. 2 cités de près avec Faruya un gris tous crins, avant de conclure avec un bai pour 3 courtes, 1 pinchazo, 1 lame, 1 descabello. Une petite oreille malgré tout.
Le sixième et dernier Jalabert portait le N° 222, il fut toréé par Sebastián Fernández. Ce dernier voulut gagner l'adhésion du public dès le début de sa prestation, par une vuelta triomphale garrocha à l'épaule. Il présenta ensuite la croupe de son gris au toril pour recevoir a portagayola. Néanmoins, l'effet escompté ne fut pas au rdv car après une course-poursuite, le Jalabert coupa du terrain et réussit à bousculer et à plaquer le cheval contre les planches. Le capitaine quitta le navire et sauta se mettre à l'abri... Plus de peur que de mal ! Une fois remis en selle, il cloua 2 châtiments en bonne place et proposa une faena correcte, souvent al sesgo. Il cloua à droite et al violín avec un Braga avec lequel il se fit à nouveau bousculer ; il en termina avec quatre roses au caracoléo, un pinchazo et une lame qui lui valurent également une petite oreille.
Le lot de toros des frères Jalabert nous changea du confortable galop des Murube que l'on voit habituellement. Bien présentés, ils vendirent chèrement leur peau, ne permettant pas d'erreur, n'hésitant pas pour certains à couper du terrain si l'occasion leur en était donnée. Ils contribuèrent à entretenir l'émotion et l'intérêt tout au long de la tarde. Le meilleur fut le 3ème opposé à Ribeiro Telles, il fut gratifié de la vuelta posthume par la Présidence.
Le 52 ème Rejon d'Or a été remis en piste, à l'issue de la corrida, au triomphateur Joao Ribeiro Telles par Lola Jalabert accompagnée de Lisa et Louis ; en présence de la 25ème Reine d'Arles Aurélie Laugier ; d'Eugène et Justin Guillot ; Cyril Juglaret représentant la Région PACA.
Cette 52ème édition se termine avec le triomphe Lusitanien. Les absents peuvent déjà regretter d'avoir boudé cet événement ne manquant pas d'audace.
Certains aficionados se plaignent, je l'ai déjà dit plus haut, de voir toujours les mêmes cartels !...
C'était l'occasion !...
Méjanes s'en remettra car la volonté n'est pas altérée, pour preuve Paco Ortiz prépare déjà la 3ème édition du Chemin de Méjanes qui aura lieu le samedi 5 octobre prochain. Nous aurons l'occasion de reparler de ce RDV…
Merci à Freddy Porte pour la reseña et à Michel Naval et Olivier Salvador pour les photos…
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