Lundi 29 Avril 2024
Quand j’avais sept ans…
Mardi, 18 Juin 2013

Bon, d’accord, ce n’était pas hier…

Mais je m’en souviens encore. Les jours de corridas, pardon, de « mise à mort », comme disait ma grand-mère, mon père m’emmenait aux arènes assez tôt pour pouvoir accéder dans de bonnes conditions aux places d’amphithéâtre. Il faut dire qu’à l’époque, qu’on va situer à la louche au milieu des années 50, ce n’était pas comme maintenant. Et si on nous avait parlé de commission de sécurité, personne n’aurait pu dire à quoi ça servait…

A Nîmes, n’importe quelle pierre de l’amphi pouvait servir de siège, à condition d’avoir des dons d’équilibriste, et en dessus de la présidence, dans la partie des places numérotées appelée « la cuvette », il y avait un plateau auquel on pouvait accéder avec un billet d'amphi... à condition de s’y prendre tôt. Mon père installait alors une chaise pliante sur laquelle je grimpais pour être à la hauteur des adultes.

Lointains souvenirs, mais souvenirs vivaces car c’est bien de là qu’est partie mon aficion. Il faut dire que pour moi, comme pour pas mal de petits Nîmois,  on ne se posait pas autant de questions qu’à l’heure actuelle et que dans la cour de récré, nous jouions au toro comme d’autres actuellement taquinent leurs jeux électroniques. C’était inné, quelque part dans nos gènes, notre culture, sans antis, sans psychologues, mais avec une grande passion. Aficion…

De nos jours, les lignes ont bougé dans ce domaine, on fait de la protection à tout va, on analyse le moindre verre d’eau, on mange bio à la cantine, on règlemente tout à l’excès, on applique à tout va le principe de précaution, et on finit par interdire à peu près tout sous la pression de minorités agissantes qui semblent être venues au monde… pour emmerder les autres !

Si j’avais sept ans aujourd’hui à Utrera, les jours de corrida, je resterais dorénavant devant la porte. Et je pleurerais…