Quarté gagnant : Golosino, Bautista, Morante, Aguilar…

Dans l’ordre que vous voudrez, mais une chose est sûre, Istres nous a réservé de bons moments pendant trois jours, avec une météo de rêve et la grève générale… du mistral ! Enfin du soleil, des arènes pleines… et des gens le plus souvent contents à la sortie ! Parce que quand-même, trois « no hay billetes » en trois jours, ça s’appelle carton plein… et ça ne se voit pas partout !

A ce propos, la politique tarifaire et la qualité des affiches n’y son pas pour rien, ce qui pourrait servir d’exemple… Quant à ceux qui clament à cor et à cri que les arènes se vident et qu’il ne reste plus que quelques fossiles de mon espèce, ils auraient dû faire un saut à Istres ce week-end… Ils auraient été édifiés !!!

Sans tomber dans le dithyrambe aveugle, parce que dans les toros tout ne peut pas être parfait, il faut reconnaître que dans l’ensemble, Bernard Marsella et sa commission ont fait bonne pioche. D’abord avec Morante, qu’on ne voit pas à chaque fois avec de telles intentions, une telle envie, et qui a ravi le Palio avec son toreo incomparable… quand il est dans un bon jour ! Lui-même confie qu’il se sent bien dans ces arènes, alors il ne reste plus qu’à espérer… qu’il y revienne l’an prochain !!!

Le lendemain, l’encerrona a ravi le cénacle, d’abord parce qu’il y a eu plusieurs bons toros, pour ne citer que ceux de Victorino, Miura, et bien sûr, La Quinta. Un « Golosino » qui a fait chavirer le cirque par sa caste, au point qu’il en a eu la vie sauve.

On peut toujours chipoter sur les décisions présidentielles et les pétitions venues des gradins, mais moi, franchement, ça ne me gêne pas. Golosino était un grand toro, alors s’il a pu repartir dans ses verts pâturages, tant mieux pour lui et … ses futurs descendants !

Quant à Juan Bautista, il a su se montrer aussi décidé que varié, et son triomphe ne doit rien à personne. Se montrant à la hauteur de l’événement et prenant une nouvelle dimension, nul doute que ce succès lui fera du bien pour la suite de sa temporada…

Enfin, pour la clôture, même s’il y eut de l’intérêt, la vérité m’oblige à écrire que j’attendais mieux des toros de Victorino, quelque chose comme un bouquet final du feu d’artifice, alors qu’on a dû se contenter de quelques jolis tableaux. Enhorabuena toutefois à Alberto Aguilar, le petit Madrilène faisant un bel effort, notamment face à l’ultime, prouvant par là-même qu’il traversait un bon  moment qui est le fruit de sa maturité technique et de son acharnement à se sortir de l’ornière. Et si l’épée avait été à la hauteur, il aurait pu prétendre à sortir sur les épaules d’un costalero…

En définitive, une feria intéressante à suivre, qui a confirmé son image de sérieux et de qualité. On n’en est plus étonnés, mais ce n’est pas une raison suffisante pour ne pas féliciter Bernard Marsella et son équipe, sachant que d’ores et déjà, même s’il s’en défend, il doit bien avoir en tête la configuration de la Feria 2014. Qu’il sache une chose : on ne se lasse pas du bonheur…