Jeudi 09 Mai 2024
Escudero
Lundi, 21 Novembre 2011

Les quatre vérités d’un ganadero…

Julián Escudero Sánchez, modeste ganadero charro, a livré quelques vérités – ses vérités – lors d’une récente tertulia organisée par l’association « El toro de Madrid »… Chaque éleveur a bien entendu sa propre approche du métier dans un domaine où personne ne semble avoir la science infuse et d’ailleurs, la confrontation des points de vue laisse la place à des concepts parfois opposés, du moins variés, le tout pour chacun d’entre eux étant de parvenir à la bonne alchimie, conforme aux « produits » qu’il entend faire lidier…

Ci-dessous, morceaux choisis des réflexions de ce ganadero…

- Etre ganadero représente un sacrifice très important, je crois qu’il faut être un peu fou pour se lancer là-dedans car on n’est pas toujours valorisés.

- On a appris à vivre avec les normes sanitaires imposées par la Communauté Européenne, parfois gênantes, mais nécessaires.

- La situation de l’élevage des toros est plus compliquée que ce que pensent les gens, beaucoup de ganaderías peuvent disparaître au cours des prochaines années. On n’a pas toujours bien fait les choses les années précédentes, et maintenant on va le payer, on a parfois bradé des toros qui se paient au prix de la viande, et ça, ce n’est pas possible.

- Il faut aller vers un marché régulé, avec un minimum garanti, les coûts de production ne baissent pas et pourtant, il se vend des toros en dessous du minimum, mais si nous ne nous mettons pas d’accord entre nous, alors ça va aller très mal.

- Les aficionados, les toreros et les ganaderos, dans cet ordre, doivent être les piliers de la Fiesta, mais en réalité, ce n’est pas le cas.

- On pique très mal aujourd’hui, on cause des dégâts musculaires qui ne sont pas indispensables et qui influent ensuite sur le comportement du toro à la muleta.

- Les conditions sanitaires et l’alimentation sont deux facteurs clé dans l’élevage des toros, qui postérieurement peuvent être une cause des chutes, outre le manque de caste ou d’autres facteurs externes comme le mauvais état des installations dans certaines arènes, car avoir des corrales fonctionnels est très important, et par exemple à Séville, ça laisse beaucoup à désirer, et les toros, grands ou petits, tombent pareillement.

- Mon père avait du caractère et tenait tête aux taurins  sur le thème de l’afeitado… Si tous en avaient fait autant, on parlerait d’autre chose !

- Il n’y a aucune étude sur les fundas, je les pose à mes toros mais je ne manipule pas les cornes. Mes toros embistent de la même façon, je n’ai noté aucun changement, rien de bizarre au sujet de leur comportement dans un ruedo, celui qui est brave est brave, et celui qui est manso est manso !

Une pierre à l’édifice dans un monde qui n’a rien de figé et où finalement, personne ne détient la vérité… sinon que la sienne !