Jeudi 28 Mars 2024
Saint-Gilles, Mimizan, Observatoire, Bilbao…

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Sortie a hombros de Joaquín Galdós, et le matin, triomphe d’Andy Younes qui a indulté « Pirata », de La Paluna…

La seconde journée de la Feria de la Pêche et de l’Abricot a démarré en trombe le matin avec une novillada non piquée de La Paluna très entretenue grâce déjà à l’excellente qualité du bétail. Devant environ un quart d’arène, par beau temps avec légère brise, cette course a été marquée par l’indulto de « Pirata » au terme d’une faena complète et allurée d’Andy Younes. Un grand moment pour la famille Fare, avec sortie a hombros de Vincent aux côtés d’Andy Younes…

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Andy Younes (oreille puis « máximos » trophées symboliques) s’est attiré d’emblée les faveurs du public pour des capotazos allurés, tout comme les muletazos qui allaient suivre après lui avoir brindé sa faena. Andy a étalé une torería élégante et intelligente devant un bon opposant, se faisant accrocher sans mal avant un final rapproché puis une entière au second envoi. Avec le troisième, la novillada allait atteindre les sommets avec une performance de l’Arlésien qui fera date. En effet, il sut parfaitement profiter des excellentes conditions d’un novillo encasté, dès les capotazos, avec notamment un quite par lopecinas.

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Brindée à Francisco José Espada, sa faena comprit de nombreuses séquences soignées, sur le bon rythme, en ajoutant quelques détails au cachet artistiquement abouti. Voyant que son opposant répétait inlassablement, il prolongea son trasteo jusqu’à ce qu’une pétition d’indulto monte, ou plutôt descende, des gradins, pétition immédiatement suivie d’effet. Emouvante séquence d’un jeune ganadero nerveusement éprouvé, mais tellement heureux, et d’un novillero qui a su se hisser au niveau de la caste  de son adversaire. Aujourd’hui, Andy a pleinement convaincu un public qui lui réserva une chaleureuse ovation des plus méritées lors de sa sortie triomphale en compagnie de l’éleveur.

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Carlos Ochoa (saluts aux deux) a montré lui aussi quelques qualités, mais il faudra que José Luis Bote, qui l’assistait depuis les tablas, lui apprenne à tuer car sinon, il va au-devant de cruelles déceptions, comme en ce jour où il a vu les trophées s’envoler faute de conclusions réussies. Bon maniement du capote à son premier puis brindis au conclave d’une faena plus inclinée vers la droite, la meilleure corne d’un bon opposant avec lequel il dessina plusieurs séries templées avant de perdre avec la ferraille le bénéfice d’un labeur honnête. Avec le dernier, plus exigeant,  il brinda à son tour à Francisco José Espada un trasteo inégal mais marqué par sa volonté de réussir le desquite, vaine intention après une débâcle pour cause de pinchazos répétés.

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L’après-midi, devant un tiers d’arène par temps agréable, sont sortis six novillos de Blohorn bien présentés, donnant un jeu varié, avec mention au sixième, "Cocody", qui a été crédité de la vuelta posthume, mais à mon humble avis, cette distinction venait récompenser la globalité du lot.

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Francisco José Espada (saluts aux deux) prit en premier lieu un novillo bien roulé, au tamaño qui n’aurait pas déparé dans certaines corridas. Après une pique rectifiée, Espada composa des séquences harmonieuses, notamment à droite, sans toutefois parvenir à prendre entièrement le dessus sur le Blohorn. Deux pinchazos avant trois quarts de lame. Avec le quatrième, on a vécu un épisode assez inédit, pour ne pas dire cocasse… Après un premier puyazo, le novillero fit signe pour changer le tercio et le président sortit… le mouchoir vert ! Surprise en piste et sur les étagères, puis apparition d’un autre mouchoir, le blanc. Fermeture des portes… avant que le mouchoir vert ne fasse une seconde apparition au palco ! Dans une certaine confusion, ou plutôt une confusion certaine, le bicho refusa de réintégrer le toril et finalement, Espada le lidia en quelques séries correctement dessinées avant entière tendida. Sortit alors un sobrero volumineux qui prit deux piques rectifiées après bon capoteo. Brindis à l’assemblée d’une faena décidée sur les deux rives, final plus près des cornes et pinchazo puis entière caída.

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Louis Husson (saluts et silence) combattit en premier lieu un opposant qui tenta de sauter dans le callejón puis qui poussa dans le peto. Après un second tercio applaudi, comprenant notamment deux bonnes paires du Santo, le Dacquois esquissa plusieurs séries méritoires des deux côtés, avant final par naturelles de face et muletazos par le haut. Las, les aciers sont venus ternir l’impression d’ensemble, Louis en finissant de trois pinchazos avant entière. Avec le quinto, qui mit les reins, bon quite par chicuelinas puis à la muleta, échanges indécis avec prédominance de brusques retours, Louis ayant quelques difficultés à trouver la parade et à prendre le dessus, malgré sa volonté. Entière au second envoi.

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Joaquín Galdós (deux oreilles et deux oreilles),  nouveau dans la catégorie, a donné l’impression d’un novillero possédant déjà un bagage bien étayé et une forte personnalité. Sur les conseils de Gómez Escorial, il a réalisé deux trasteos qui ont trouvé un écho favorable sur les étagères. A son premier, qui prit un puyazo sans histoire, il brinda à l’auditoire, après un bon second tercio, une faena finement ciselée dès son entame, poursuivie par mouvements harmonieux sur le bon tempo, étalant ses bonnes manières et une manifeste joie de toréer qui faisait plaisir à voir. Excellentes séries de derechazos bien étirés, naturelles élégantes, le tout avec des olés venant ponctuer des gestes déjà bien assurés avant conclusion par entière caídita.

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Avec l’ultime, Joaquín fit encore étalage de sa finesse au capote et après la séance sous le fer, il profita de la bonne noblesse de son adversaire pour tracer des séries aux contours harmonieux conclues par entière d’effet immédiat.

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MIMIZAN

Retour sur la corrida d’alternative de Brandon Campos, avec le triomphe de… Joselito Adame !

Samedi, corrida des fêtes. Plein apparent. Six toros des frères Gallon.

Brandon Campos: une oreille et applaudissements.

Joselito Adame: ovation et deux oreilles.

Thomas Dufau: ovation et saluts.

Le toro d'alternative s'appelait "Moro" et portait le numéro 128. Une minute d'ovation après le paseo en mémoire d’Hubert Yonnet. Le peintre Bruno a remis en piste le portrait de chacun des matadors.

L’arène de Mimizan est un peu à la tauromachie française ce qu’est l’hemispherico de Macerata à l’opéra italien : on quitte la plage au mois d’août pour y voir là Tosca ou La Traviata interprétés par des artistes en villégiature, et ici ce jour pour assister à une corrida de toros.

L’hemispherico de Macerata a été construit avec passion par des amateurs milanais de l’art lyrique ne pouvant se passer de leur passion lors de la fermeture estivale de la Scala, la corrida de Mimizan a été créée il y a déjà trois ans par des amateurs de corridas du club taurin local.

Dans les deux cas, tout y est parfait dans l’organisation car la passion permet d’accomplir des miracles : les gradins sont quasiment combles et la programmation complète.

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En cet après-midi mimizannais, nous eûmes donc droit à une alternative donnée par un torero mexicain (Joselito Adame, auteur d’une importante faena et d’une parfaite estocade au 4° toro, primées par 2 oreilles) à un jeune compatriote (Brandon Campos, une oreille à son premier toro suite à une estocade fulminante), les deux soutenus à merveille par un groupe de mariachis parfait dans l’animation musicale tout au long de l’après-midi.

Nous eûmes aussi des toros français (Gallon) certes discrets à la pique, mais bien présentés et s’employant pour certains avec noblesse à la muleta (4-5-6) pour permettre le triomphe des toreros.

Et Thomas Dufau aurait pu être le Ruggiero Raimondi de l’après-midi si une série d’estocades déficientes n’avait pas gâché une grande faena au cinquième toro.

Mais il était écrit que l’après-midi serait mexicaine car ainsi en avait décidé les dieux aztèques.

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(Texte : André Reix, Corridasi - Photos: Roland Costedoat)

Avec Feria TV, voir la vidéo de cette corrida en cliquant ICI

OBSERVATOIRE

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BILBAO

Clôture de la Semana Grande avec une corrida de Victorino Martín… qui n’avait guère attiré qu’un peu plus d’une demi-arène !

Toros bien présentés, inégaux de jeu, meilleurs les 2, 5 et 6. Deux saluts pour Diego Urdiales, saluts et oreille pour El Cid et silence et saluts pour Luis Bolívar.