JUAN LEAL |
Dimanche, 06 Mai 2012 | |||
Rencontre avec le plus sévillan des toreros arlésiens Alors qu’il vit actuellement dans la région de Séville, j’ai rencontré Juan lors de la Feria d’Avril, profitant de l’aubaine pour faire avec lui le point de sa situation actuelle et sur sa préparation d’une temporada où on devrait le voir dans pas mal de nos plazas… « Je pense qu’il y a en France de bons professionnels, et j’ai un peu suivi l’exemple de Sébastien Castella qui à l’époque est parti pour vivre ici avec José Antonio Campuzano… Je suis d’abord allé à Madrid à l’école du Juli où l’on nous mène jusqu’à la novillada piquée. Quand j’ai eu franchi ce stade, il fallait que je trouve un apoderado, et c’est à ce moment que Maurice Berho et Jean-Marie Raymond sont venus me voir l’an dernier. Ils m’avaient déjà un peu parlé à Rion des Landes et pendant l’hiver, ils ont appelé mon oncle, puis ils sont ensuite rentrés en contact avec moi. Dans un premier temps, je suis venu deux jours, je suis allé avec Maurice tienter chez Fuente Ymbro, c’était comme un test, et comme ça s’est bien passé, depuis, je me suis installé au campo, dans leur ganadería de Constantina, où je suis le plus souvent, avec un pied-à-terre à Séville. Avec Jean-Marie Raymond Je participe aux travaux de l’élevage, le matin je donne à manger aux toros et m’occupe de diverses tâches. Le campo m’apporte beaucoup, j’aime être près des animaux, j’observe leurs expressions, leur façon de se comporter, et dans l’arène, les toros font pareil, c’est en tout cas ce que je ressens. Avec Maurice Berho Cette participation aux travaux de la ganadería me laisse toutefois le temps de m’entraîner, je participe à pas mal de tentaderos un peu partout, ou aussi pour tuer des toros en privé. La semaine dernière, je suis allé chez Macandro, Murube, Núñez del Cuvillo, Juan Pedro Domecq, mais aussi plusieurs fois chez Jandilla, La Quinta… Avec tout le respect que je dois aux professionnels de mon pays, il est évident qu’ici, ce n’est pas pareil. J’ai eu la chance de tienter avec Sébastien Castella, Paco Ojeda, Perera, Daniel Luque, ce qui ne m’arriverait pas si j’étais resté à Arles. Ces contacts me sont évidemment très profitables, Sébastien Castella est très gentil avec moi, il m’a même fait cadeau d’un de ses costumes, Daniel Luque est venu souvent à la ganadería, notamment pour retienter des vaches d’origine Marquis de Domecq, Perera est venu tienter un semental et avec lui aussi, j’ai eu un bon contact. Tout ça m’est évidemment important et me permet d’aller de l’avant… Ma saison a débuté à Samadet, c’était un rendez-vous important et j’ai coupé quatre oreilles, ce qui devrait me donner quelques novilladas dans le Sud-Ouest. Ensuite, je suis allé aux Saintes-Maries-de-la Mer pour le festival, les novillos n’ont pas trop servi, mais j’ai pu montrer ma volonté de bien toréer et grâce à ça, je vais toréer à Nîmes le 25 mai avec les toros de Jean-Marie, ensuite à Captieux puis en mano a mano une novillada d’Espartaco avec Conchi Ríos à Rieumes… Cet été, je devrais être programmé dans les plus importantes arènes du Sud-Ouest, Mont-de-Marsan, Bayonne, Dax, et aussi Riscle, Hagetmau…
En Espagne, on va toréer à Espartinas, Blanca, et toutes les compétitions de novilladas, comme à Arganda, Arnedo… Maurice est en pourparlers avec pas mal d’arènes, dont Séville, car selon les résultats de mes courses, on va envisager d’aller aussi dans les arènes de première catégorie. Cette année, mon objectif est de me consolider, de prendre du métier, en toréant un maximum de courses et ainsi monter en catégorie. L’an dernier, c’était une année de rodage, je n’en avais toréé que sept malgré pas mal de propositions, mais on a préféré se préparer au campo pour être davantage prêt cette saison. Je vais donc en toréer beaucoup plus, et ce sera mon année de consolidation. L’alternative ? On verra plus tard, le principal étant d’y arriver pour la prendre dans de bonnes conditions pour ensuite pouvoir fonctionner dans la catégorie supérieure. Pour cela, toutes les novilladas que je vais toréer cette saison iront dans le sens d’un perfectionnement afin d’être fin prêt le jour J, mais on n’en est pas encore tout à fait là… » Pour l’heure, suerte à Juan, visiblement heureux comme un poisson dans l’eau, ou un toro dans une ganadería, qu’on aura assez souvent l’occasion de voir à l’œuvre et qui m’a déjà montré au cours d’un tentadero à la fois une bonne maîtrise technique et une réelle volonté de s’imposer dans une profession qui n’a rien de facile, mais qu’il appréhende avec tout le sérieux nécessaire, avec l'appui indéfectible de Jean-Marie et Maurice…
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