Jeudi 28 Mars 2024
Ganadería Valverde
Jeudi, 13 Mars 2014

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Jean-Luc Couturier : un ganadero qui a beaucoup de pain sur la planche…

 Avec deux fers de première catégorie, les journées de Jean-Luc Couturier sont bien occupées… Acquéreur dans un premier temps de la ganadería de feu le Curé de Valverde, son rêve devenant alors réalité. Mais il ne s’est pas arrêté en si bon chemin puisque sur sa lancée, le hasard l’a emmené chez Concha y Sierra… d’où il est ressorti avec un deuxième fer sur les bras !!!

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L’ancien industriel s’est transformé en ganadero avec une première feuille de route incontournable  que l’on pourrait illustrer par cette boutade : « Avoir des toros, c’est bien, mais avoir une finca pour les mettre, c’est mieux !!! »

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De là, les choses se sont finalement enchainées très vite et à l’heure actuelle, ses produits sont installés dans d’excellentes conditions. Deux fers de première, une belle finca, Jean-Luc Couturier n’a plus qu’une chose à faire, retrousser ses manches pour que dans les années à venir ses toros deviennent incontournables… Rassurez-vous, apparemment, ça ne lui fait pas peur…

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« La finca est situé sur la propriété de Coste Haute qui est à cheval sur trois communes : essentiellement Saint-Martin-de-Crau, mais aussi le Paradou et Arles pour un total de 220 hectares, dont 40 de marais, 100 de bois et le reste sur le plateau partagé entre cultures et terres pour les toros. Actuellement, j’ai environ 350 têtes avec les deux fers qui se répartissent par moitié.

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Quand j’étais industriel dans la boulangerie, j’étais aussi aficionado et je suivais les courses, ce qui m’a emmené un jour à Alès où j’avais été enthousiasmé par les Curé de Valverde. J’ai  suivi cet élevage pendant des années, avec les toreros qui allaient avec, ça allait dans le sens de ma conception de la tauromachie car j’y trouvais beaucoup de caste qui me procurait pas mal d’émotion.

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A l’époque, je m’étais dit que si un jour je devenais ganadero, c’est avec ces toros que je voudrais l’être….

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Pour des raisons économiques, j’ai vendu mes affaires, et je me suis retrouvé retraité. Je suis alors allé à Fontvieille pour m’asseoir sur le banc des retraités, j’ai discuté, j’ai regardé jouer aux boules et aux cartes… et je me suis rapidement dit  que l’activité me manquait et que si je continuais comme ça, c’était aller droit dans la tombe !

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Ramener les curés de Valverde, c’était mon rêve. Puis un jour, on y est allé, le vrai curé était déjà décédé et avec ses descendants, la négociation a été difficile. Il ne faut pas croire qu’il y avait un panneau « A Vendre » devant la finca, je pense que mon projet leur a beaucoup plu, ça les a touché, j’ai payé, il n’y a pas eu de cadeau !

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J’ai tout pris, le fer, l’ensemble de la camada, c’était le bon moment… mais il y avait un gros problème, c’est que je n’avais pas encore de finca ici !!!

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J’étais donc parti pour acheter des toros en me disant qu’après, on verrait bien où on les mettrait ! Je me suis mis alors en quête de trouver une propriété, j’ai cherché dans la région avant d’avoir l’opportunité d’acheter ici. J’ai été emballé, l’emplacement correspondait exactement à ce que je cherchais. On a alors équipé cette finca pratiquement de A à Z, on a rénové la bâtisse et les écuries, on a construit les corrals et la placita de tienta, aménagé les enclos avec les mangeoires, tiré des kilomètres de clôtures et commencé les cultures…

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La première opération a consisté à faire le tri chez les vaches de Valverde. Sur quatre-vingts, on en a éliminé trente ! Compte tenu de ce déchet, on a pensé que l’on ne pouvait pas continuer comme ça, on est alors allé chez le Conde de la Corte pour acheter trente vaches que l’on a ramenées.

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Ensuite, nos deux sementals de Valverde sont morts et il fallait qu’on rafraichisse le sang car chez cet élevage, le taux de consanguinité dépassait les 50 % ! Il a donc fallu trouver des sementals d’origine La Corte, on en a vus dans plusieurs élevages, mais ils ne me plaisaient pas. Finalement, on est allé voir la famille Palacios qui détenait les Concha y Sierra, on a négocié avec cette famille, on était venu pour acheter six sementals et… on est reparti avec l’élevage complet !!!

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On s’est donc retrouvés en définitive avec deux fers différents… et opposés ! Sur environ 80 vaches, on a trois lots de Valverde et trois de Concha y Sierra, ce qui nous a permis de faire tourner six sementals et quatre pour Concha y Sierra. L’important, c’est de retrouver un peu de la race, ce à quoi d’après moi, on pourrait arriver sans trop de difficultés.

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Aujourd’hui, le contexte a complètement changé, les vaches sont en état, elles produisent du lait… C’est la conséquence du travail que l’on a fait en amont et on l’a déjà vu au comportement de certains novillos que l’on a lidiés. On peut dire qu’après tous ces travaux de préparation, ainsi que de l’aménagement de la finca, on en est à présent au début de l’ère Couturier !

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Des trente vaches que l’on a ramenées du Conde de la Corte, on a déjà neuf mâles que l’on pourra ensuite tester et on pourra peut-être sortir un paire de sementals. On n’en a pas pris sur place parce que La Corte n’est pas vraiment dans une bonne période, il y a toutefois le fonds de race et j’ai bon espoir de pouvoir en utiliser, en restant dans le même sang.

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J’ai actuellement une corrida de Valverde qui tourne autour de quatre ans, elle est prête et si j’ai l’opportunité de la placer, il n’y aura pas de problèmes. Sinon, j’aimerais la garder jusqu’à la saison prochaine, lorsqu’ils auront cinq ans car c’est l’âge où en général ils se toréent. Les aficionados qui aiment ce genre de corridas aiment voir des toros de gabarit, donc si je la conserve, elle sera vraiment dans le ton.

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Ensuite, j’ai une novillada pure Valverde et si elle doit  sortir dans de bonnes conditions, je la lâcherai, sinon, on attendra l’an prochain pour la passer en corrida. En revanche, j’ai aussi une corrida de Concha y Sierra qui elle, a besoin de sortir cette année. Des arènes de la région étaient intéressées par la course, du coup, j’ai refusé une offre venant du Sud-Ouest, puis au dernier moment, ça ne s’est pas fait, ils ont choisi un autre élevage, et j’ai à présent cette corrida sur les bras. Pour l’aficion, avoir un lot de Concha y Sierra, qui est parti d’Espagne et qui peut être lidié ici présente un certain intérêt, non ?

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Je pense que je suis dans une bonne norme avec la perspective de deux corridas pour chaque rame. Nos deux fers sont à l’Union, et il faut savoir que pour cette entité, il y a deux fers très importants sur le marché, Miura et Concha y Sierra. D’ailleurs, ils font à leurs frais toute une étude génétique sur Concha y Sierra en Espagne… J’ai conservé les encastes de base, je vais continuer comme ça, je n’ai pas du tout l’intention de changer le nom de ces élevages. C’est une vieille histoire qu’il faut respecter et continuer à faire vivre…

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Quant à ma finca, on est sur de bonnes terres et si une partie est consacrée aux cultures, c’est justement pour pouvoir nourrir le bétail sans apports extérieurs. Ce sont des terrains relativement secs, on a de bonnes installations d’arrosage et l’on peut dire que le bétail est dans des conditions très satisfaisantes.

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En outre, je considère qu’il est très important de faire courir les toros pour leur donner de la solidité et de l’endurance. Les toros courent trois fois par semaine et les novillos deux. Il faut trouver la bonne mesure, mais selon moi, c’est primordial. D’ailleurs, je me suis déjà rendu compte de progrès dans ce domaine.

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Les fundas ? J’en mets tout simplement parce qu’il n’y en avait pas, il n’y aurait plus de cornes ! On l’a vu dans les deux courses que j’ai sorties, ils n’avaient pas eu de fundas et leurs cornes n’étaient pas en très bon état. Je sais que certains y sont opposés, mais par exemple, chez les Conde de la Corte, ils ont tous les fundas. En outre, les toros se battent beaucoup et je suis convaincu que s’ils n’avaient pas les fundas, les pertes seraient encore bien plus importantes, autour de 15 %.

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Sur la vie de la ganadería, je tiens à être très clair. Je n’ai pas installé un commerce, on n’est pas dans l’hôtellerie, mais je suis disposé à partager mon bonheur avec les aficionados en leur ouvrant les portes, mais pas dans un esprit mercantile. Je pense que ce sont les aficionados qui remplissent les arènes, ce sont eux qui doivent apporter la bonne parole…

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Ça peut passer par la visite des toros pendant environ deux heures, puis ils pourront prendre leur repas tiré du sac, et s’ils veulent s’offrir une vache ou un toro, ce sera possible. Mais les tientas, je préfère les faire en privé, c’est plus un travail de professionnels qu’un spectacle.

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Franchement, je suis un ganadero comblé. Je vis mon rêve, je pense que l’élevage va encore prendre de l’importance, il y a beaucoup de travail, mais c’est le prix de la réussite… »

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Suerte ganadero, en espérant qu’un jour vos toros se vendent… comme des petits pains !!!

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