Jeudi 28 Mars 2024
Nîmes, Vic…
Mardi, 21 Mai 2013

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Triomphe de Diego Ventura qui est sorti a hombros par la Porte des Consuls…

Matin. Arènes combles, ciel bleu enfin revenu. Six toros de Fermín Bohórquez bien présentés, au tamaño conséquent, dolnnant du jeu pour la plupart, deux d’entre eux un peu en retrait à cause de problèmes aux postérieurs. Le cinquième a été honoré de la vuelta posthume.

Pablo Hermoso de Mendoza : silence et deux oreilles.

Diego Ventura : deux oreilles et deux oreilles et la queue.

Joao Moura hijo : oreille et saluts.

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Pablo Hermoso de Mendoza a pris en premier lieu un toro protesté pour difficultés liées à son train arrière, son premier trasteo s’en ressentant malgré quelques passages réussis avec Baztan, Disparate, Icro et Unamuno, mais sans éclat particulier.

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Avec le quatrième, les choses s’arrangèrent et l’on retrouva le Mendoza entreprenant, créatif  et assuré qui fit vibrer les étagères avec Curro, Van Gogh, Disparate et Baztan.

Diego Ventura a connu une matinée triomphale grâce à sa classe et sa détermination de tous les instants. Son premier était manso, mais il se le mit rapidement dans sa poche avec Maletilla, popursuivant de façon spectaulaire aux banderilles avec Nazari puis Ordóñez, multipliant les double pirouettes qui firent rugir le cirque. Final avec les curtes monté sur un superbe cheval crème, Remate, puis rejón efficace.

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Avec le quinto, le meilleur de l’envoi, il plaça encore la barre plus haut,  attaquant avec Buenavibra un trasteo éblouissant poursuivi avec Pegaso, Diego faisant étalage d’une grande virtuosité aux banderilles qui atteignit son paroxysme avec Milagro, Oro et Remate pour les roses, un travail  étincelant brindé à El Juli et conclu par un rejón d’effet immédiat. Ce matin, son triomphe a été total et chaleureusement fêté, avec vuelta au toro qui promena le sombrero du maestro de La Puebla…

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Joao Moura hijo a tenté de rivaliser avec ses aînés et il y est par moments parvenu, d’abord avec un client très attiré par la porte de sortie avec lequel il effectua une prestation enlevée mais irrégulière, bien conclue au rejón de muerte. Prestation dynamique avec plusieurs mouvements spectaculaires face à l’ultime, mais il était bien difficile ce jour de passer derrière Ventura, d’autant plus que la conclusion ne fut pas ce coup-ci à la hauteur.

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Après-midi. Trois quarts environ, temps agréable au début puis frisquet. Six toros de Victoriano del Río bien présentés, donnant un jeu correct, sauf le quatrième, plus en retrait pour faiblesse caractérisée.

El Juli : oreille et saluts depuis la barrière.

Alejandro Talavante : oreille et saluts.

Diego Silveti : saluts et oreille.

El Juli faisait son retour après sa grave blessure de Séville et  à son premier, il brilla au capote, fit peu piquer et brinda à l’auditoire une faena comprenant de bons passages, affichant sa maîtrise habituelle dans un trasteo dominateur qui lui valut un pavillon après une demi-épée et un descabello.

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Avec le quatrième, dont la faiblesse ne lui permit pas d’opposer une combativité suffisante pour relever les débats, Julián donna le change sans pouvoir provoquer la moindre émotion.

Alejandro Talavante se devait de surmonter sa déception madrilène et à son premier, il étala ses bonnes manières au capote puis exécuta une faena agréable faite de séquences templées face à un adversaire propice au bon toreo. Entière suivie de deux descabellos.

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Avec le quinto, qui poussa et se montra généreux dans ses charges, Talavante eut plus de mal à imposer sa loi lors d’une faena irrégulière d’intensité et de justesse.

Diego Silveti confirmait et le Mexicain ne ménagea pas sa peine face au bon toro de la cérémonie. Brillant au capote, sa faena, brindée à l’assistance, comprit de bons moments, notamment dans son entame. Entière au second envoi en se faisant repousser.

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Avec l’ultime, Silveti fit preuve d’une belle entrega et composa un trasteo plus enlevé que profond qui transmit au public, concluant la séance et le cycle par un trophée qui lui permettait d’égaliser avec ses deux prestigieux rivaux.

VIC

Lundi matin, corrida concours. Plus de deux tiers d'arènes. Averses.

vic20grToro de La Quinta à la pique

Deux toros de La Quinta, deux de Muteira Grave, deux de Robert Margé, un sobrero de Murteira Grave (hors concours) en cinquième. Vuelta au premier toro.

Diego Urdiales en Bordeaux et or: une oreille après avis, silence et silence.

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Javier Castaño en bleu marine et or: saluts, saluts et silence.

David Adalid et Fernando Sánchez, de la cuadrilla de Javier Castaño, ont salué à trois reprises. Ils gagnent le prix de la meilleure cuadrilla.

Grosse ovation au picador Manuel Burgos qui remporte le prix du meilleur picador.

Remarquable prestation de la cuadra Bonijol et du cheval Uda.

Une minute de silence a été observée à la mémoire du maestro Pepe Luis Vásquez.

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Lundi soir. Plus de trois quarts d'arène. Ondées sporadiques.

Huit toros d'Adelaida Rodríguez, (deux sobreros, deuxième bis et ter) et un sobrero de José Escobar.

Juan Bautista en gris plomb et or: silence et silence.

Ivan Fandiño en lilas et or: silence et une oreille protestée.

Alberto Aguilar en vanille et or: silence et sifflets.

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Tous les toros ont été sifflés à l'arrastre.

Adelaida a gâté la sauce de cette féria vicoise qui avait pourtant un fumet appétissant et semblait avoir pris. Mais en tauromachie, avant que le dernier toro ne soit tombé, même madame Soleil aurait tort de faire des pronostics. La calamiteuse corrida finale d'Adelaida a terni sur le fil le bilan de cette féria "como antes".

La journée avait pourtant superbement commencé par la prestation de "Bolero", de La Quinta, qui partit de loin, prit quatre piques et surtout répéta avec classe et transmission, les naseaux rasant la piste sous la muleta autoritaire de Diego Urdiales. Le torero d'Arnedo se montra sous son meilleur jour: sobre et élégant, visiblement à son aise dans le luxe. Une partie du public demanda la grâce de Bolero. Il y avait là quelques relents d'une soirée trop arrosée. Diego n'écouta pas le chant de ces sirènes et prit l'épée. Il pincha une première fois pour le tuer au second voyage. Il coupa une grosse oreille et "Bolero" fit un tour de piste très applaudi. Ce fut le grand moment de la journée.

Le second La Quinta n'avait pas la classe du précédent. Il s'était employé sous les piques et Castaño sut exploiter ses avantages. Il fut applaudi. On baissa d'un ton avec le Murteira Grave (3ème) qui montra peu d'appétence pour l'équidé se transformant par la suite en bloc de marbre. Son petit frère (4ème) - petit, c'est une façon de parler, car il avait un sacré portemanteaux - eut plus d'allant sous le cheval (5 piques), avec plus de violence que de classe. David Adalid et Fernando Sánchez s'illustrèrent. Javier Castaño arracha une à une quelques passes qui avaient leur prix, mais il tua médiocrement. Le cinquième de Robert Margé se cassa la corne, on lidia donc un Murteira Grave hors concours. Le sixième Margé sema la terreur, David Adalid se montra héroïque dans sa pose de banderilles et reçut une grosse ovation. Ma foi, on était plutôt satisfait d'une matinée animée.

La suite fut d'un autre tonneau: piteuse corrida d'Adelaida Rodríguez, une ganadería en perdition, d'une faiblesse insigne, tous les toros se vautrant par terre à la sortie de la pique, sauf le sixième se défendant sur place. La présidence dut en changer trois dont un Escobar immobile et auquel Fandiño arracha quelques derechazos en s'entréguant un maximum. Il porta un estoconazo qui émut le palco, lui décernant une oreille très critiquée. Le torero d'Orduña fit un tour de piste controversé en laissant son trophée dans le callejón.

Juan Bautista mit toute sa technique pour essayer de maintenir debout le premier. Ses efforts furent vains, le patapouf tomba comme ses frangins le firent par la suite. La faiblesse du suivant ne laissa aucune option à l'Arlésien.

Alberto Aguilar ne put rien faire lui non plus à son premier passage. Le sixième tenait sur ses pattes, mais il n'avait aucun parcours et décochait des coups dans tous les passages. Alberto, débordé, dut renoncer et ses tentatives désespérées et catastrophiques à l'épée mirent un comble à l'exaspération du respectable. Bref, un fracaso de catégorie.

Pierre Vidal - Photos : Nadège Vidal