Dimanche 19 Mai 2024
Patrick
Jeudi, 26 Septembre 2013

La disparition d’un monstre sacré de la bouvine…

Patrick Castro est décédé. Patrick, c’était d’abord pour moi le copain venu d’Aigues-Vives avec qui, au lycée de garçons de Nîmes - ça s’appelait encore comme ça au début des années 60 -, on tapait aux récrés dans le ballon. Puis, quelques années plus tard, je le voyais souvent lors de sa montée en puissance en tant qu’As du crochet, puisqu’il en avait fait son activité principale, pour suivre la route tracée par Félix, « le Papé », après avoir un temps hésité entre le foot et la bouvine.

Je ne sais pas si professionnellement il aurait fait un grand footballeur, encore qu’il avait pas mal de dispositions pour taquiner la balle, mais ce qui est sûr, c’est qu’il a survolé sa génération crochet en mains, s’attaquant aux plus grands cocardiers et raflant à peu près tous les trophées importants dans les années 70, dont le Trophée des As à huit reprises.

pc26pc

Célèbre pour ses qualités physiques et son adresse, Patrick a chipé les ficelles les plus primées, celles où il fallait « aller au charbon », entendez à la tête du taureau, comme devant le célèbre Goya, une « pareja » qui remplissait toutes les arènes… Leader incontesté d’une promotion fournie en talents, avec les Dumas, Jouanet, César, Ruas, Rado, Pellegrin, Marchand, Meneghini, Barbeyrac… puis les Siméon et Chomel, Patrick s’est couvert de gloire, malgré certaines critiques qui sont le propre des grands champions, avec les cocardiers vedettes qui outre Goya, s’appelaient Rami, Aiguilleur, Vergézois, Joujou, Ventadour, Joinville, Gardon, Duc, Ringo, Pascalet, Rousset… De grands souvenirs pour un compétiteur hors-pair qui avait l’aficion et la race.

Un clin d’œil, une poignée de mains, quelques mots échangés le jour des courses, tout ça est maintenant pour moi à ranger dans l’armoire aux souvenirs, les bons, et d’une certaine nostalgie pour une époque dorée...

Puis il y eut pour Patrick un horrible coup de corne avec la terrible épreuve de la maladie, devenu hémiplégique en 2001, et désormais, son départ pour toujours vers l’arène céleste où il retrouvera à coup sûr les plus prestigieuses « tenues blanches » qui l’ont précédé. Repose en paix, Patrick.

(Photo : Michel Naval)