On reste souvent médusés devant le courage, voire  l’inconscience, des Forcados…

Pour les avoir vus quelquefois à l’œuvre lors de corridas à la mode portugaise, je dois dire qu’’ils m’ont toujours laissé pantois devant tant de vaillance. Dingue ! Et dangereux, puisque le plus souvent, certains vont faire un  détour par la case infirmerie, si ce n’est l’hôpital.

Pour la plupart des gens, dont ma petite personne, ils restent le plus souvent dans l’anonymat, ne conquérant que quelques secondes de gloire lors de vueltas certes chaleureusement fêtées… mais qui ne font pas grossir leur cachet ! Un véritable don de soi pour l’honneur, celui de leur groupe, de leur village, de leur université. Chez eux, au Portugal, être forcado est un véritable honneur, lié à une tradition séculaire… qui ne va pas sans risques !



Ainsi, jeudi dernier, dans les arènes du Campo Pequenho à Lisbonne, le jeune Nuno Carvalho s’est fait salement attraper par un toro d’Infante da Cámara et touché aux vertèbres et à la moelle épinière, il y a de fortes chances, hélas, pour qu’il reste paraplégique. Des accidents qui arrivent souvent, trop souvent, mais comme chez les toreros, qui sont conscients des risques et des conséquences de leurs affrontements avec les toros, tous acceptent froidement ce défi.

Outre les forcados, une autre catégorie de valientes, les recortadores, s’exposent eux aussi face à des toros plus que respectables pour composer des figures acrobatiques en frôlant les cornes. Et évidemment, il y a aussi chez eux pas mal de casse, sans parler de récentes tragédies. Eric Pascal en est le dernier exemple (voir nouvelles du jour), victime d’une grave blessure à Calahorra…



Si j’évoque ces deux cas, mais il y en a aussi en course landaise et camarguaise, c’est bien pour rappeler que toute confrontation face à un toro demande un certain dépassement de soi, de vaincre sa peur et d’étaler son courage. Les forcados et les recortadores n’en manquent visiblement pas !