Mardi 16 Avril 2024
Béziers, Dax, Roquefort…

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Corrida triomphale pour l’ouverture sur le Plateau de Valras…

Devant une arène pleine et avec des toros de Hermanos Sampedro, Pablo Hermoso de Mendoza a emballé le public. S’il a pinché sa seconde faena, il avait assuré avec celui qui ouvrit la séance, lui coupant deux oreilles après un trasteo spectaculaire qui a beaucoup transmis.

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Après avoir obtenu un trophée à son premier, El Juli a embrasé le cirque avec le bon quinto, « Nigeriano », honoré de la vuelta posthume. Julián a coupé deux oreilles après un faenón qui a mis tout le monde d’accord, sortant a hombros à l’issue de la course en compagnie de Mendoza.

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Manzanares a pinché sa première faena face à un bon Daniel Ruiz, mais il a coupé deux oreilles de l’ultime après une faena allurée et poderosa conclue par recibir. Il a toutefois refusé d'accompagner ses compañeros dans leur sortie a hombros... 

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(Photos : Jean-Claude Carbonne)

DAX

Matin. Arènes pleines, grand soleil. Six toros de Fuente Ymbro de présentation correcte, décevants la plupart par manque de caste.

Miguel Ángel Perera : silence, silence et oreille.

Iván Fandiño : applaudissements, silence et silence.

Après le pétard bayonnais, on espérait un redressement d’un fer qui nous avait réservé dans le passé quelques tardes mémorables. Las, les frères n’ont que très peu souvent « cumplé », la plupart manquant de race, léchant le sable et ne générant que très peu d’émotion.

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Le premier de Miguel Ángel Perera prit un bon puyazo et après un bon tercio de banderilles, l’Extremeño proposa un trasteo essentiellement droitier avec plusieurs passages harmonieux, gauche inexistante et deux pinchazos avant entière. Avec le troisième, un superbe burraco salpicado, excellent capoteo de Perera avant deux rencontres puis un quite millimétré de Fandño plein centre. Début de faena par passes en rond, derechazos appliqués avant que le bicho ne se rapproche du toril pour des échanges marginaux sans grande saveur, entière après pinchazo. Avec le cinquième, rien au capote puis deux puyazos sans style ponctués par le cri d’un aficionado mécontent : « Si tu n’as pas envie, il y a un sobresaliente » !!! Autre bon second tercio, brindis à l’auditoire et bonne entame droitière jusqu’au centre. Profitant ensuite de la noblesse de son adversaire, Perera lui prit progressivement la mesure et enchaîna dès lors plusieurs séries ajustées, l’ensemble pêchant toutefois par manque d’émotion jusqu’à un final encimista qui porta sur les étagères et… le ganadero, puis entière trasera caídita.

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Iván Fandiño tomba d’abord sur un adversaire avec lequel il s’illustra au capote, prenant un première pique poussée avant un simulacre. Après un bon second tercio, le Basque tenta d’arracher des muletazos à un opposant qui ne tint pas la distance. Bel effort conclu par manoletinas serrées, rematé par entière trasera. Le quatrième s’appelait… Jazmín !!! Il sortit au pas, gratta le sable, et jamais on ne retrouva les qualités de l’illustre frangin… Après deux rencontres, pour la forme la seconde, Fandiño brinda à l’assistance une faena essentiellement droitière en affichant sa rage de vaincre, mais il sécha lamentablement avec la ferraille. Face au dernier, aux superbes hechuras, le maestro d’Orduña s’engagea dans une faena de tanteo en esquivant les coups de boule, se faisant désarmer avant de jeter l’éponge devant le manque d’options. Autre débâcle aux aciers.

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Après-midi. Autre plein, soleil. Six toros de Cuadri bien présentés, charpentés, donnant un jeu irrégulier, décevants la plupart à la muleta, meilleur le 1er et spectaculaire aux deux premiers tercios le 4.

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Javier Castaño (saluts et silence) débuta avec un client imposant avec lequel il se distingua sur les véroniques de réception. Premier puyazo opportuniste d’un piquero qui alla ensuite au tapis, la monture étant soulevée par devant. Mis plus loin, le toro fonça une troisième fois puis rechigna à y retourner, ce qu’il fit finalement sous les applaudissements. Second tercio avec saluts de David Adalid et Fernando Sánchez, brindis à l’assistance et début de faena par derechazos énergiques suivis d’une alternance de séquences méritoires sur les deux côtés. Entière et deux descabellos.

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Avec le quatrième, pesant 622 kilos, un Señor Toro qui sortit fougueusement, le public allait vivre le meilleur moment de la tarde avec le trio Sandoval-Adalid-Fernández. Tito Sandoval se fit expulser de sa monture sur les deux premiers assauts, restant coincé sous le cheval la seconde fois. Gros susto pendant de trop longues secondes avant qu’il ne soit mis hors de danger. S’ensuivirent deux autres puyazos bien exécutés par un Tito rageur qui entendit une belle ovation en même temps que la musique.

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La suite allait aussi provoquer l’intervention de l’orchestre, David Adalid et Fernando Sánchez sortant le grand jeu palos en mains. Un nouveau triomphe pour cette cuadrilla d’exception… A la muleta, la guerre a été déclarée d’emblée, le pensionnaire de Gallardo refusant ostensiblement d’humilier, son sentido et ses intentions criminelles obligeant Castaño à renoncer après une faena de tanteo. Trois quarts après pinchazo et descabello.

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Manuel Escribano (silence aux deux) attaqua son premier par véroniques décidées rematées par rebolera. A la pique, il fit retourner le réserve, comme Castaño l’avait fait auparavant et ce sera ensuite la règle. Tercio un peu longuet par la volonté du maestro de Gerena de faire briller le tercio avec un toro qui n’avait rien de spontané sur ses trois démarrages, pas plus qu’aux banderilles où Escribano se fit tout de même applaudir. Faena brindée à Jean Dominique Lacroix comprenant des échanges sans grande transmission, le toro s’avérant deslucido. Quasi entière suivie de longueurs avec le verduguillo. Le cinquième, qui est sorti sans devises, fut reçu par une larga afarolada de rodillas suivie d’un bon capoteo. Deux bonnes piques puis applaudissements pour Escribano au second tercio ponctué par un quiebro avec violon. Après un début sans éclat, le bicho se retrouva au sol les pattes arrière coincées et quand il se releva avec peine, il n’eut pas la mobilité suffisante pour supporter des échanges. Manuel, visiblement déconfit, n’avait plus qu’à abréger, ce qu’il fit à la peine par un chapelet de descabellos.

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Après un bon capoteo de réception et deux rencontres, la première rectifiée et la seconde en mode simulacre, puis un tercio de banderilles calamiteux qui vit notamment El Jeringa dépassé, Luis Bolívar (silence et sifflets) débuta à gauche en se faisant sérieusement avertir, le Colombien poursuivant sa faena sans grande inspiration dans une accumulation de muletazos qui manquaient autant d’émotion que de transmission. Demie après pinchazo et deux descabellos. Avec l’ultime, qui sortit avec fougue, montant même sur sa lancée sur l’estribo, les choses tournèrent court puisque le Cuadri dut retourner rapidement aux corrales après boiterie accusée. Sortit alors un sobrero du même fer qui alla deux fois au cheval avant une faena brindée au public composée en grande partie par des muletazos aussi fades que le toro. Final peu glorieux par bajonazo.

ROQUEFORT

La novillada de Valdefresno, bien présentée et compliquée, a été marquée par la blessure de Gonzalo Caballero (oreille) qui en voulant effectuer une série de bernardinas a été accroché une première fois avant d’être à nouveau soulevé, la corne provoquant une blessure au pénis soignée à l’infirmerie. Le novillero a tenu à revenir lidier son second, mais les médecins l’en ont empêché, suite à un évanouissement.

Silences pour Rafael Cerro qui a dû lidier trois novillos et Brandon Campos.

En matinée, face à des erales de Jean-Louis Darré, deux de l’Astarac et deux du Camino de Santiago, Daniel Soto a coupé la seule oreille à son second, du Camino, au terme d’une faena ajustée ponctuée d’une entière, recevant le trophée au meilleur novillero.

Peu heureux au sorteo, Louis Husson a été applaudi à son premier.