Dimanche 28 Avril 2024
Peña Ordóñez
Mardi, 21 Janvier 2014

Discours rassembleur d’un aficionado…

 Lors de la soirée des vœux pour la nouvelle année, après avoir adressé les siens aux personnalités et membres du club qu’il dirige, Gérard Quittard, président de la Peña Ordóñez de Nîmes, a rappelé l’impact d’Antonio Ordóñez sur les arènes de Nîmes et évoqué la politique taurine de sa ville. A ce propos, il s’est résolument tourné vers l’avenir en souhaitant voir mises au placard les querelles ou incompréhensions du passé…

« (...) Antonio Ordóñez a porté haut et fort ce qui motive notre passion. Il a donné dans ces arènes le meilleur de lui même à maintes occasions. Ce club cette Peña a vocation, dans la modernité à prolonger cette page de l’histoire de la tauromachie. Que l’on soit « torista » ou « torerista ».

Notre passion, irrationnelle ô combien, et en même temps profonde et souvent décrite par de grands écrivains ou figée par des photos souvent éphémères, mais pleine de sens, cette passion donc étonne d’abord, intrigue parfois et suscite ici ou là, mais de façon accrue, une forme de diabolisation outrancière, voire violente, de quelques antis obscurantistes ou de quelques belles âmes voulant se payer à moindre frais cet héritage du patrimoine immatériel que constitue désormais la corrida.

Comment répondre ? Certes, non pas en utilisant les mêmes armes outrancières, mais en mettant en avant bien évidemment la diversité des acteurs de cet art et autour de cette philosophie - même si les deux mots font débats - la diversité mais l’extraordinaire complémentarité de celles et ceux qui font que la corrida moderne est ce qu’elle est. Et durablement.

Qui peut prétendre avoir seul la main mise sur la mise en scène de cet art dans une ville comme la nôtre ? Il y a les élus, comptables dans tous les sens du terme de l’intérêt général. Et ils ont une responsabilité à assumer. Culturelle et donc importante pour nos concitoyens.

Il y a une empresa sans laquelle cartels et affiches ne sauraient exister, avec talent, innovation, audace parfois. Y compris incompréhension par manque de dialogue et de rencontres.

Il y a des jeunes qui, au travers de trois Ecoles Taurines ont les yeux pleins de rêve et s’entrainent avec abnégation mais enthousiasme, voire endurance, pour imaginer un jour fouler le sable quasi sanctuarisé de nos arènes. Que dire des jeunes aficionados et des ainés qui les soutiennent et qui voudraient bien voir y refleurir le printemps ?

Il y a les aficionados prácticos, là encore avec leurs personnalités, leurs tatônnements, leurs initiatives dans des quartiers, mais aussi de belles progressions pour amateurs avertis ou à la curiosité pratique aiguisée.

Bien entendu, les clubs taurins qui ne peuvent se satisfaire durablement d’être soit des « réboussiés » soit des « marginalisés », alors qu’ils sont dans leur grande majorité disponibles, avec la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard,  pour une approche plus collective, mieux  partagée, d’un vrai projet pour le devenir de la tauromachie ici dans notre ville et ailleurs.

Et comment oublierais-je dans ce « cartel » les revisteros et chroniqueurs taurins, qui font aussi l’opinion et l’influence.

Oui, vraiment la tauromachie « réussie », c’est toujours le résultat d’une alchimie étrange entre plusieurs acteurs, entre tous ces acteurs, autour de ce tandem mythique « un homme et un toro », une femme et un toro, et nous recevrons tout prochainement ici Marie Sara.

Comment ne pas saluer aussi l’association des toreros français qui « rament » pour être aussi reconnus au plus haut niveau dont ils sont capables, et ce avec beaucoup de ténacité et de « temple » ?

Cette alchimie, oui il faut la vouloir vraiment et la construire résolument, comme un maestro construit sa faena.

Favoriser sous des formes multiples l’accessibilité du plus grand nombre et notamment des jeunes à l’amphithéâtre : accessibilité physique, et c’est largement réalisé, mais accessibilité économique tout autant. Car toute passion a un coût.

Je suis persuadé et je sais que mes amis partagent ce sentiment  que jamais comme aujourd’hui cette alchimie entre nous tous, il faut s’y atteler, la composer et la faire vivre.

Et comme je le disais dans mon rapport moral, il  faut laisser « tras las barreras » les chicaneries anciennes », trouver le «sitio », mettre la jambe, et réussir la passe souhaitée, attendue et enfin réalisée.

Voilà les vœux que je formule pour cette année nouvelle et je sais aussi que je peux m’engager, au nom de la Peña Ordóñez, à ce que notre club soit à travers ses membres, son bureau, son Président  un club porteur de cette analyse, et facilitateur de cette alchimie collective que j’appelle de mes vœux.

Suerte pour 2014. A toutes et à tous. Dans nos vies personnelles, dans nos engagements et dans une aficion inoxydable.

Merci de votre soutien et de votre attention. »

Gérard Quittard, Président de la Peña Ordóñez, Samedi 18 janvier 2014

(NDLR : Une alchimie qui ne sera certainement pas simple à réussir, mais en émettre l’idée est certainement un premier pas. La balle est dans tous les camps… Bon courage et… suerte !)