Jeudi 28 Mars 2024
Bayonne, Parentis, Blessures…

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Etincelles de Fandiño et... pétard ganadero…

Après une excellente entrée en matière avec en matinée une novillada non piquée constituant une succulente mise en bouche, on pensait à la mi-journée savourer un menu dégustation, pour n’avoir droit en définitive… qu’à celui de la cantine !

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La faute à qui ? A 100% aux toros de Fuente Ymbro car en face d’eux, on a trouvé un Fandiño plus décidé que jamais, étant certainement le premier contrit de ne pas avoir trouvé sur sa route l’exemplaire qui lui aurait autorisé un triomphe majuscule. Faute de quoi, il n’a pu nous proposer que des bribes, par moment des plus savoureuses, mais sans possibilité d’enchaîner le plus souvent, et de faire grimper le thermomètre plus haut qu’à une température certes agréable, mais ne parvenant jamais à mettre le cirque en ébullition…

Par beau temps et dans une arène garnie environ aux quatre cinquièmes, Iván Fandiño fut accueilli très chaleureusement par un public tout acquis à sa cause, puis par un aurresku d’honneur avant que Jean Grenet, maire de Bayonne, ne lui remette en piste un makila…

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Fandiño se fit applaudir dès la réeption de son premier par bonnes véroniques, et après deux piques, et un bon second tercio, il alla brinder à Ricardo Gallardo… qui ne se doutait pas encore du calvaire qui l’attendait ! Le Basque exécuta alors un premier trasteo agréable, donnant la distance, aguantant la menace et affichant déjà une décision exemplaire. Las, les aciers le privèrent d’un premier trophée. Saluts.

Avec le second, un splendide jabonero, l’affaire ne traina pas, dans la mesure où il accusa un problème au postérieur droit qui contraignit le président à sortir le mouchoir vert. Sortit alors celui devant passer en quatrième position, qui n’était pas un foudre de guerre, mais avec lequel Fandiño composa une œuvre par moments bien léchée, se relâchant et templant plusieurs séries ajustées, rematées par sept manoletinas serrées. Entière et oreille.

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Le troisième eut du mal à se fixer, subit sur deux assauts, se montrant faible et deslucido. Entame volontaire par le haut, faena de tanteo vite abrégée, échec aux aciers. Silence et sifflets au toro.

Le quatrième, en fait le 1er sobrero, juste de forces, confirma sa mansedumbre sous le fer. Le maestro d’Orduña brinda à la colonie espagnole, au demeurant pas mal fournie, débuta par le haut et tira quelques derechazos méritoires, ainsi que des naturelles bien tirées, mais jamais son adversaire ne l’aida. Fandiño fit donc le boulot tout seul, faisant admirer une torería aboutie sur des gestes isolés. Entière et descabello, saluts avec sifflets à son opposant.

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Après un tercio de piques protesté et un bon quite du sobresaliente Enrique Martínez (Morenito de Nîmes n’a jamais été invité à intervenir), Iván débuta avec le quinto par droitières terminées par un désarmé, mais il se reprit bien et continua en alignant des naturelles serrées en affichant entrega et sens de la persévérance. Bonnes séries droitières avant bernardinas millimétrées, le tout conclu par une entière qui libéra deux trophées. Sifflets au toro.

L’ultime, un superbe castaño oscuro, prit deux piques cuidées par Juan José Esquiviel qui curieusement s’adjugea le prix au meilleur piquero, une attention quelque peu surprenante dans un tel contexte ! Le Fuente Ymbro s’avéra tardo et juste de forces, ce qui se confirma durant la faena au cours de laquelle Fandiño fit encore un effort, alors que des gradins fusa un cri… « Indulto » !!! C’est vrai qu’il ne restait plus que la dérision pour compenser une immense déception, atténuée toutefois par la détermination d’un Fandiño, qui salua au dernier, étalant  une rage de vaincre digne d’éloges. Dommage que ses opposants, au demeurant très bien présentés, n’aient pas eu le comportement affiché dans le passé par certains de leurs frères !!!

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En matinée, les aficionados ont apprécié un grand lot du Lartet (Paul et Jérôme Bonnet), qui ont tous donné du jeu à divers degrés, bon le premier, meilleurs le second, qui fut honoré d’une vuelta posthume, et le troisième, un poil plus exigeant et compliqué le dernier.

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De la bonne caste qui a favorisé le succès de cette matinée. A l’issue de la course, Jérôme Bonnet est sorti a hombros en compagnie de José Cabrera et David de Miranda.

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Daniel Soto (oreille) entama les débats en recevant au centre son opposant pour lui administrer des gaoneras. Brindée au public, sa faena comprit des séquences suaves des deux côtés, le novillero de La Algaba terminant par entière et récoltant le premier trophée de la course.

Après lui, José Cabrera (deux oreilles) reçut son Lartet a portagayola, poursuivant par larga afarolada de rodillas. Ovationné aux banderilles, il brinda à l’assistance une faena un peu trop brusque dans son entame, mais qui comprit par la suite des mouvements plus ajustés. Estocodón.

David de Miranda (deux oreilles) se fit remarquer par son style et la finesse de ses gestes dans un trasteo facilité par la grande classe de son adversaire qui lui permit de proposer un toreo relâché et inspiré, mais un poil marginal tout de même. Entière.

Avec le superbe castaño qui fermait le bal, Juan de Castilla (oreille) cisela de bonnes véroniques et après un salut du Santo au second tercio, il brinda au conclave une faena inégale, certes volontaire, mais parfois trop électrique, ses gestes transmettant davantage dès lors qu’ils furent plus posés Entière.

En définitive, une novillada très entretenue dont les principaux vainqueurs furent bien les ganaderos, sans rien lever aux quatre aspirants qui ont affronté leurs produits et qui ont tous affiché entrega et bonnes manières…

pb10pENHORABUENA !!!

(Photos transmises avec difficulté à cause d'un problème technique. D'autres suivent...)

PARENTIS

Imanol Sánchez (saluts et vuelta) a été le plus en vue lors de la novillada des Raso de Portillo qui a quasiment fait le plein.

Silences pour Jesús Fernández et Luis Gerpe.

BLESSURES

Ce samedi a été marqué par la grave blessure de Morante de la Puebla qui a reçu à Huesca par un toro de Gerardo Ortega une cornada dans la cuisse gauche de trois trajectoires de 30, 20 et 15 cm.

Il a été opéré pendant plus de trois heures et on souhaite évidemment que le maestro de la Puebla del Río se remette du mieux possible…

Par ailleurs, le novillero vénézuélien Manolo Vanegas, que nous avons vu chez nous à son avantage, a été gravement blessé à Gijón par un novillo de Nazario Ibáñez, la corne lui détruisant les ligaments de sa cheville droite…