Des places à 10 euros, c’est bien, mais ça ne règlera pas tout…

Il est évident que dans le contexte actuel de crise, que ce soit en France ou en Espagne, tout ce qui sera entrepris pour réduire la facture envers la clientèle la moins favorisée sera une bonne chose. On ne va pas détailler les mesures prises par les uns et les autres, car elles existent, mais une catégorie doit être particulièrement être prise en considération : les jeunes. Ce sont eux l’avenir, ce sont eux la relève, mais pour que cette régénération permanente du public s’effectue, il faut évidemment s’en donner les moyens.

A ce sujet, la dernière initiative en date, venant des Chopera et concernant la Feria de Salamanca, consiste à un « package » correspondant à un prix moyen de 10  € par corrida. C’est effectivement un geste significatif, mais à mon avis, ça ne suffit pas. Des tarifs réduits, c’est bien, mais pour inciter les jeunes à se déplacer, il faut aussi qu’ils en éprouvent l’envie, l’intérêt. C’est parfois ce qu’on oublie.

Cet intérêt, s’il n’est pas inné, ne pourra être provoqué que par l’encadrement adéquat et c’est dans ce domaine que les choses semblent bouger. Je ne prendrai qu’un exemple, et tant mieux si ça existe ailleurs, celui de Dax. Alors que je me trouvais dans le patio de caballos, j’ai vu arriver un groupe de jeunes encadrés par des adultes, reçus par l’empresa et des professionnels, dont José Antonio Campuzano et Richard Milian. Et dans cette cour, le groupe a pu bénéficier d’explications claires sur le déroulement d’une corrida, et certainement assister à toutes les opérations en amont : sorteo, préparation de l’arène…  



En expliquant, en intéressant, en répondant aux questions, en montrant le cas échéant dans d’autres circonstances le travail au campo ou l’entraînement d’un torero, on aura d’autant plus de chances de former de nouveaux aficionados. Ça peut partir des clubs taurins, et beaucoup le font, comme des professionnels, qui s’y mettent de plus en plus.

A cet égard, depuis quelques temps, probablement ayant enfin compris que les temps changeaient, pas mal de vedettes du toreo s’y sont mis, donnant en des lieux publics des cours de toreo de salon, sinon des démonstrations. Ce contact direct avec le milieu et ses représentants est absolument primordial. Ce n’est qu’à partir de là qu’un jeune, toujours à mon avis, sera un jour enclin à débourser dix €, ce qui est toujours mieux que des travées vides. Car personne ne doit oublier que si la corrida doit subsister, elle ne pourra le faire qu’avec les générations qui suivent. Ce n’est pas pour rien que les antis veulent leur fermer les portes de nos arènes…

Encadrement, information, motivation, voilà quelque part la Règle d’Or.