Paroles de don José Joaquín Moreno de Silva, le « gardien des Saltillo »…

Après Luis Sánchez de Urbina et Julián Escudero Sánchez, un autre ganadero s’est exprimé récemment dans une « charla » taurine, José Joaquín Moreno de Silva, bien connu par l’aficion torista de chez nous et qui avec ses Saltillo n’a apparemment aucune intention de se laisser séduire par certaines dérives actuelles. Morceaux choisis…

« Sans aficion, on ne peut pas être éleveur, beaucoup de ceux qui ont possédé une ganadería ont dû finalement l’abandonner ou la vendre à prix cassé.

On passe de très mauvais moments, et parfois quand ça ne se passe pas bien, on est désespéré, mais grâce au soutien des aficionados, on va de l’avant…

Pour moi, c’est une chance de posséder cet encaste si particulier, c’est compliqué, mais unique. Je le tiens de ma famille et je vais continuer, même s’il n’a pas l’aval des figuras !

Si l’on n’est pas ferme dans la sélection, on finit par le payer, c’est quelque chose à long terme, mais il faut se tenir à une ligne et ne pas en bouger.

On est reconnaissant envers le Saltillo qui sort bien, mais s’il y en a un qui est mauvais, il faut être très « puesto » et connaître l’encaste.

Je n’ai rien contre les écoles taurines, mais la majorité des aspirants se ressemblent pratiquement en tout.

On saura bientôt si ma corrida ira à Madrid ou en France, il est évident que Madrid donne le ton, mais je dois beaucoup à la France et si je devais y aller, j’en serais enchanté !

J’abandonnerai la rame Urcola dans cinq ou six ans car en voulant mener de front deux encastes, on finit par ne se centrer sur aucun…

Pour moi, le cheval est fondamental dans la tienta des femelles, la muleta ne vient qu’après. Avec cinq sementals et deux cents vaches, je contrôle bien la ganadería.

Ma camada est courte, j’espère ne pas avoir de problèmes pour la vendre… Bientôt, de nombreuses ganaderías auront du mal à continuer…

Si j’ai huit toros pour Madrid et que je ne pose pas les fundas, je n’en aurai plus que cinq ou six avant de lidier, c’est pourquoi les fundas ne me posent pas de problèmes… »

Quelques vérités, ses vérités, que l’on n’est pas obligé de partager, mais venant d’une personnalité de cet acabit, on est tout de même assez loin des certitudes exprimées parfois sans complexes par des incompétents qui croient posséder la science infuse…