Vendredi 29 Mars 2024
Nîmes
Dimanche, 15 Septembre 2013

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Des hommes plus que des toros…

Matin. Trois quarts d’arène, beau temps, légère brise par moments. Six toros de Zalduendo plus un sobrero de Vegahermosa (2) formant un ensemble préservé à la pique, manquant de forces et souvent de fonds, excepté le cinquième.

Enrique Ponce : vuelta et saluts.
    
Sébastien Castella : saluts et deux oreilles.
    
Miguel Ángel Perera : oreille et saluts.

Matinée en bleu, comme la couleur du ciel après les averses de la nuit ou encore le costume des trois diestros, mais aussi matinée en blues avec pas mal de déception pour cette corrida « artistique » ternie par les forces trop limitées de la plupart des Zalduendo…

Après une sympathique ovation de réception pour les trois diestros qui ont répondu par un salut, Enrique Ponce ouvrit la séance  avec un adversaire rapidement diminué par une vuelta de campana. Démarrant sa faena par suaves doblones puis derechazos allurés, le maestro de Chiva fut avant tout précautionneux, évitant de brusquer un opposant qui marchait sur des œufs. Quelques mouvements gauchers agréables puis entière tombée. Avec le quatrième, aux forces limitées, Ponce se lança dans un trasteo brindé à l’assistance qui consista en une accumulation de derechazos certes bien tracés, mais un poil répétitifs. Pinchazo et demie tombée.

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Sébastien Castella dut prendre en premier lieu un sobrero de Vistahermosa après que le titulaire ait été renvoyé aux corrales pour insuffisance motrice. Il débuta assis sur l’estribo une faena en demi-teinte, son adversaire ne l’aidant guère à enchainer les muletazos que le Biterrois dut lui arracher aux forceps au prix d’un bel effort. Demie tendida trasera. Avec le quinto, peu piqué, Sébastien exécuta un excellent quite par chicuelinas avant une bonne réplique de Perera, puis il brinda au public une faena débutée par trois cambios au centre qui firent réagir les gradins. Au son de « Manolete », sa faena comprit des séries droitières bien cadencées avant un passage sur l’autre côté qui se solda par une muleta déchirée sur un remate. Final rapproché au goût de l’assistance et demie qui libéra deux pavillons, le second étant diversement apprécié, Sébastien faisant la vuelta après avoir remis les trophées à l’un de ses banderilleros puis sortant à pied alors que mathématiquement, il aurait pu le faire a hombros par la porte des cuadrillas...

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Miguel Ángel Perera brilla lors de la réception de son premier en affichant ses bonnes manières au capote. Son opposant fut piqué à deux reprises pour respecter le règlement, puis la faena de l’Extremeño comprit plusieurs passages allurés, mais la sosería du Zalduendo en limita l’impact sur le conclave. Séance encimista en tant que recours pour tenter de dégeler l’atmosphère puis entière. Avec l’ultime, Perera n’eut aucune option de doubler la mise compte tenu des piètres conditions de son opposant, dont la robustesse n’était pas le point fort. Quelques échanges sans relief puis entière caída libératrice…

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Après-midi. 3/5 d’arène, beau temps, léger vent. Six toros de Miura de présentation correcte, inégaux de forces et de comportement. Moyenne sur la romaine de 605 kg.

Fernando Robleño : saluts, silence et oreille.

Javier Castaño : saluts, vuelta et applaudisements.

Fernando Robleño prit en premier lieu un adversaire sans grandes forces qui plia les jarrets à plusieurs reprises, ne permettant au Madrilène qu’une faena sans grand relief conclue par une grande entière en se faisant toucher sans dégâts sa cuisse droite. Avec le troisième, pas plus solide que son premier, Fernando signa quelques séquences décidées, notamment à tribord, mais de peu d’impact compte tenu de la mollesse de son opposant. Deux pinchazos puis descabello. Au cinquième, un manso agressif piqué en quatre fois, Robleño n’esquiva pas le combat de tranchées, se montrant vaillant en évitant soigneusement de se faire trancher le cou par un « hijo de puta » bien déterminé à ne jamais humilier. Pinchazo et entière.

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Javier Castaño fit piquer à trois reprises un premier client menaçant dès l’entame de faena, au cours de laquelle il fit l’effort d’arracher quelques muletazos méritoires, le tout étant laborieusement conclu avec la ferraille. A son second, David Adalid et Fernando Sánchez ont brillé avec les palos, déclenchant la musique, puis Castaño brinda à l’assemblée un trasteo relativement entretenu, rehaussé par quelques derechazos au tracé convenable, le Miura rendant l’âme après pinchazo puis entière. Avec l’ultime, le public allait davantage vibrer, d’abord sur quatre rencontres à charge de Tito Sandoval, avec loupé à la première avant trois autres en partant de loin qui firent jouer la musique. Au second tercio, nouveau numéro d’Adalid et Sánchez, mais après deux paires réussies, David Adalid voulut faire encore plus monter la mayonnaise en exécutant un quiebro sur lequel il se fit prendre près des tablas, recevant une cornada dans le mollet. Faisant fi de sa blessure et de l’avis contraire de son entourage, il demanda d’autres palos pour repartir face à « Aguileño » et  se fit violemment cueillir, étant rapidement évacué vers l’infirmerie. Une douche froide pour tout le monde, Castaño expédiant par la suite les affaires courantes avec cran, et même temple par moments, avant de sécher avec les aciers.

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Bulletin médical de David Adalid : cornada de deux trajectoires de 8 et 10 cm dans le mollet droit, ainsi que de nombreuses contusions.

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