Jeudi 19 Septembre 2024
PATRICE
Dimanche, 28 Juillet 2024
pq27vis
Visage…
Front.
Plissé des nuits d’hiver.
Et d’herbe du printemps.
 
Sourcils.
Dessinés.
Par le fer de la garrocha.
 
Yeux clairs.
Des Wisigoths.
Qui découvrirent la mer.
 
Perçants.
Pour voir.
Les veaux dans les fourrés.
 
Irrévocables.
Pour ajouter une page.
Au livre des tentaderos.
 
Oreilles.
Pour entendre.
Les meuglements.
 
Des combats.
Les nuits.
De pleine mort.
 
Et le tonnerre.
De l’orage.
De fin de sécheresse.
 
Nez.
De naseau.
D’alezan.
 
Pour respirer.
Le Levante.
De juillet.
 
Peau.
Vieillie.
Des mangeoires en béton.
 
Piel.
De habas.
Y avena.
 
Peau
De terre.
Sèche.
 
Longtemps piétinée.
Par les sabots.
Des maures.
 
Rides.
De soleil, de pierres.
Et de pluie.
 
Comme autant.
De délicates blessures.
D’un temps jamais compté.
 
Hautaine.
Mélancolie.
De secrète aventure.
 
Sur la selle.
Que rythme.
L’amble de la vie.
 
Bouche.
De finesse.
De manzanilla.
 
Bouche.
Dédaigneuse.
De la futilité.
 
Bouche.
Muette.
De paroles.
 
Mais d’où.
Sortent des murmures.
Qui franchissent l’horizon.
 
Et font lever.
Les têtes.
Portant les cornes.
 
Lèvres.
D’acier.
Et de forge.
 
Pour la cigarette.
Du plaisir d’avoir fini
Un travail bien fait.
 
Menton.
De distinction.
Et d’honneur.
 
Et cou.
En sillon de droiture.
Qui ferait fi du garrot.
 
Par fidélité.
Au ganadero.
Suzerain.
 
Mais plus encore.
A ceux.
Dont il gouverne la vie.
 
Visage impénétrable.
Interrogeant du burladero.
Le soleil de l’ombre.
 
Et qui ne tremblera pas.
Quand mourra sur la piste.
Celui qu’il voit pour la dernière fois.
 
Visage dur.
De tendresse.
De bois d’olivier.
 
Avec, comme il convient.
Le sombrero cordobés. 
Légèrement incliné sur le côté droit.
 
Patrice Quiot